«La commission d’urbanisme a transmis l’autorisation de démolition au propriétaire mercredi après-midi avec la condition qu’il préserve la façade pour l’intégrer à un projet futur», a fait savoir au Soleil, Paul-Christian Nolin, attaché de presse du maire Régis Labeaume.

L’église est l’objet depuis dix ans d’une querelle judiciaire. Le propriétaire a toujours accusé l’administration municipale de l’empêcher de construire une tour à condos. De son côté, la Ville souhaitait préserver le bâtiment au clocher de style byzantin. Elle avait même entrepris des démarches d’expropriation. En mai dernier, l’histoire avait pris une tournure inattendue.

Un rapport d’expert déposé devant le tribunal par le propriétaire, Louis Lessard, concluait que le bâtiment était fragile au point que des morceaux du parement pouvaient se détacher.

M. Lessard exigeait la démolition du bâtiment aux frais de la Ville parce qu’il tient celle-ci responsable d’un dégât d’eau survenu l’hiver dernier. L’alimentation en eau aurait été rétablie par erreur et la glace formée au sous-sol aurait fragilisé la structure. Il soutient aussi, selon ce même rapport d’expert, que le clocher risque de s’effondrer.

Un périmètre de sécurité a été érigé sur la demande du juge qui a entendu la requête. La Grande Allée est demeurée fermée une semaine à la circulation entre la rue de Claire-Fontaine et Cours du Général-Montcalm.

La semaine dernière, le conseiller de Cap-aux-Diamants, Jean Rousseau, considérait qu’il était temps d’agir avant que les pics des démolisseurs se mettent à l’œuvre. «On a un an par rapport au bâtiment avant qu’il ne tombe en ruine. L’église donne un cachet. Je suis de ceux qui croient que ce monument fait partie de la Grande Allée et qu’il faut l’intégrer», avait-il déclaré au Soleil. Trop tard.