L’authentique et le frelaté

Chronique d'André Savard


Ce que nous vivons actuellement me rappelle notamment les moments où le gouvernement Landry était au plus bas dans les sondages. Tout à coup, c’est comme si on passait par une troisième phase. Par files entières, on voit les gens marquer leur dissidence. Déboussolés, nous voudrions marcher très rapidement. Les réactions primesautières tendent à prendre le dessus.
On peut certes comprendre le mécontentement ambiant. Comme on sait, le référendum a toujours été présenté comme l’unique moyen de rendre l’indépendance du Québec réalisable. La campagne référendaire était vue comme une période privilégiée de conscientisation et d’activation de l’énergie nationale. Donc les partisans la souhaitaient le plus vite possible. On comptait sur la perspective d’un référendum pour rendre le peuple prêt à l’indépendance. Aujourd’hui, plusieurs élus disent que le peuple n’est pas prêt pour l’indépendance et qu’en conséquence il faut mettre le référendum sur la glace. Qu’un tel propos soit accueilli avec désarroi n’a rien d’étonnant.
Mais ce désarroi ne doit pas prendre issue et forme dans des interprétations toutes faites. Josée Legault écrira que tout cela est attribuable au complot des apparatchiks contre les militants. Des cercles indépendantistes écriront que le mouvement doit éliminer ses déchets car les souverainistes sont des faussaires contrairement aux vrais indépendantistes. Nous lirons à foison que la cause n’a pas progressé d’un pouce parce que le mouvement est hanté par des êtres frelatés qui empêchent les gens authentiques d’agir.
Cette explication est tellement récurrente et obsessive qu’elle prend les dimensions d’un mantra. Quand le parti Québécois subit des déconvenues, on se répète : C’est bien bon et bien mérité! C’est l’échec des êtres frelatés et des faussaires, pas le nôtre. Ils ont volé le mouvement à leur profit, ceux-là. Bien bon! Qu’ils souffrent! Cela leur apprendra de s’être rengorger en buvant notre énergie, nous les êtres authentiques.
Voilà le portrait-type de l’explication que l’on sert. Ensuite nous n’arrêtons pas de nous dire que les faussaires nous font perdre en bavardages un temps précieux. Les authentiques, avec leurs groupes en pleine formation, ont les moyens de gagner, eux. Ils ont une ligne d’action qui permet non seulement de rire de ce qui se fait mais même de décréter, à chaque défaite, que le Parti Québécois goûte « les fruits amers de sa torpeur » ou quelque chose comme ça.
On daigne nous apprendre qu’on a maintenu par simple mauvaise foi une faille pédagogique essentielle. On l’attribue au manque de conscience qui touche en premier lieu les apparatchiks. Sans la prise de conscience que l’indépendance est « l’agir par soi collectif » dira l’un, il n’y a plus qu’à aller se rhabiller. Et il voudrait organiser un vaste programme de formation qui aidera les intelligences dissoutes et égarées à se recomposer par des bases solides.
On dit qu’il n’y a pas d’argumentaire ou on déplore que cet argumentaire soit sujet à des reprises et à des compléments. On voudrait peut-être en faire un savoir unifié, conforme dans chacune de ses parties à un schéma positiviste. Il est toutefois certain qu’une cause politique comme le souverainisme a une signification profonde et une vie intérieure qui ne s’isole pas dans une science abstraite ou des axiomes. L’argumentaire se manifeste avec plus ou moins de bonheur à travers les livres, les chroniques et les dialogues. Cet argumentaire vivant ne peut être pensé qu’à condition d’être corrigé et adapté selon un fil vivant, contingent et renouvelé. De cela chaque être pensant est responsable.
La politique n’est pas un domaine de connaissance de mode parfait comme l’est par exemple la géométrie euclidienne. Si on dit que l’indépendance c’est l’agir par soi collectif, ce n’est pas un axiome comme par exemple le fait que le triangle résulte de la somme de deux angles droits. On ne peut pas en faire découler toute une géométrie et un ordre de l’esprit. Et comme formule, disons que l’expression n’est pas nantie d’une grande valeur pédagogique.
Ceux qui ont toujours joué les apprentis-sorciers proclament qu’ils ont toujours eu raison. Et les apprentis-sorciers diront avoir Parizeau pour modèle ou même Louis Bernard sans juger bon de les savoir en accord ou en désaccord. Ces deux hommes ne sont pas responsables du fait que des apprentis-sorciers se servent d’eux.
