sondage omnibus CROP-La Presse

L'étoile de Charest brille à nouveau

Les velléités électorales de Pauline Marois ou même de Mario Dumont vont recevoir une douche d'eau froide aujourd'hui.

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Budget Québec 2008



Jean Charest et les libéraux ont repris la position de tête et sont désormais passés devant leurs adversaires dans les intentions de vote.
Des élections tenues la semaine dernière auraient donné 35% des suffrages aux libéraux, contre 32% aux péquistes et un famélique 21% à l'Action démocratique du Québec, constate la maison CROP.
Dans son enquête menée du 14 au 24 février derniers auprès de 1000 répondants, CROP observe cette remontée de quatre points du PLQ, par rapport au mois précédent. Par rapport à janvier, le PQ recule de trois points tout comme l'ADQ.
Mal aimé, le chef libéral dont on prédisait la démission imminente l'automne dernier voit son étoile briller à nouveau: il est redevenu, de justesse toutefois, le chef perçu comme le meilleur premier ministre par les Québécois.
Ces résultats arrivent à point nommé pour M. Charest qui, la semaine prochaine, doit faire face à un vote de confiance au congrès de son parti - un test réduit à une formalité semble-t-il. Reprenant le contrôle de l'ordre du jour avec ce sondage, le gouvernement se retrouve tout à coup en meilleure situation alors que se poursuivent, aujourd'hui, les discussions avec le PQ et l'ADQ sur le contenu du prochain budget de Monique Jérôme-Forget.
Les verts montent de deux points, à 7%, et Québec solidaire d'un cran, à 5% selon cette enquête précise à trois points près.
Selon Claude Gauthier, le vice-président de CROP, des élections tenues la semaine dernière auraient débouché sur un gouvernement clairement minoritaire, libéral ou péquiste.
La descente du PQ survient à un moment où Pauline Marois a eu à se dépêtrer de plusieurs déclarations sur le bilinguisme et l'apprentissage de l'anglais, des propositions qui ont soulevé la controverse dans son propre camp. Le sondage suivait son cours aussi quand Mario Dumont éprouvait des problèmes lors de son séjour européen. Les entrevues étaient pratiquement terminées au moment du dépôt du rapport de Claude Castonguay sur le financement de la santé, et lors de la demande du chef adéquiste pour retrouver, dans le budget, sa proposition de 100$ par semaine pour chaque enfant de moins de 4 ans qui n'a pas une place en garderie subventionnée.
Durant cette période, observe M. Gauthier, Jean Charest n'a pas fait de vagues, ne s'est pas trouvé au centre d'une controverse.
Du point de vue de la satisfaction à l'endroit du gouvernement, la situation n'a virtuellement pas changé par rapport à janvier. On est actuellement à 50% de satisfaits, un point de moins qu'il y a un mois. Les insatisfaits sont à 46%, comme en janvier.
Il faut remonter jusqu'aux élections de mars 2007 pour retrouver le PLQ en première place dans les suffrages. Les libéraux avaient alors récolté 33% des voix contre 31% à l'ADQ et 28% au PQ.
Par rapport au score des élections, l'ADQ a reculé de 10 points, le PQ a grimpé de quatre et les libéraux de deux.
Le leader parlementaire du gouvernement Charest, Jean-Marc Fournier, s'est réjoui de la progression de son parti au cours des derniers mois. «De façon générale, quand on a un portrait qui témoigne que le gouvernement a mis le doigt sur les bonnes priorités, on est assez satisfaits», a indiqué le ministre, hier soir, lors de l'assemblée d'investiture de Lyn Thériault dans la circonscription de Bourget.
Devant cette même assemblée, le premier ministre a clairement fait savoir qui il considère comme sa principale adversaire à l'Assemblée nationale. Dans un discours d'un quart d'heure, il a attaqué Pauline Marois à maintes reprises, sans jamais prononcer le nom de Mario Dumont, chef de l'opposition officielle.
Le PQ fort en région
Chez les électeurs francophones, le PQ jouit d'une confortable avance à 38%, deux points de mieux seulement qu'en septembre dernier. C'est la dégringolade pour l'ADQ qui passe de 37 à 24% chez les francophones depuis septembre. Les libéraux, qui avaient alors fait un score étonnamment bas de 15% chez les francophones, récoltent désormais 26%. Par rapport au sondage de janvier, chez les électeurs francophones le PLQ monte de trois points, le PQ descend d'autant et l'ADQ cède deux points.
Quant on scrute le vote par région, on observe que les libéraux continuent de dominer dans l'île de Montréal, avec 48% d'appuis contre 21 au PQ et 14 à l'ADQ. Dans la couronne nord et sur la Rive-Sud, le PQ a l'avance, avec 40% des suffrages. Dans la région de Québec, l'appui à l'ADQ ne se dément pas, avec 38% des intentions de vote contre 27% aux libéraux et 24% aux péquistes.
C'est ailleurs en région que la situation s'est le plus modifiée par rapport à l'enquête de janvier: les libéraux passent de 24 à 31%, tandis que l'ADQ est en recul de 29 à 21%. Le PQ reste en avance avec 38%, à un point près de son score de janvier.
Un baume pour Charest
Autre source de réconfort pour le chef libéral, sa cote personnelle est désormais revenue à son niveau d'avant son échec électoral de mars 2007.
M. Charest est perçu comme le «meilleur premier ministre du Québec» par 32% des électeurs, une remontée constante depuis ses 19% de septembre dernier. Il coiffe Pauline Marois par un point seulement. Avec 31% des gens qui la voient comme la plus «premier-ministrable», la chef péquiste arrive en seconde place, mais surtout encaisse un recul de quatre points en un mois.
Pour Mario Dumont c'est le calme plat à défaut du beau fixe. Les 22% qu'il obtient sont identiques à ce qu'il récoltait en janvier, et un point de moins seulement que son score de novembre. Il était déjà à 22% à la veille des élections de mars 2007, mais avait été catapulté à 32% juste avant l'été.
Avec Martin Croteau.
Intentions de vote des québécois au provincial
PQ 32%

PLQ 35%

ADQ 21%

PV 7%

QS 5%
Qui ferait le meilleur premier ministre du Québec?
Jean Charest 32%

Pauline Marois 31%

Mario Dumont 22%
Méthodologie: Ce sondage omnibus CROP- La Presse a été mené auprès de 1000 personnes du 14 au 24 février 2008. Il est précis à 3 points près, 19 fois sur 20. Rappelons que la marge d'erreur augmente pour les sous-groupes de l'échantillon.
(Photo André Pichette, La Presse)


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