Jean Charest s'adresse en anglais à des francophones à Bruxelles

Haut fait linguistique passé inaperçu dans l'ensemble des médias québécois

Tribune libre

Correspondant du Devoir à Paris, Christian Rioux raconte dans l’édition du 3 juillet : «La semaine dernière, […] de passage dans la capitale européenne [Bruxelles] pour une conférence internationale sur l’environnement, Jean Charest a prononcé un discours dans une langue exotique qui n’est parlée que dans certains quartiers d’Ottawa : le bilingue. L’allocution était pour moitié écrite en anglais et chaque paragraphe en français était inévitablement suivi d’un paragraphe en anglais. Au diable la nette prédominance du français inscrite dans la loi 101. On croyait entendre un fonctionnaire canadien appliquant avec zèle la politique officielle de bilinguisme du gouvernement fédéral. De mémoire de correspondant, on n’avait jamais vu un premier ministre québécois se faire ainsi le porte-étendard du bilinguisme intégral. […] En fait, le seul conférencier à s’exprimer en anglais, avec Jean Charest, fut le premier ministre du Manitoba Gary Doer. Tous les autres n’ont parlé qu’en français. Ce fut le cas notamment de la représentante de l’Assemblée des régions d’Europe, Michèle Sabban. Contrairement à Jean Charest qui représente une province dont l’unique langue officielle est le français, Mme Sabban représentait pourtant 270 régions européennes réparties dans 33 pays où l’on parle plus d’une trentaine de langues.» Christian Rioux précise que même le représentant de la Catalogne s’est adressé non pas en catalan ou en espagnol mais en français. «Faudra-t-il dorénavant compter sur les Catalans, plus que sur le Québec, pour défendre le français dans les forums internationaux?» Une chose est maintenant claire : compte tenu de la frasque linguistique sinon lâcheté exemplaire commise par son premier ministre à Bruxelles - où il y avait en plus traduction simultanée - le Québec peut difficilement compter sur Jean Charest pour défendre le français soit dans les organismes mondiaux soit, quoi qu’il affirme, dans sa belle province même. Est-il surprenant de constater l'inertie et la démission de l'Office québécois de la langue française?
Rodrigue Larose


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juillet 2009

    Charest se comporte comme certains dirigeants communistes polonais de l'après-guerre alors que c'est Moscou qui leur disait quoi dire et quoi faire et ce, sans aucun respect de la population polonaise. Quel minable que ce premier représentant du Québec! Il n'est même pas capable de respecter la seule langue officielle du Québec. En agissant comme il le fait, il incite le peuple à la désobéissance civile car lui-même ne respecte pas la loi première du peuple qui veut que son premier ministre et tous les autres officiels du Québec le représentent dans sa langue. C'est là le drame des québécois qui permettent de se laisser représenter par quelqu'un qui n'est pas de son essence.

  • Jacques Bergeron Répondre

    6 juillet 2009

    Le peuple Canadien-français québécois, toutes ethnies confondues, ne peut, ne doit et n'aurait jamais dû compter sur ce travesti «conservateur/libéral/Irlandais/Canadien-français bilingue,surtout imbu de lui-même et de la langue anglaise de ses ancêtres venus d'Irlande. D'ailleurs n'eut été de la présence «accidentelle» de Boisclair dans le paysage politique du Québec,sans oublier celle de Françoise et de son co-listier,
    sans oublier la division malsaine en plusieurs partis politiques supposément indépendantistes,division qui se perpétue,Charest n'aurait pu nuire, et encore moins s'exprimer sur la place publique,même avec l'aide de son parrain Paul, «ditleroideSagardenCharlevoix», Desmarais. Malheureusement la division des forces indépendantistes,sous tous les prétextes;Mme Marois n'est pas la bonne personne pour diriger le Québec et encore moins le «PQ», ou encore elle n'est pas indépendantiste,ou elle ne possède pas les outils lui permettant de prendre le pouvoir,«malgré ses succès dans plus d'une douzaine de ministères», ces remarques et ces actions font que Charest sévit dans l'espace politique au nom du Canada, dans lequel existe si peu le Québec, et non en celui du Québec, dans la langue de la «majorité Canadienne et Canadian» dont il fait la promotion.Dans ce sens, nous devons reconnaître que sa prestation linguistico/politique à Bruxelles se situait dans son action «toute canadian», en conformité avec la langue de ses ancêtres anglophones/irlandais et de son idéal politico/fédéraliste/canadian/Canadien.Dès qu'on a compris ce comportement tout «fédéraliste/canadien-canadian», on ne s'offusque plus du comportement de cet individu qui joue le rôle de «premier ministre du Québec à l'assemblée nationale et dans le monde, et on cherche à trouver des moyens pour le remplacer au poste qu'il occupe avec tous les scandales qui l'assaillent ,en unissant nos forces autour du seul parti capable de prendre le pouvoir et de la seule personne
    «crédible» aujourd'hui pouvant nous y mener. Lorsque nous comprendrons que la division des forces indépendantistes ne peut qu'aider le «PLQ» et nuire au «PQ»,nous serons déjà sur le chemin de la correction «politico-linguistique» d'un vrai représentant du gouvernement du Québec dans le monde. Jacques Bergern, Ahuntsic, MOntréal

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    5 juillet 2009

    Jean Charest ne manque pas une seule occasion de se ridiculiser, il faut bien croire.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juillet 2009

    Bonjours M.Larose.
    Le correspondant libéral de Radio-Canada, Sébastien Bovet n'a pas tenu à partager avec nous les belles paroles Justin Trudeau qu'il buvait à même la bouche de Jean Charest. De toute manière que se soit en français ou en anglais, qui se souvient de ce qu'à dit Jean Charest après un de ses discours tournoyant et ennuyant, comme sur le pont d'Avignon? De l'avis même de Sébastien Bovet faisant un compte-rendu de la tournée Européenne de notre Gandhi provincial, rien de concret n'a résulté de toutes ses rencontres, à part consolider des liens avec les tapis rouges, plus pratiques pour balayer les problèmes en-dessous que les rubans à découper, lors des cérémonies de pelletées de terre de notre lointaine province multiculturelle québécoise.

  • Lionel Lemay Répondre

    5 juillet 2009

    Je n'en crois pas mes oreilles! J'avais trouvé tellement absurde ce language du fils à papa Trudeau , lors de la dernière campagne électorale.
    Que Charest se prête à ce même jeu que Trudeau junior et Harper sur la scène internationale dévalorise le Québec dont la langue officielle est le Français et non un amalgame de deux langues d'origines tellement différentes et opposées.
    J'espère que les fiers Québécois se rappelleront ce pitoyable affront de Charest lors des prochaines élections.
    Lionel Lemay

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juillet 2009

    J'espère que vous n'êtes pas surpris M. Larose, M. Charest doit son élection et ses réélections, principalement aux Anglophones qui votent pour son PLQ à 90 %.