Ni l’un ni l’autre de ces hommes n’ont un parcours erratique. Ils s’expliquent de façon claire. Leurs propos n’ont jamais consisté à faire du métissage entre les programmes de Québec Solidaire et celui de l’Action Démocratique, si tant est qu’un programme puisse être considéré en ce dernier cas.
Avant de prétendre avoir Louis Bernard pour modèle, il faut bien connaître sa pensée. Louis Bernard est un partisan de l’approche légitimiste pour accéder à l’indépendance du Québec. Comme le juge Marc Brière, il dit que les indépendantistes doivent être prêts à gagner un référendum car une voie plus unilatérale risquerait de faire échouer le processus.
Louis Bernard donne l’exemple de programmes fédéraux qui ne peuvent être opérés sans les listes des bénéficiaires. Pendant la période de transition, un pont doit exister, selon lui, entre le Fédéral et le Québec pour assurer le transfert des compétences. Sinon, l’Etat Québécois ne pourra pas assumer les responsabilités qu’il prétendra mettre sous sa coupe. De facto, l’Etat québécois ne serait pas souverain dans les domaines de compétence qu’il prétend s’agréger.
On peut aimer ou ne pas aimer ce que dit Louis Bernard mais la stricte honnêteté oblige à le dépeindre sous son vrai jour. Comme plus haut commis de l’Etat, il a souvent été aux premières loges pour voir que l’étiquette d’Assemblée nationale a un sens diamétralement opposé à celui qu’il peut avoir ailleurs. L’Assemblée nationale, comme étiquette, a à peu près la résonance que peut avoir l’étiquette de révolutionnaire appliqué à un collaborateur.
Les arguments de Louis Bernard opposés à l’approche unilatérale sont peut-être techniques et de gros bon sens tout à la fois. Il faut bien convenir que des rouages bien concrets sont nécessaires dans les programmes gouvernementaux. Une bonne transition implique une collaboration avec les anciennes instances responsables pour qu’un appareil fonctionne quand ses responsabilités augmentent.
C’est, incidemment, ce que Mario Dumont n’a pas compris avec son programme d’abolition des commissions scolaires. On ne peut pas se comporter comme si on tranchait dans le vide. Quand un palier administratif assume des responsabilités nouvelles, des rouages supplémentaires doivent se créer. Si vous voulez qu’une autre instance, les municipalités en l’occurrence, prenne la relève, il faut déménager des fonctions et des effectifs. Il ne suffit pas de dire comme Mario Dumont « on va faire disparaître ».
Qu’on lise, même chez un chroniqueur indépendantiste, que l’Action Démocratique a un programme d’excellence en éducation, c’est un pas inouï dans la crédulité. Pour qu’un autre, tout aussi fervent de la cause, voit en Mario Dumont un « homme conséquent avec ses idées », il faut monter le décor de presque rien, montrer tout avec presque rien, décrire un paysage là où il y a un rideau gris.
Une semaine après la défaite, ce qui étonne en premier lieu, c’est l’incommensurable mélange qui se fait dans les esprits. Dans le tout-venant, on use des idées comme d’accessoires, résumant Louis Bernard à un slogan accrocheur, savourant ensuite la dissidence du R.I.Q. même si l’ingéniosité du professeur Bariteau diffère passablement de celle de Louis Bernard.
On finit par porter tant de drapeaux qu’on en conclut qu’on a toujours eu raison contre les chefs, contre les intellos, contre les apparatchiks. Et on décrète que les grands ennemis à bafouer se trouvent sûrement chez les apparatchiks du Parti Québécois, autour du chef actuel, chez les nouveaux membres, ceux-là qui sont entrés au parti pour appuyer André Boisclair et qui ne seront pas à l’abri du soupçon.
Aucun chef du parti Québécois ne trouve grâce, à part Parizeau. Et on se drape du nom de Parizeau pour cracher sa hargne. Jacques Parizeau qui s’est refusé à la facilité toute sa vie n’a certainement pas envie de servir d’excuse pour les épanchements de bile.
Ensuite on déplore le côté velléitaire du parti Québécois. On accuse les partisans, leur paresse, leur manque d’idée. Ceux qui gueulent le plus fort cependant ne sont pas toujours ceux qui donnent l’exemple. Étonnant, vraiment, d’entendre celui qui blâmera le plus le Parti Québécois d’être velléitaire vanter Mario Dumont l’instant d’après. Lui, au moins, peut-on lire, il est loin de la politicaillerie, lui se tient à l’abri de l’errance.
