Les membres du Conseil de l'industrie forestière du Québec sont de grands utilisateurs de carburants fossiles. Que ce soit dans leur processus industriel ou pour produire de l'énergie, le gaz naturel est essentiel et permet le remplacement du mazout lourd plus dommageable pour l'environnement. Ainsi, pour notre industrie et les milliers de personnes à son emploi, le gaz naturel est de première importance pour notre compétitivité et pour l'amélioration de notre bilan environnemental.
L'industrie forestière traverse la période la plus difficile de son histoire et chaque augmentation de coût détériore notre position face à nos concurrents. Les augmentations de prix du gaz naturel, que tous les consommateurs québécois ont dû subir ces dernières années, nous ont fait particulièrement mal à ce chapitre. Ces augmentations ont été en partie provoquées par notre vulnérabilité envers l'unique source d'approvisionnement qu'est l'Ouest canadien, dont les réserves actuelles connaîtront un déclin d'ici les dix prochaines années.
D'ailleurs, l'Office national de l'énergie anticipe des difficultés considérables en ce qui concerne la stabilité de l'offre et du prix du gaz naturel dans les prochaines années. Or, si rien n'est fait, cela aura des impacts négatifs sur les coûts de l'énergie au Québec et c'est pourquoi, tel que stipulé dans toutes les politiques énergétiques québécoises élaborées depuis 1978, nous souhaitons vivement la diversification de nos sources d'approvisionnement en gaz naturel.
Inutile de décrire le choc terrible pour notre industrie en cas d'augmentation substantielle des prix du gaz et les répercussions négatives sur les emplois et les économies locales et régionales. Au plan environnemental, des prix du gaz naturel élevés nous forcent à utiliser des carburants de remplacement, dont le mazout lourd, ce qui a pour effet d'augmenter nos émissions de gaz à effet de serre (GES) et de dioxydes de soufre (SO2). La construction de ports méthaniers comme Rabaska contribuerait à solutionner ce problème d'approvisionnement et à améliorer notre bilan environnemental.
Selon les experts, la diversification des sources d'approvisionnement en gaz naturel générerait également des effets bénéfiques au niveau des prix. En effet, certains prévoient une stabilisation, voire une diminution des prix du gaz d'environ 5 %, avec la seule construction du terminal Rabaska. Cela constituerait un important coup de pouce et une assurance stabilité pour nos coûts de production.
Le BAPE a produit un rapport très favorable au projet Rabaska. Les commissaires ont mené une analyse impartiale tant au niveau de l'opportunité énergétique que de la sécurité du projet. Tous ont louangé la qualité de leurs travaux et comme à chaque décision rendue, certains sont satisfaits, d'autres non. Le Québec s'est doté d'un outil efficace d'évaluation des projets et il est primordial d'en respecter le travail et les conclusions. C'est pourquoi le gouvernement doit autoriser le projet dans les meilleurs délais, et ce, pour le bien de notre environnement et de notre économie.
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Guy Chevrette
Conseil de l'industrie forestière du Québec