L’empereur Bellemare

0c0a41765aa287df9d407be92a4531c0

Le gouvernement pris en otage par Bombardier

Alain Bellemare, grand patron de Bombardier, se prend-il pour un empereur ? La question, je l’avoue, est rhétorique. La semaine dernière, il annonçait l’élimination de 2500 emplois au Québec par un simple communiqué de presse.


Pas de rencontre avec les employés. Zéro explication. Pas d’excuse. Zéro entrevue. Un silence cousu de mépris. Ce lundi, l’empereur Bellemare brillait aussi par son absence à une rencontre spéciale convoquée par le nouveau ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.


Valet


L’empereur, selon Bombardier, était trop occupé pour rencontrer le représentant dûment élu du même État qui, depuis des années, sauve sa firme du précipice à coups de milliards de dollars en fonds publics. L’art de traiter un ministre comme un vulgaire valet.


Après s’être déguisé au Québec en luxueux coup de vent, voilà même que l’empereur Bellemare offrait hier à Toronto l’extrême grâce de son auguste présence devant un parterre béni de gens d’affaires. On se croirait dans un très mauvais feuilleton beaucoup trop onéreux pour ce qu’il vaut.


À 14 millions de dollars de rémunération annuelle, Alain Bellemare donne surtout l’impression de se croire tout permis. L’ingratitude, le mépris, la pleutrerie et l’indécence.


Plèbe


Héritant de la patate chaude bombardienne, le gouvernement Legault est piégé. Comme l’est d’ailleurs la plèbe québécoise, tout juste bonne aux yeux de l’empereur à gaver sa firme.


Critiquer la gestion impériale de Bombardier quand la CAQ était dans l’opposition était amplement justifié. Une fois au pouvoir, la joute n’est plus la même. Si le gouvernement critique publiquement Bombardier, il le rendra encore plus vulnérable face à ses compétiteurs.


En refusant de le faire, il passe toutefois auprès des Québécois pour un paillasson sur lequel l’empereur peut s’essuyer les pieds sans vergogne. Bref, pour François Legault, c’est perdant-perdant.


Tenez. Une idée, comme ça. Et si le gouvernement exigeait la démission de l’empereur Bellemare comme condition première à toute discussion à venir avec Bombardier ?