Cette façon de se comporter peut-elle vraiment présider une saison des idées? On prend tant de temps à accuser le Parti Québécois qu’on finit par penser que l’accusation est confortable et que la dissidence est une norme valorisée. Bien des chroniqueurs indépendantistes, tout au cours de la campagne électorale, regardaient le Parti Québécois rouler, l’aidant de l’œil jusqu’au bas de la pente. Quand le parti Québécois s’est arrêté dans son creux historique, loin d’être en peine, ils se sont tous mis à écrire triomphants : « Je vous l’avais bien dit que ça tournerait mal. J’ai tout vu arriver! Ah, quel pif! Non mais regardez-moi ça. Je suis un oracle ».
Le pauvre Mario Dumont, auteur du discours de soumission au Canadian Club de Toronto, oublieux du rapport Allaire, surgit immense du brouillard émis par toutes ces ratiocinations. L’Action Démocratique, laquelle se flétrissait comme un champignon il y a un an, devient, dans ce nouveau portrait imaginaire, comme un arbre immense qui a tout fait éclater de ses énormes racines.
Il y a même ce chroniqueur qui découvre en Mario Dumont le géant qui ne manque pas d’orthodoxie en matière constitutionnelle, le géant qui renoue avec un nationalisme ancien, celui d’Honoré Mercier. Mario Dumont qui, il y a à peine un an, assimilait la question du statut national du Québec aux maux de tête distingués des politiciens snob, devient celui qui a bu à la source véritable de la résistance.
Une remise en question doit permettre de mettre de l’énergie au travail, pas de dégénérer dans une démagogie creuse. Le boulot ce n’est pas de choisir l’histoire que l’on préfère. L’un dira, je déteste André Boisclair, cet individu faux, narcissique, indigne de monter sur le piédestal du Libérateur. Et tous se diront prêts à briser les rangs pour accomplir la revanche des êtres authentiques contre les faussaires. Si la tendance se maintient, la nouvelle saison des idées ne créera pas de « l’intelligence collective ». Plusieurs hommes qui s’accusent et se blâment comme des imbéciles ne font pas un homme intelligent.
Un jour on accuse le Parti Québécois de ne pas avoir particularisé le message pour la classe moyenne ou la région de Québec. Un autre jour on l’accuse au contraire d’être clientéliste au lieu d’envisager le message dans toute sa généralité. Si on adopte les deux prémisses, on a, à tout le moins, une bonne excuse pour lancer des accusations continuelles.
Il est par contre incontestable qu’en remisant la cause indépendantiste, le parti Québécois ne sera plus qu’un ancêtre, en retard même sur son acte de fondation. Le nationalisme de Mario Dumont consiste à se demander comment on a conservé la nation québécoise jusqu’à ce jour et comment on la conservera encore au Canada. Si le Parti Québécois remise la cause, il n’aura plus qu’à s’éclipser derrière ce discours de la conservation tenu par l’Action Démocratique. Comptez alors sur l’Action Démocratique pour rendre le nationalisme synonyme de cause ringarde en quelques années.
La revanche de la classe moyenne, du travail, de la famille et de la patrie, et cent autres jolis sujets ont pu servir d’échelle à l’Action Démocratique. Le peuple va en redescendre un jour. Si pendant ce temps on remise la cause en arrière, on aura l’air de gens qui passent leur temps à sécher leur linge.
Louis Bernard a certainement raison de le rappeler. André Boisclair doit-il pour autant s’empresser de démissionner? Il y a fort à parier que si tel aurait été le cas au lendemain de l’élection, ses adversaires les plus fielleux l’eussent accusé de déserter. Si André Boisclair démissionnait maintenant, le débat serait remplacé par une course à la chefferie et on se bousculerait pour aligner les idées dans les programmes respectifs des chefs en herbe. Les discussions des partisans s’inscriraient possiblement dans le cadre d’un concours de popularité.
Peut-être que les campagnes de candidats nous pousseraient à éviter des interrogations trop lourdes. Le contexte d’une course à la chefferie, même si on dit qu’elle aura lieu dans un an, risque de faire en sorte que les repositionnements et les questionnements soient arbitrés par l’ascendant des plus grosses équipes derrière les plus gros candidats.
Il faut se demander maintenant si nos plans et projets sont conformes à ce que nous voulions accomplir. L’indépendance n’est pas un mont inaccessible, il n’y a pas de veto de la montagne, il n’y a pas d’interdiction. Espérons que Louis Bernard figurera activement dans le débat pour nous aider à grimper.
André Savard


