Lors d'un souper informel, je rencontrais tour-à-tour trois ou quatre députés du Parti québécois. Quelle fréquentation! Je déplorais que la chef et différents porte-parole avaient intériorisé et répétaient dans les médias trop intégralement le discours des adversaires politiques (Parti libéral, mercenaires de Gesca et autres). Dernier dire: le dégraissage de l'État. Malheureusement, j'ai eu peu de succès. Et très peu d'écoute... contrairement aux apôtres anti-indépendance qui semblent avoir leur oreille depuis longtemps.
En particulier le mantra «il faut créer la richesse avant de la distribuer» est figé dans leur esprit. Qui a dit qu'on peut résister à la propagande? Même s'il est prouvé que c'est l'absence de distribution équitable qui a mené à la crise financière, la ploutocratie abusant et s'en mettant plein les poches... jusqu'à déséquilibrer et faire péter le système. Système qu'a dû réchapper l'État avec les deniers des contribuables ordinaires. Et que les vautours s'acharnent actuellement à réimposer aux populations; encore sans partage national et planétaire équitable. Au Québec, la perte des 40 milliards de la Caisse de dépôt est encore toute fraîche à la mémoire. Au profit de qui? Tout comme, nous indiquent les chiffres les plus réalistes, l'énorme déficit libéral actuel creusé jusqu'à 210 milliards, le vrai fonds des générations. Bis: au profit de qui?
Avec les mêmes interlocuteurs politiques, il me fut aussi également difficile de faire valoir l'impossibilité québécoise d'intégrer annuellement 55 000 immigrants; aussitôt, clichés à l'appui, surgissent le vieillissement de la population, le besoin de main-d'oeuvre et le reste. La sage pratique immigrante restreinte d'autres pays et de plusieurs États d'outre-frontière (source: Jacques Noël, vigilien) n'intéresse pas. Pas plus que l'argument écologique de la planète en péril sous la pression du développement non endurable. Donc, en matière d'immigration vouée à voter fédéraliste à 90 % selon les derniers sondages, c'est aussi la copie trop conforme du point de vue des adversaires de l'indépendance du Québec chez la députation souverainiste rencontrée. En matière d'environnement, le son de cloche semble de la même venue.
Rodrigue Larose
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
3 février 2010Monsieur Larose,
D'accord avec vous que le PQ a intériorisé le discours néolibéral du PLQ puisque la preuve nous est fournie régulièrement que ce parti ne fait pas trop de vagues depuis la dernière élection en décembre 2008. Charest, avec la complicité du PQ qui est tellement silencieux et inerte depuis un bon bout de temps, se paie la traite. À part l'opposition dans les débats à l'Assemblée Nationale, le PQ ne brasse pas trop fort à l'extérieur. Quand les entendons-nous parler du scandale de 40 milliards de la Caisse de Dépôt, du scandale dans nos infrastructures (un projet de 4 milliards) qui rapporte beaucoup aux "p'tits-z-amis" du PLQ, les scandales à la ville de Montréal, celui de la centrale de Gentilly, l'achat de NB Power par l'Hydro-Québec qui va endetter cette société d'état, le scandale de l'immigration avec la venue de 50 000 immigrants pendant une période de 5 ans, ce qui fait complètement "sauté", déconnecté de la réalité avec en plus le multiculturalisme et les accommodements raisonnables etc...??? JE ME SOUVIENS!
Ça fait des années que je crie tout fort que tous les partis qui siègent à Québec sont vendus à l'establishment néolibéral, à son idéologie (multinationales, grosses corporations etc.) Ils ont tous le même discours de perroquets et le peuple se fait avoir à chaque élection avec leurs promesses irréalistes et demesurées. On l'a bien vu à la dernière élection avec la promesse de Charest d'avoir les deux mains sur le volant pour nous aider à passer à travers la crise économique. Le Québec est endetté pour des milliards et on ne sait pas encore ce qui s'est passé dans le scandale de la CDP. Et malgré tous les scandales qui fusent de tout côté, l'enquête demandée par la population et par plusieurs organismes n'est pas encore créée et en marche.
La solution: il faudrait que la population québécoise puisse vraiment s'identifier à un parti politique qui la représenterait selon ses vrais besoins économiques et sociaux puisque les partis qui la représentent actuellement travaillent pour des intérêts totalement divergents. Au Québec, ça prendrait un parti travailliste et indépendantiste pour changer complètement la donne actuelle. Nous sommes dus, au Québec, pour un changement radical de mentalité et une nouvelle gouvernance politique. Imaginez-vous comment les députés du Bloc à Ottawa peuvent avoir intériorisé la pensée fédéraliste depuis qu'ils y siègent. Les dirigeants du PQ et du Bloc sont complètement coupés de la réalité politique québécoise à laquelle la population ne peut plus s'identifier. Il en est de même pour le PLQ.
André Gignac le 3/2/10
Archives de Vigile Répondre
3 février 2010J'ai envoyé ma série au critique officiel du Bloc en matière d'immigration. J'ai même pas eu d'accusé de réception!
Vous avez entièrement raison: ils ont complètement intériorisé le discours de l'adversaire. Lors de la dernière campagne électorale, Pauline et Charest, c'était blanc bonnet bonnet blanc. Garderies, transport en commun, immigration. Zéro imagination.