L’indépendance du Québec : un projet rassembleur

Tribune libre 2009



1- Référendum d’initiative populaire
Un référendum sur la souveraineté est incontournable pour la réaliser. La
proposition de Syndicalistes et Progressistes pour un Québec Libre (SPQ
Libre), club politique au sein du Parti Québécois, d’organiser un tel
référendum d’initiative populaire (suite à un amendement à la loi
référendaire) impliquant un registre signé par au moins 10% de l’électorat
(plus de 600,000 signatures à l’horizon 2012-2013 à vérifier et valider
avec les coordonnées des électeurs et électrices) est pertinente.
Cette proposition nous sort de l’attentisme face à une opinion publique
qui sera ballotée par les sondages flous et à répétition (sur la
souveraineté-partenariat comme en 1995, la souveraineté-association, la
souveraineté tout court, etc.) et la super campagne menée par la grande
presse fédéraliste dès la réélection du Parti Québécois. La mobilisation
populaire depuis la base électorale indépendantiste change la donne
complètement et peut se dérouler dans le cadre d’un premier mandat. Un
gouvernement du Parti Québécois s’engage à tenir un référendum dans les
trente jours suivant cet initiative populaire de 10% de l’électorat.
2- Élection d’une assemblée constituante
Une fois le projet d’indépendance approuvé majoritairement (50% plus un,
bien que nous devons viser beaucoup plus haut), l’élection d’une assemblée
constituante, distincte de l’Assemblée Nationale du Québec, peut être
convoquée dans un délai de 6 mois suivant ce référendum avec pour mandat
exclusif de rédiger la constitution du Québec indépendant.
Cette constitution devient la loi fondamentale du pays et peut comprendre
: le statut de république du Québec et la définition des pouvoirs exécutif,
législatif et judiciaire, le mode de scrutin, la décentralisation et la
déconcentration du pouvoir vers les régions et les citoyen(ne)s, le rôle de
l’État dans l’économie et sa fonction sociale, les droits économiques,
sociaux, culturels du peuple, des premières nations, le statut de minorité
nationale des anglo-québécois, la charte des droits et libertés, la
définition des droits collectifs nationaux, etc. La constitution devient un
projet commun libérateur.
L’assemblée constituante a un mandat maximum d’un an pour discuter,
rédiger et approuver le projet de constitution.
3- Référendum sur la constitution
Par la suite, dans un délai de trente jours, le peuple est convoqué à un
référendum sur la nouvelle constitution du Québec indépendant. Comme loi
fondamentale, la constitution appartient au peuple elle consacre la
SOUVERAINETÉ POPULAIRE. Aucun gouvernement ne peut modifier la
constitution sans reconvoquer à un référendum la population.. La nouvelle
constitution entre en vigueur dans les trente jours suivant son approbation
par référendum. Les délais peuvent varier mais au maximum toute la démarche
devrait pouvoir se faire en moins de deux ans pour profiter d’un momentum.
Le Québec peut s’inspirer de l’Amérique latine, spécialement des
démarches démocratiques participatives qui se sont déroulées au Venezuela,
en Bolivie et en Équateur où les gouvernements progressistes élus de ces
trois pays ont annoncé leurs couleurs avant leurs premières élections. Les
présidents Hugo Chavez (en 1998), Evo Morales (en 2005) et Rafael Correa
(en 2006) ont affirmé leurs intentions de faire élire des assemblées
constituantes, distinctes de leurs assemblées législatives, avec mandat
exclusif de rédiger une nouvelle constitution dans chacun de ces pays,
définissant un projet libérateur.
Les nouvelles constitutions de ces pays ont été approuvées en référendum
par une majorité populaire. La majorité populaire se reconnaît dans ces
constitutions car elle a participé à leur rédaction et se reconnaît dans
les gouvernements de ces trois pays qui la défendent malgré les pressions
des oligarchies nationales et étrangères. Les peuples ont pris en main leur
souveraineté nationale et leur souveraineté populaire, conjuguant leurs
spécificités nationales et les valeurs universelles de liberté et justice
sociale.
André Rousseau
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

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André Rousseau30 articles

  • 16 096

Membre du Parti Québécois, comté de Mercier

Membre du comité communication et mobilisation du Forum social québécois

Membre de l’Association Québécois de Lutte contre la Pollution
Atmosphérique (AQLPA)

Diplômé en économie appliquée de l’UQAM (certificat)