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 avril 2007

    Québec, le prix de la trahison
    La dégradation de la convergence des Québécois vers la conquête de leur statut de souveraineté nationale dépasse largement les cercles des milieux politiques pour trouver des échos au sein d’une grande partie des élites et de la population. Par ce désintérêt collectif et mimétisme aliénant, le Québec supporte seul des sanctions profédéralistes québécoises (avec des chantages permanents de toute sorte de non coopération bilatérale et le blocage des arrangements fiscaux et commerciaux détenus en exclusivité par le monopole du pouvoir centraliste d’Ottawa), ainsi que des sanctions diplomatiques (contournement systématique dans les instances internationales et les alliances, à commencer par les organismes de tout genre dépendants de l’ONU) et économiques (déficit fiscal galopant, baisse des investissements et des flux financiers, délocalisations, désaffection, vulnérabilité des secteurs de productions primaire et secondaire, de l’alimentation, du tourisme…), s’acharnant –le Québec– vainement à nier la réalité et continuant à retenir les amarres qui le tiennent captif d’un système fédéral contraire à ses intérêts nationaux.
    De cette réalité de pérennité servile envers un régime fédéral qui tient les Québécois dans une situation de dépendance quasi totale, ne peut sortir autre condition collective que celle qui a été marquée à “feu” à d’autres peuples affranchis, et que l’on peut résumer en ces mots : il n’y a pas de peuple qui soit plus mal enchaîné que celui qui a acheté ses propes chaînes. C’est pourquoi, pour le Québec il n’y a qu’un seul choix cardinal, celui du maintien inconditionnel des souverainistes pour arriver à conquérir l’indépendance nationale, laquelle ne pourra se réaliser qu’à travers le mouvement social, politique et économique indissociable de la doctrine inculquée par la dynamique de la “Révolution tranquille” à une grande partie de la société québécoise qui se retrouve aujourd’hui divisée principalement en raison des décisions politiques erronées.
    En raison de cette conjoncture de division politique vécue actuellement au Québec, et qui nous a fait reculer politiquement aux années soixante, l’effort devant être entrepris par les souverainistes pour combattre cette dissociation ne devrait pas résulter par une fuite en avant des forces indépendantistes en se divisant en groupes d’intérêts partisans prétendant conditionner le spectre politique au Québec. Car seule l’union harmonieuse des souverainistes canalisée par le PQ (l’unique force indépendantiste avec répresentacion parlamentaire au Québec, possédant en plus de solides assises politiques au niveau national) permettra que celui-ci puisse être résolument décidé à faire l’indépendance du Québec, laquelle peut dès lors se concrétiser.
    L’objectif demeure toujours le même. Ce qui doit s’adapter à la conjoncture, c’est la stratégie des souverainistes visant la réalisation de cet objectif national à conquérir, qui n’est nul autre que la souveraineté du Québec. Car le grand défi pour les souverainistes consiste à se doter de liens politiques qui soient des mécanismes stables, efficients et permanents d’entraide et de solidarité organisationnelle, dans la plus grande concentration politique possible. Dans une telle perspective, la poursuite de la souveraineté politique absolue appuyée sur les bases ethniques est un gage de réussite inéluctable. La survie du peuple québécois dans ce monde de dualisme sociéconomique, politique et de mondialisation des marchés ne peut reposer que sur un État souverain, d’où les accords bilatéraux avec des tiers pays deviennent des contraintres réciproques à des échanges culturels et commerciaux procurant dans la balance de paiements des équilibres monétaires ainsi que d’autres avantages politiques et économiques. C’est pourquoi, tel qu’il se comporte depuis 1867, le fédéralisme avec tous ses pouvoirs d’exclusions est un système politique et fiscal pervers allant à l’encontre de l’intérêt général des Québécois. Ce même système établit fondamentalement la prééminence du principe supérieur de la démocratie centralisée à Ottawa sur celui des partages d’équité entre les membres de cette fédération qui n’est au bout du compte qu’une instance arbitraire et génératrice de chantages permanents portés contre le Québec.
    Jean-Louis Pérez
    _______________________________
    Seule la convergence de la majorité des Québécois vers leur statut de souveraineté nacionale peut résoudre la crise de division sociale et politique que nous vivons aujourd’hui au Québec, afin d’éviter des lendemains beaucoup plus instables socialement et économiquement, dû à la mondialisation et aux pillages des ressources fiscales et naturelles du Québec.

