IDÉES

L’âme du Mouvement Desjardins est toujours vivante

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Desjardins sait-il vraiment évoluer?

L'âme qui habite le modèle d’affaires coopératif est toujours vivante. Elle est le reflet de celle des personnes qui composent le groupe, soit les membres, les dirigeants et les employés. M. Desjardins la personnalisait à ses débuts, il animait ses concitoyens en s’appuyant sur le sens des responsabilités et l’adhésion aux valeurs et principes coopératifs. Il prenait soin de la différencier des attributs physiques de la caisse sans les opposer, en somme à conjuguer les êtres et les avoirs.

L’âme de Desjardins a certes évolué depuis les 115 dernières années. Il ne faut pas s’en étonner puisqu’elle a évolué sous l’influence d’une société qui n’a cessé de se transformer sociologiquement et économiquement. Les membres des caisses, les dirigeants et les employés du XXIe siècle ne sont plus les mêmes, sauf qu’ils ont toujours soif de valeurs et d’humanisme.

Fort de ses nombreux débats sur les valeurs et du souci constant de renforcer son authenticité coopérative, Desjardins sait évoluer. C’est ainsi que la marque Desjardins incarne responsabilité sociale et développement durable.

Gouvernance démocratique


Les caractéristiques du modèle n’ont pas changé. Il se distingue toujours du modèle d’affaires des banques à charte par son modèle de propriété collective, sa gouvernance démocratique et sa logique d’affaires qui en est une de service et inscrite dans une proximité attentive aux besoins des membres et à l’accessibilité aux services financiers.

Les membres forment l’association de personnes que constitue la coopérative. Ils exercent le droit de propriété collective d’un patrimoine inaliénable et impartageable et fondent la gouvernance démocratique du Mouvement, laquelle s’appuie toujours sur la règle d’une personne, un vote.

Ce modèle contribue au pluralisme des modèles de propriété qui activent l’économie de marché. Les membres sont responsables de la pérennité de leur caisse par l’intensité de l’usage qu’ils font de ses services. Alors que la gouvernance d’une banque est tributaire du pouvoir qu’accorde aux actionnaires la propriété du capital dans une société à capital actions.

Nous savons les torts causés par la financiarisation des économies, notamment celle qui laisse libre cours à la spéculation, la cupidité, la tricherie et la croissance des inégalités. Le capital consolidé du Mouvement demeure toujours inscrit au bilan à sa valeur nominale, laquelle échappe aux humeurs du marché et à la spéculation. Il bénéficie d’une solidarité financière inhérente à la nature d’un groupe financier intégré de nature coopérative. Il maintient le Mouvement Desjardins dans l’économie réelle.

Logique de service

Amener Desjardins à abandonner sa logique de service à la faveur d’une logique de profit aurait des conséquences désastreuses tant au niveau de sa raison d’être que du rôle joué par les caisses sur leur territoire.

Pour protéger sa logique de service, Desjardins doit maîtriser des savoirs qui traduisent ses états d’âme. Il doit savoir conjuguer les avoirs et les êtres, savoir maîtriser ses appétits de profits bien que ceux-ci ne soient pas l’apanage des banques, savoir conjuguer performance financière et coopérative, savoir bâtir pour durer, savoir se libérer de la tyrannie des trimestres, savoir maîtriser la dynamique concurrentielle des marchés tout en marquant sa différence, savoir procurer des avantages financiers à ses membres, savoir incarner les valeurs de démocratie, d’autonomie et de solidarité dans ses pratiques commerciales, éducatives et dans sa gouvernance.

Nous ne sommes plus seulement à l’ère d’une révolution technologique, nous assistons à la naissance d’une nouvelle culture, celle du numérique. Nous sommes désormais en voie de redéfinir la modernité, de repenser la recherche identitaire, de muter vers un humanisme d’immédiateté et de réseautage, de rompre avec le temps et l’espace.

Ce nouveau monde fait miroiter de nombreuses occasions d’affaires à ceux qui veulent envahir le marché des services financiers. Tous s’inscrivent dans une spirale d’innovations qui bousculeront toutes les façons de faire.
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