Les tribulations politiques d’un fils à papa

Justin Trudeau, l'incarnation de la faillite de la vision de son père

Un héritier aussi pauvre que son héritage

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Il ne parle ni le français, ni l'anglais, il baragouine le sabir canadien

Il faut le redire parce que les médias fédéralistes n’ont pas osé trop le souligner de peur d’égratigner le mythe qui soutient le régime, la prestation de Justin Trudeau lors du débat en français la semaine dernière était tout simplement pathétique. Ne maîtrisant ni la grammaire ni la syntaxe du français, il était incapable de répondre de façon cohérente aux questions qu’on lui posait et était obligé de se rabattre sur les réponses à d’autres questions apprises par coeur qu’il était de toute façon incapable de livrer clairement, tant son handicap est lourd.

Le drame, c’est qu’il n’est guère meilleur en anglais même si le flou de cette langue ne le fait pas ressortir de façon aussi marquée. Ce ne sont pourtant pas les moyens qui ont manqué. Et on peut penser ce qu’on veut de son père sur le plan politique et historique, mais on ne peut certainement pas lui reprocher de n’avoir pas su s’exprimer correctement et clairement dans les deux langues.

Non seulement Pierre-Elliot Trudeau était-il bilingue, il était biculturel, possédant des racines profondes dans les deux cultures. Sur ce plan, son fils ne lui va pas à la cheville, et Trudeau père doit se retourner dans sa tombe devant le spectacle pitoyable de ce fils qui lui fait honte. PET était fier de son patrimoine culturel dans les deux langues, et il ne ratait jamais une occasion de l’étaler, faisant se pâmer d’aise les salons de tous les Westmount et Outremont du Canada, a mari usque ad mare.

Dire que Pierre-Elliot Trudeau a raté l’éducation de son fils ne parvient pas à cerner ni l’ampleur ni la gravité du problème. Ce ratage ne constitue que la répercussion au plan familial et personnel de la faillite de sa vision pour le Canada, et il suffit d’observer comment le Canada vit son statut de pays aux deux langues officielles pour le comprendre.

Dans la réalité des faits, les deux langues officielles du Canada ne sont pas l’anglais et le français, mais l’anglais et le « traduit », un espèce de sabir particulier au Canada. Tout est pensé en anglais, rédigé en anglais, puis traduit parce que la Constitution rapatriée par Trudeau en 1982 l’exige et qu’on ne peut pas faire autrement. S’il y eut de véritables efforts de faits dans les années qui ont suivi l’adoption de la Loi fédérale sur les langues officielles en 1968, l’importance des coûts et des délais est rapidement venue à bout des meilleures volontés, et, aujourd’hui il suffit de lire quelques textes qui émanent des cabinets ministériels pour mesurer l’ampleur du désastre.

On nous présente comme du français des textes déjà pauvres en anglais. Si les mots sont français, le sens est totalement étranger au génie de la langue française. Quand on pense en français, on ne pense pas comme ça. Ce jugement peut sembler sévère aux personnes qui lisent les textes simplement pour en tirer les grandes lignes, mais quiconque doit les approfondir pour les fins de son travail a vite fait de ressentir un malaise.

« Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement », proclame Boileau, rajoutant dans la même foulée, « et les mots pour le dire arrivent aisément ». Justin Trudeau est incapable de concevoir, et donc incapable d'énoncer clairement. Qui plus est, il n'y a qu'à le regarder les chercher quand vient le temps de dire quelque chose, les mots lui manquent. Il pense en anglais.

Pour m’être trouvé dans des situations professionnelles où je devais travailler exclusivement en anglais pendant de très longues périodes, combien de fois ne me suis-je pas rendu compte que je pensais différemment en anglais qu’en français, au point que mes recommandations auraient été différentes si elles avaient été pensées et écrites en français plutôt qu’en anglais.

Pierre-Elliot Trudeau a cru pouvoir régler les problèmes politiques du Canada en offrant une protection constitutionnelle à la langue française dont l’effet juridique était de la mettre sur le même pied que l'anglais. Mais ce statut juridique ne correspond pas à la réalité politique et culturelle du pays, et, loin de se combler, l’écart ne fait que se creuser.

Justin Trudeau est la preuve ambulante, et hélas parlante, de cet échec. Il n’est ni francophone, ni anglophone, et certainement pas bilingue comme son père l'était. Partagé entre les deux cultures, n'ayant de racines profondes ni dans l'une ni dans l'autre, il a une pensée molle et une langue molle.