  • Luc Bertrand Répondre

    4 avril 2007

    Bravo Michel!
    Comme je l'ai écrit en réaction au dernier billet de Patrice Boileau, si le Parti Québécois ne revient pas à son rôle de faire essentiellement l'indépendance du Québec, nous devrons lui tourner définitivement le dos et reprendre le combat sous un nouveau parti politique autorisé voué exclusivement à la promotion de ce programme et au principe de refuser toute gouvernance provinciale. En s'engageant formellement à dissoudre le nouveau parti au lendemain de la réalisation de son objectif, nous signifierions clairement le réalignement incontournable des partis politiques dans le nouveau contexte du Québec pays.
    De cette façon, finies les déchirures gauche-droite, villes-centres vs régions, public vs privé, libre entreprise vs sociale-démocratie, individualisme vs solidarité, laïcité vs religisme, etc. Le nouveau parti national (que je propose d'appeler RIN par respect et hommage aux d'Allemagne, Chaloult et Bourgault, les véritables indépendantistes de la coalition devenue le Parti Québécois qui ont été systématiquement snobbés par leurs successeurs depuis 1968) serait ainsi le médium par lequel le Québec province passerait pour s'accomplir comme Québec pays. Loin de se refuser à son rôle d'opposition aux gouvernements provinciaux québécois qu'il serait appelé à critiquer, en attendant que les Québécois(e)s se fassent confiance pour assurer leur destin commun, ce néo-RIN présenterait inlassablement une optique de Québec indépendant pour aborder chaque problématique pour faire ressortir la futilité des solutions dans un contexte de province inféodée à une nation ne reconnaissant pas notre voix.
    De cette manière, fini l'embarras d'avoir à défendre les mauvais bilans que nous auraient contraints de faire un contexte de gouvernement provincial, avec l'incohérence ou le cynisme que ce comportement inspirait à la crédibilité de notre cause, selon que notre chef reconnaissait ou réfutait le verdict populaire.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2007

