L'étroitesse d'esprit de certains écologistes

Québec 2007 - Environnement

Repentigny, 10 février 2007.
Deux faits récents.
Ayant été alerté par Impératif Français, j’écris à Greenpeace France pour
protester contre la grande banderole déployée sur la Tour Eiffel et qui se
lisait : « It’s not too late! ». Le responsable de l’organisation me répond
que le slogan était le même à travers le monde et qu’il a été rédigé dans «la langue internationale».
Il y a quelques jours, je lis que David Suzuki, le défenseur patenté de la
planète, aurait déclaré que Lucien Bouchard a fait «une chose assez folle» en décidant de devenir un porte-étendard de la souveraineté du Québec
plutôt que de rester ministre de l’Environnement à Ottawa.
Ces gens ont des œillères. Certes l’environnement mérite d’être protégé,
leur combat est louable. Mais il existe d’autres réalités sur terre
auxquelles certains écologistes semblent insensibles. Comme la domination
de certains peuples sur d’autres, comme la présence de centaines, sinon de
milliers, de cultures, qui ont droit au respect.
Pourquoi le combat pour un milieu sain et pour la diversité des espèces
devrait-il gommer le combat pour la diversité des cultures? L’incroyable
richesse de la diversité humaine ne vaut-elle pas la peine qu’on la protège
aussi? Pourquoi compartimenter et hiérarchiser ainsi les combats?
Il faut s’ouvrir les yeux sur l’effet rouleau compresseur de
l’impérialisme culturel anglo-saxon. Et la meilleur façon de résister à cet
impérialisme est de valoriser les langues nationales. Cela vaut d’autant
plus pour le français que cette langue a un statut international, peu
importe ce que pense Greenpeace France, qui semble atteinte de masochisme grave.
Et les peuples ont tous leur place au soleil, y compris dans le cadre de
pays. Ce n’est pas une idiotie pour une nation que de réclamer son
indépendance. Monsieur Suzuki, votre notoriété vous monte à la tête et vous
fait dire des insanités. Votre position de contestataire devrait, au
contraire, vous ouvrir l’esprit. Pour l’instant, c’est le mépris qui vous
habite.
Il y a aussi un certain Stéphane Dion qui présente les mêmes symptômes. Il
vient de se découvrir une passion pour l’environnement. Son hystérie
antiquébécoise va-t-elle diminuer? Il y a fort à parier qu’à cause de ses
nouvelles fonctions il va simplement tenter de la camoufler derrière ce
paravent.
Les défenseurs du français et les indépendantistes québécois sont presque
tous sensibilisés à la cause de l’environnement. Beaucoup d’écologistes,
malheureusement, sont indifférents ou sont même fermés à la défense des
cultures et des droits des peuples. C’est dommage. Comment l’environnement
peut-il être sain si le gros mange le faible et si le petit doit se nier
pour exister?
Claude Richard

Repentigny
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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 février 2007

    Déjà le titre m'agace dans la lettre.
    1) Je ne me définis pas comme écologiste, mais comme environnementaliste.
    2) L'attitude que vous attribuez à des écologistes n'est pas représentative des écolos, mais des Français. Il y a une volonté française, sous prétexte d'Européanité et de Modernité, de pervertir la langue en y substituant des termes anglais qu'ils ne savent même pas prononcer sous prétexte que c'est chic et démonstratif d'un vocabulaire technique. Alors que cette perversion démontre un manque d'éducation chez les Québécois.
    Si j'étais patron d'entreprise et qu'un Français m'enverrait son CV en écrivant qu'il fut manager en charge du planning, croyez-moi que j'y retournerais avec tous les anglicismes encerclés en rouges et corrigés. Quant à la réponse d'emploi, elle serait probablement négative.
    Si au moins "Paix Verte"-France pouvait justifier l'anglais en visant les corporations américaines avec un message qui se répercute jusqu'à New York. Au Québec, une bonne partie des activités environnementaliste de Greenpeace est plutôt effectuée par Équiterre.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 février 2007

    Merci, Monsieur Richard, pour ce texte bien inspiré. Vous nous rappelez qu'effectivement, le combat de l'humanité pour sauver sa planète n'en est pas un d'animalistes, en général, mais bien un combat d'êtres humains qui veulent continuer de vivre sur le plan individuel et sur le plan collectif.
    La gauche canadienne et les écologistes en général aiment bien nous servir l'argument selon lequel la pollution ne s'arrête pas aux frontières des provinces. Il est normal, selon eux, que le Québec s'en remette au pouvoir fédéral en matière d'environnent. J'aime bien leur répondre qu'à ce compte, je ne vois vraiment pas pourquoi ils ne réclament pas tout de suite la fusion du Canada et des États-Unis. À quand la dictature verte planétaire?
    Quant à Greenpeace en France, on peut dire que ses activistes ont une crédibilité plus que douteuse sur le plan écologique, et à plus forte raison sur le plan politique et linguistique. N'oublions pas les dérives de Greenpeace avec Brigitte Bardot qui pleurait sur le sort des bébés phoques en regardant impassible ses compatriotes manger leur foie d'oie bien gavée. Greenpeace nous conseillait d'acheter des fourrures synthétiques faites à partir du pétrole plutôt que des peaux biodégradables tirées d'une ressource renouvelable!
    Comme vous le soulignez très bien, Monsieur Richard, il est quand même paradoxal de voir des gens qui s'opposent au rouleau compresseur de la globalisation anarchique et destructrice de l'environnement favoriser l'uniformisation linguistique et culturelle à l'échelle du monde. Comment peut-on défendre la nature tout en favorisant la monoculture des êtres humains?