L'indépendance serait une catastrophe économique, selon Couillard

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La bonne vieille tactique de l’épouvantail à moineaux

(Québec) L'indépendance du Québec «serait la pire catastrophe financière et économique qui pourrait nous frapper», a lancé cet après-midi le premier ministre libéral, Philippe Couillard, en réplique aux propos tenus par le candidat à la chefferie du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, selon lequel il faut cesser d'agir en «colonisés» et donner à la province le moyen de ses ambitions.
«Il n'y a plus personne au Québec et, particulièrement, les jeunes qui se considèrent comme victimes, on a tous les outils pour réussir partout dans le monde, et ce genre de discours appartient à l'autre siècle, c'est un discours révolu qu'il faut faire cesser», a affirmé le premier ministre en marge d'un colloque du Parti libéral du Québec (PLQ) portant sur la relance économique des régions qui se tenait cet après-midi au Montmartre Canada dans Sillery.
Devant les journalistes, Philippe Couillard s'est dit dans l'obligation de commenter les déclarations de Pierre Karl Péladeau dans le Journal de Québec de ce matin qui vantait la nécessité de développer au Québec un «écosystème générateur de richesse» et, surtout, de cesser «d'être des colonisés».
«C'est comme dire aux Québécois : "Vous n'êtes pas assez développés, voici comme je vais vous développer avec la séparation du Québec." Parce que c'est toujours la même rengaine, la séparation va tout régler, et c'est la faute des autres si on a tel ou tel problème», a raillé le premier ministre.
Pire catastrophe financière
Quelques minutes plus tôt, le chef du PLQ a déclaré devant ses militants que l'article 1 du programme du Parti québécois (PQ), soit la séparation du Québec, «est le plan le plus sûr de l'appauvrissement du Québec et des régions du Québec». «C'est ça, leur plan pour les régions du Québec? C'est la pire catastrophe financière et économique qui pourrait nous frapper», a-t-il tranché.
«C'est certain qu'à moyen terme ou à long terme, on finirait par s'en sortir, on a quand même des atouts au Québec», a nuancé M. Couillard par la suite, précisant aussi que la catastrophe serait «à court terme». Selon lui, les chiffres parlent d'eux-mêmes. «Dans notre budget, on a 9,5 milliards $ de péréquation, on remplace ça par quoi? a-t-il demandé. Il y a 16 ou 18 milliards d'excès de dépenses du fédéral par rapport à ce qu'ils perçoivent, on remplace ça par quoi?»
«Alors, si on était un peu opprimé, victime, malheureux, je dirais : OK, ça vaut la peine de traverser des années de misère pour s'affranchir. Les Québécois ne sont pas humiliés, pas victimes de rien, ils sont au contraire très prospères et très confiants, donc je ne vois aucune raison de nous imposer cette immense difficulté économique sans raison valable», a conclu Philippe Couillard.
Ce dernier avait tenu des propos similaires lors de sa campagne électorale du printemps dernier alors qu'il avait admis qu'un Québec indépendant serait viable économiquement. Il avait toutefois précisé que l'indépendance ne pourrait se faire qu'au prix de plusieurs années de «perturbations majeures dans les services publics».
Contrairement à ce qu'il s'est produit à Gatineau il y a trois semaines, aucun manifestant n'a perturbé le colloque de samedi, le cinquième d'une tournée à travers la province organisée en prévision du congrès des membres du PLQ qui se tiendra en juin.
Le premier ministre a d'ailleurs affirmé qu'il ne se laisserait pas intimider, qu'il entendait les manifestations, mais que les chiffres de l'emploi et du chômage démontraient que son gouvernement allait dans la bonne direction. «Je sais, ce n'est pas facile. Il y aura des protestations, il y en a, c'est normal dans une société. Pour une fois, ça ne nous fera pas changer d'avis ni de direction», a-t-il assuré devant son audience.


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