L'Europe avance

Géopolitique — Union européenne

Deux ans après le NON retentissant des Français et des Néerlandais à un ambitieux projet de Constitution, l'Union européenne (UE) est enfin sortie de la paralysie dans laquelle elle était plongée depuis. Fin juin, les chefs de gouvernement des 27 pays membres ont adopté les grandes lignes d'un nouveau traité qui modernisera le fonctionnement de l'Union. Le résultat du sommet de Bruxelles n'est pas aussi flamboyant que la Constitution dont une convention, dirigée par l'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing, souhaitait doter l'Europe. «Le concept constitutionnel, qui consistait à abroger tous les traités existants pour les remplacer par un texte unique appelé «constitution», est abandonné», décrète le texte voté à Bruxelles. On laisse notamment tomber toute référence à un hymne et à un drapeau européen (bien que ceux-ci existent déjà dans les faits). Le «ministre» des Affaires étrangères de l'Europe ne sera plus qu'un «haut représentant». Bref, la symbolique qui allait donner à l'Europe des airs de fédération est abandonnée. Cela a beaucoup déçu les europhiles, notamment le premier ministre italien Romano Prodi: «L'acharnement de certains gouvernements à nier tout aspect émotionnel de l'Europe m'a fait mal.» C'était pourtant le prix à payer, non seulement pour obtenir l'adhésion des plus «eurosceptiques» parmi les États membres, mais surtout pour éviter une nouvelle ronde de référendums qui aurait pu finir encore plus mal que la première. Comme il ne s'agit plus d'une constitution mais d'un traité, tels ceux qui régissent déjà l'UE, les chefs de gouvernement estiment que l'aval des 27 Parlements suffira. La Constitution européenne est donc morte, mais l'essentiel de son contenu demeure. En particulier, le processus décisionnel s'éloignera plus que jamais du système «un État, un vote» qui prévalait au début de la construction européenne et qui avait séduit les souverainistes de chez nous. Désormais, la loi du plus fort (en tout cas, de la plus forte démographie) s'appliquera. La multitude de petits compromis consentis au cours de ce sommet marathon a fait dire à certains observateurs que ce «traité simplifié» était en réalité plus compliqué que le projet constitutionnel. Le quotidien Libération a parlé d'un «traité Frankenstein, délibérément opaque, recousu, à la va-vite, bricolé avec de larges bouts du défunt traité constitutionnel». Paradoxalement, un sondage publié juste avant le sommet révèle que l'attachement à l'Union européenne est aujourd'hui plus fort qu'au cours de la dernière décennie. Soixante-dix-huit pour cent des Européens interrogés estiment que le drapeau étoilé de l'Union représente «quelque chose de bien»; 66% se disent favorables à l'adoption d'une Constitution européenne (68% en France!); 59% croient que leur pays bénéficie de l'appartenance à l'UE. Ainsi, l'Europe avance. Elle avance comme elle l'a toujours fait: de crise en crise, poussée par un puissant idéal quoique écartelée par une foule d'intérêts divergents. Les citoyens, eux, restent optimistes. Selon l'enquête citée plus haut, une majorité prévoit que, d'ici 50 ans, l'Europe sera une puissance diplomatique de premier plan, qu'elle aura sa propre armée et même son propre président élu au suffrage universel. apratte@lapresse.ca


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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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