Je m’accuse d’aveuglement volontaire

Je m’accuse plutôt d’aveuglement volontaire pour ne pas me rendre à l’évidence que le premier ministre du Québec est pris en otage.

L'Affaire Tomassi - actualité 2011

J'avais prêté une attention secondaire au commentaire de Michèle Ouimet dans La Presse du 29 avril dernier sur "une fime au passé trouble". Il s'agit du Bureau canadien d'investigations et d'ajustements (B.C.I.A.) qui surveille le quartier général de la police de Montréal, son centre "sensible" des communications et la cour municipale. J'avais lu que le propriétaire s'appelait Coretti, que deux ex-cadres de la police de Montréal s'étaient joints à cette firme et qu'ils avaient pour nom Diféo et Cacchione. Volontairement j'ai réprimé la réflexion voulant que j'estimais que ça faisait un peu "family compact". Puis j'ai lu dans le même journal le papier d'André Noël et aujourd'hui celui qu'il a écrit avec Francis Vailles. Je m'accuse d'aveuglement volontaire.
Cette firme a fait faillite à deux reprises. Elle est à nouveau en difficulté. Un dénommé Perrino qui a oeuvré à la campagne électorale de Jean Charest est administrateur de deux FIER. Les deux FIER ont investi inutilement chacun un million dans la firme en perdition. Au passage on apprend que le propriétaire de B.C.I.A. a contribué 7,900$ à la caisse libérale et que Tomy Accurso (le bateau) est actionnaire de l'entreprise. Ce n'est pas suffisant. Je résiste à nouveau à faire l'hypothèse d'un "family compact". Puis je lis aujourd'hui que c'est un dénommé Gioacchino Arduini qui viendra au secours de B.C.I.A. Décidément!
Je ne connais aucun responsable politique de premier niveau qui aurait accepté de se laisser humilier jusqu'à en perdre toute crédibilité comme Jean Charest a accepté de l'être par Tony Tomassi, sans sur le champ le congédier tout net. I? ll n'en fit rien. Au contraire, encore aujourd'hui, il lui a réitèré sa confiance. Pour quelle raison? Pour quelle raison que la raison ne connaît pas?
Outre les faillites successives, B.C.I.A a été poursuivi et l'est encore par des employés, par le Comité paritaire régissant les relations de travail du secteur des agences de sécurité et par la Commission des normes minimales. Il me semble que ça fait un peu "gros" pour une agence en charge de surveiller le quartier général de la police, son centre "sensible" des communications et la cour municipale?
Il est vrai que ce n'est pas n'importe qui qui gravite autour de cette agence. Gérald! Chasse ces mauvaises pensées. Très bien. Je m'accuse plutôt d'aveuglement volontaire pour ne pas me rendre à l'évidence que le premier ministre du Québec est pris en otage. Otage d'un "family compact" dont les règles prescrivent que la loyauté à l'un est également due à l'autre et qu'on ne peut pas se libérer de l'un sans libérer l'autre de dire ce qu'il sait. Et ce qu'il sait...


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