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juin 2009

    Suite
    Une démarche de Gouvernement de coalition que s'est empressé de discréditer le PrattiGescagnatiévisme parce qu'on s'est vite rendu compte que tel avènement d'un gouvernement de coalition au fédéral, justement appuyé par une majorité au Québec, aurait par trop ouvert grande la porte à cette opportunité de cohésion qui est la nôtre, si nous le voulons.
    Si vous parveniez de votre côté à Montréal à promouvoir puis mettre en place telle nouvelle manière de faire de la politique et de gouverner, si vous parvenez à être élue ce faisant, si vous parvenez par votre gouvernement à démontrer qu'il s'agit là de la meilleure manière de procéder dans l'ordre municipal de notre métropole, nous aurons donc ouvert la porte et inspiré son déploiement dans l'ordre supérieur national. Ne restera qu'à s'inspirer dans tous le Québec et à Québec de cette manière nouvelle de faire avancer la cause du peuple souverain du Québec... L'élection d'une mairesse souverainiste à Montréal lançant un signal clair d'un nouveau « début d'un temps nouveau... » fort prometteur. Comme si pour une fois les astres s'alignaient en notre faveur.
    À moins qu'il s'agisse plutôt d'enfin cueillir les fruits de ce que notre mobilisation sème depuis si longtemps dans ce champ labouré de notre territoire national par toute les composantes de la mouvance souverainistes depuis la Conquête. Car c'est bien à ce moment que nous sommes devenus un peuple souverain, sans Souverain, en tant que peuple distinct du peuple de France et de tout autre n'ayant jamais nommément accordé à d'autre Souverain le droit et le privilège d'être la personnelle et charnelle incarnation de notre souveraineté démocratique de peuple souverain, cela 30 ans avant la Révolution Française et 17 ans que le peuple souverain de la République des États-Unis ne répudie son Souverain.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juin 2009

    Félicitations M. André Rousseau.
    Vous savez ce que vous voulez, vous voulez participer à la discussion des termes permettant de présenter, discuter et approuver par l'ensemble des composantes de la mouvance souverainiste un PROGRAMME COMMUN de SOUVERAINETÉ.
    Vous avez le courage de le dire et d'agir en ce sens en présentant vos propositions.
    J'ai la même volonté que vous, et je réfléchis à ce que de mon côté je vais présenter. Ce qui ne m'empêche pas de réagir à vos propositions en manifestant le fait que je les reçois et y réfléchis. J'en profite pour y réagir à chaud sous réserve de considérations ultérieures.
    - 1- Référendum d'initiative populaire
    J'appuie cette proposition lancée et défendue par le SPQ libre. Pour ma part je lancerai s'il y a lieu une initiative appelant à mettre aux voix l'actuelle Constitution abusive du Canada pour que le peuple souverain du Québec la répudie sur le territoire national du Québec. Cela en exigeant la réciprocité et la fin de l'asymétrique abus de pouvoir canadianisateur qui impose d'autorité son État unilatéral sans le jamais nommément soumettre aux voix du peuple souverain du Québec et qui s'autorise à ne pas se soumettre aux mêmes règles qu'il exige pourtant « clairement » quand il est question de fonder sur les voix du peuple souverain du Québec l'État qu'il désire fonder légitimement en lieu et place d'un État du Canada invalide et illégitime pour cette même raison.
    Mais cela ne suffit pas. Il faut davantage.
    - 2- Élection d’une assemblée constituante
    D'accord avec tout ça, à une exception près. Nous n'avons pas besoin d'élire une Constituante distincte de l'Assemblée nationale puisque nous l'avons déjà. Il suffit de réunir toute la députation du peuple souverain du Québec. Celle qui siège actuellement et qui siégera après les élections prochaines à Ottawa et Québec et qui est majoritairement et doit être majoritairement souverainiste. Actuellement ce n'est que par une voix. Les prochaines élections doivent pouvoir nous permettre d'élire une plus large majorité en faveur de ce PROGRAMME COMMUN de GOUVERNEMENT sur lequel nous devons nous entendre. Ne nous reste que 15 mois pour ce faire...
    Mes propositions iront dans ce sens.
    - 3- Référendum sur la constitution
    Bien sûr, cette Constitution de l'État du peuple souverain du Québec rédigée et approuvée par l'Assemblée de la députation du peuple souverain du Québec serait votée par l'Assemblée nationale du moment et aura force de LOI primordiale et subordonnée à aucune autre LOI actuelle ou future, dès après un OUI accordé par référendum par les voix majoritaires du peuple souverain du Québec.
    Que pensez-vous de mes « amendements » à vos propositions ?