    J'étais présent à l'assemblée où le Rassemblement pour l'Indépendance Nationale a choisi de se saborder pour ne pas diviser les forces indépendantistes avec l'arrivée du PQ. Suivit le Mouvement Souveraineté-Association et le premier geste de Lévesque ( notre pitou piteux national ) a été de mettre un trait d'union-association et de parler de souveraineté plutôt que d'indépendance. Il était sorti du Parti Libéral mais on n'a jamais réussi de sortir le Parti Libéral de lui !!! Ont suivi une trentaine d'années de contorsions et de tortillages dans les marécages de la gestion provincialiste et dans le magouillage des jeux du pouvoir. La priorité devint le pouvoir et se faire élire quitte à diluer d'avantage...La démarche indépendantiste militante a été complètement vidée pour en faire une suite de compromis stratégiques essentiellement centrés sur la procédure. Y a-t-il vraiment quelqu'un qui croit encore qu'on peut mobiliser avec des stratégies référendaires et des finasseries ? On attise la méfiance et on récolte les résultats que nous venons de connaître. On a réduit le débat national à des argumentations sur le désiquilibre fiscal et des technicalités référendaires...un peu comme on a réduit le débat environnemental aux technicalités de Kyoto. A la fin pesonne n'y reconnaît sa mère et on finit par se tanner. Le PQ a transformé une démarche militante nationaliste en un labyrinthe où on n'a plus le goût de cheminer. Ils ont même réussi à mettre en sourdine l'essence même de l'élan national soit notre cheminement historique et notre identification culturelle. Comme le RIN l'a fait le PQ doit maintenant se saborder pour arrêter de nuire et permettre une reprise de l'élan indépendantiste et une véritable mobilisation.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2007

    ... Bof, encore une fuite en avant des "velléitaires" et "radicaux référendistes à-tout-prix" que ce papier ! Rien de bien consistant à se mettre sous la dent que tous ces clichés et alibis archi-connus et archi-ressassés avancés par les coupables pour poser en victimes tout en continuant le sempiternel sur-place et la perte de temps occupationnelle qui servent si bien les intérêts des fédérastes ! Pour qui connaît le "Animals Farm" de George Orwell, on voit toujours en filigrane le même scénario: Napoléon dénonçant l'insaisisable Snowball devant l'assemblée famélique des animaux et ses bêtes moutons faisant taire toute opposition éventuelle ...

  • Jean Pierre Bouchard Répondre

    3 avril 2007

    L'authentique c'est de savoir retrouver la perspective.
    Ressentir le besoin d'indépendance le faire ressortir chez les gens c'est d'être capable de rattacher le Québec d'aujourd'hui à celui "presque" hier qui a été fondé en 1608. Si A.Boisclair avait fait le lien en rappelant que l'année prochaine on célébrera le 400 ème anniversaire de notre arrivé en Amérique, la cacophonie actuelle chez les souverainistes ne serait pas telle qu'elle est. Le Parti Québécois en perdant sa propre identité en faisant du positivisme à outrance a créé les conditions de la défaite.
    Il faudra bien revenir au "vote ethnique et à l'argent" de Parizeau et au délire devant l'affaire Michaud. À ce moment là la rectitude politique à la "radio canadienne" l'a emporté au point que la balance du nationalisme fiscal est allée trop loin. Québec 1608-2008: c'est quatre cent ans de présence de la Nouvelle France québécoise, cette réalité historique devrait résonner des îles de la Madeleine jusqu'à Montréal en passant par l'Outaouais et l'Abitibi avec en son centre la capitale nationale Québec.
    Le prochain chef devra faire résonner le pays du Québec le rassembler à travers son histoire de résistance. Sans émotion nationale l'indépendance ne se fera pas. Sans un discours de défense mettant en garde contre une minorisation à la Nouveau Brunswick, le pays du Québec n'existera pas.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2007

    Quand l’union des membres d’une organisation quelconque fait défaut, la dynamique de destruction de celle-ci est équivalente au degré de cette division
    http://www.cyberpresse.ca/article/20070402/CPACTUALITES/70402192
    ___________________________
    Seule la convergence de la majorité des Québécois vers leur statut de souveraineté nationale peut résoudre la crise de division sociale et politique que nous vivons aujourd’hui au Québec, afin d’éviter des lendemains beaucoup plus instables socialement et économiquement, dû à la mondialisation et aux pillages des ressources fiscales et naturelles.
    Jean-Louis Pérez (membre du PQ)