Justin : inutile et décoratif

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Un débile comme premier ministre

On peut respecter quelqu’un dont on ne partage pas les idées.


Je pouvais reprocher un tas de choses à Stephen Harper, mais le gars avait du coffre, du tonus, des priorités claires.


Je n’ai jamais voté pour lui, mais je savais que je n’avais pas un poids plume devant moi.


Chantiers


Prenez Jean Chrétien. Pas très subtil, mais expérimenté, rusé, endurci.



Certes, il a souvent eu l’air fou. Rappelez-vous de : « Pourquoi acheter des carabines à répétition, des armements nucléaires pour s’amuser ? C’est dangereux, et quand c’est dans la maison, il peut y avoir un enfant qui se serve de ça. »


Mais Chrétien avait un agenda clair : assainissement des finances publiques, refus d’engager le Canada aux côtés des États-Unis en Irak, etc.


Une partie de cet agenda clair était détestable : trafiquer les règles pour rendre impossible une éventuelle victoire du oui au Québec.


C’était détestable, mais c’était un enjeu important, substantiel, une affaire d’État.


Avant lui, Brian Mulroney avait ouvert deux chantiers colossaux : le libre-échange canado-américain (réussi) et la réforme constitutionnelle (ratée).


Qu’on soit pour ou contre, c’était du costaud.


Je regarde Justin Trudeau et je ne peux m’empêcher de me demander : à quels enjeux importants – peu importe que je les endosse ou pas – consacre-t-il du temps ?


Je ne dis pas que son agenda est vide : faire des voyages et se faire prendre en photo peut meubler du temps.


Mais qu’y a-t-il d’important, de substantiel, de significatif ?


Au-delà de la rigolade planétaire suscitée par les costumes, le voyage en Inde n’a rien rapporté de concret.


Au plan financier, il nous enfonce dans les déficits pour des années sans aucune stratégie économique perceptible.


Allez écouter le commentaire de Justin sur l’acier et l’aluminium à la suite des décisions de Trump : un babillage incompréhensible, du Mélanie Joly.


Les enjeux sont pourtant énormes pour le Canada.


Prenez la seule mesure de son gouvernement que tout le monde peut spontanément nommer : la légalisation du cannabis.


Non seulement ce n’est pas une question majeure, mais même cette mesure devient un cafouillage.


Rôle


Pendant ce temps, d’autres leaders à travers le monde – qu’on les aime ou pas, qu’on les approuve ou pas – prennent à bras le corps des problèmes importants.


Theresa May essaie péniblement de sortir la Grande-Bretagne de l’Union européenne avec un minimum de dégâts. Macron essaie de moderniser une France sclérosée.


L’Australie, la Corée du Sud, des puissances « moyennes », se construisent une influence supérieure à leur poids objectif.


Ces pays ont des dirigeants, qu’on les aime ou pas, qui prennent au sérieux leur rôle.


Et Justin, lui ? Rien de sérieux en politique intérieure, rien de sérieux en politique extérieure.


Cet homme joue à être premier ministre.