Jean Charest en observation

Charest en fin de régime - L'art de ne rien faire



Élu premier ministre il y a à peine deux mois, Jean Charest est en observation. Les Québécois sont carrément partagés quand on leur demande s'ils croient qu'il sera à la tête du PLQ aux prochaines élections.
Et près d'un électeur libéral sur trois estime qu'il ne sera pas là au prochain combat, constate la maison CROP dans une enquête réalisée auprès de 1001 personnes, la fin de semaine dernière.
Quand on leur demande "pensez vous que Jean Charest dirigera les libéraux aux prochaines élections?", 46% des Québécois répondent oui, tandis que 43% sont d'avis contraire. Onze pour cent des gens n'ont pas d'opinion ou refusent de répondre.
À cette même question, ceux qui ont l'intention de voter libéral soutiennent à 63% que Jean Charest dirigera le PLQ au prochain scrutin, mais une proportion non négligeable - 27% - pense qu'il passera la main. Une telle enquête est précise à plus ou moins 3%.
Hier, en marge d'une annonce avec la titulaire de l'Environnement, Line Beauchamp, M. Charest a réitéré publiquement sa détermination à demeurer à la barre de son parti aux prochaines élections.
Pour Claude Gauthier, vice-président de CROP, ces résultats laissent songeur. "Il est en poste, il vient d'être élu premier ministre il y a à peine deux mois et une proportion importante des électeurs et des votants libéraux pensent qu'il ne sera pas là", relève le sondeur.
CROP a aussi vérifié la popularité d'éventuels successeurs. Dans une première ronde, la maison de sondage a testé une série d'actuels élus libéraux, un coup de sonde où clairement Philippe Couillard, le ministre de la Santé, domine tous les collègues.
Quand on leur demande qui, dans l'éventualité du départ de M. Charest, "a le plus d'aptitude pour devenir premier ministre du Québec", pas moins de 45% des répondants optent pour Philippe Couillard. Ce dernier monte à 47% quand on ne considère que ceux qui ont l'intention de voter pour le PLQ. Très loin derrière, la vedette de la dernière semaine, responsable des Finances, Monique Jérôme-Forget obtient 11% tant chez les libéraux que dans l'ensemble de la population. Pierre Paradis la talonne de près avec 9% chez les électeurs et 7% chez les libéraux. Dans le peloton de queue, Raymond Bachand, Claude Béchard et Nathalie Normandeau; les deux premiers font 3%, la dernière 2%. Mme Normandeau passe à 4% toutefois quand on se limite aux électeurs du PLQ.
Le taux de non-réponse pour ce palmarès est important; 19% des gens ont refusé de se prêter à ce jeu et 6% estimaient qu'aucun des candidats proposé ne pouvait diriger le Québec. Chez les électeurs libéraux, 23% des gens ont refusé de répondre.
Le sondage a aussi vérifié la popularité de trois anciens élus libéraux, qui bénéficient d'une bonne notoriété par leur présence médiatique. Ministre à Québec comme à Ottawa, Liza Frulla a les qualités requises pour diriger le Québec de l'avis de 28% des électeurs, et de 24% des électeurs libéraux. Mais 51% des gens pensent qu'elle n'a pas ce qu'il faut, un avis partagé par 48% des électeurs libéraux.
L'animateur Jean Lapierre, ancien ministre des gouvernements Turner et Martin à Ottawa, a encore moins la cote dans la population - 63% des gens pensent qu'il n'a pas les "qualités requises pour devenir chef du Parti libéral du Québec" et 20% pensent le contraire. Il fait meilleure figure chez ceux qui veulent voter libéral, 26%.
L'ancien ministre Yves Séguin fait exactement le même score chez les libéraux avec 26%, mais des trois, c'est lui qui fait le mieux dans la population avec 33%. C'est lui aussi qui suscite le moins de réprobation - 37% des gens pensent qu'il n'a pas les qualités requises pour diriger le PLQ.


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