Dans n’importe quel pays normal, son niveau d’incompétence langagière le disqualifierait pour occuper tout poste de direction supérieure, et à fortiori celui de premier ministre. Au Canada, les sondages le placent à portée de la formation d’un gouvernement minoritaire.

Ne cherchez pas l’erreur. Elle se trouve dans l’héritage de Pierre-Elliot Trudeau dont Justin, son héritier, est l’incarnation. L'héritage du mou et du flou, un pays mou et flou...


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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    17 octobre 2015

    C'est toujours plaisant de prendre en flagrant délit un média comme Radio Canada en pleine motion de censure pour ne pas nuire à son Poulin, Justin le magnifique.Voici donc mon message,pourtant innocent,qu'ils ont immédiatement '' désactivé'':
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    Élections Canada 2015
    Trudeau veut convaincre les électeurs d'aller voter
    http://ici.radio-canada.ca/sujet/elections-canada-2015/2015/10/17/004-justin-trudeau-avance-appelle-vote-poursuit-campagne.shtml
    Mise à jour le samedi 17 octobre 2015 à 11 h 27 HAE
    Contenu désactivé
    Pierre Bourassa
    Y en a-tu qui doutent encore que nous vivons dans le monde de l'image et non du contenu?
    Il y a 4 minutes
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    Le site de Radio Canada est en mode pro-Justin Trudeau-P.L.C.,et rien de ''négatif'' à leur endroit ne doit y transpirer,sinon c'est le couperet.
    Un chum s'tun chum.

  • Christian Sébenne Répondre

    2 octobre 2015

    Monsieur Le Hir,
    Ne tirez plus sur l’ambulance Trudeau, tabarnac, vous oubliez quand même ses compétences sur le ring dans des combats de coqs, et çà c’est du français de haut niveau les deux pattes sur un tas de fumier.
    Il est vrai qu’il n’a pas les seins lourds, ni la cuisse légère...
    Vos observations sont remarquables
    Christian Sébenne

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2015

    Je puis confirmer, car je traduis souvent mes propres textes (pour Facebook, pour mon blog ou pour publication), la plupart du temps du français en anglais, mais parfois dans l'autre sens... et je constate qu'en fait, pour respecter le sens réel de ma pensée, je suis presque toujours obligé de paraphraser. Non seulement les mots, mais les images invoquées et l'organisation des phrases sont différents. Quiconque a lu Wittgenstein, Chomsky et autres linguistes de haut niveau connaît bien ce phénomène.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2015

    Quand, même le journal The Gazette se croit obligé d’en parler et ne lui accorder que 8/10 pour la qualité de son français, un point seulement devant Harper, c’est qu’il y a un problème.
    Il parle mal en français parce qu’il pense en anglais et il pense mal en anglais parce qu’il parle en français.

    C’est ce qui arrive quand on est contre le biculturalisme, on obtient des enfants qui sont multi n’importe quoi.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    30 septembre 2015

    @D.Drouin, la différence est verticale:
    -la langue de PKP suit une ligne de progression ascendante d'un peuple en combat
    -la langue de Justin suit une ligne de progression descendante de bourgeoisie décadente.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2015

    Des vérités, oui. Mais dures, très dures.
    PKP non plus ne parle pas un français impeccable. Des fautes de syntaxes et de grammaire, il en fait.
    Et pourtant, je voterai pour lui.

  • Guy Pruneau Répondre

    29 septembre 2015

    « Dans n’importe quel pays normal, son niveau d’incompétence langagière le disqualifierait pour occuper tout poste de direction supérieure, et à fortiori celui de premier ministre. Au Canada, les sondages le placent à portée de la formation d’un gouvernement minoritaire. »
    Ce n'est pas exactement un nouveau phénomène. Jean Chrétien ne parlait que des langues secondes, comme disait le regretté Pierre Bourgault, et a été premier ministre pendant une décennie. La seule chose qui rend ce cas plus frappant est justement qu'il soit le fils de l'autre, comme le dirait sans doute François Legault. En ce qui me concerne, un autre critère l'aurait disqualifié bien avant ses compétences langagières: le fait de n'avoir aucun bagage pertinent et de ne surfer que sur son patronyme; une version canadienne de George W. Bush, un peu plus sympathique, mais guère plus sophistiquée que l'original.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 septembre 2015

    Monsieur Le Hir,
    Je vous remercie pour votre article ni mou ni flou envers Justin Trudeau. Vous êtes dur et précis, mais vous visez dans le mille.