Jacques Daoust : bouclier humain!

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Exactement !





La démission du ministre des Transports s’avère fort utile pour Philippe Couillard, car il n’aura pas les réponses claires qu’il souhaitait aux interrogations sérieuses qui auraient pu le mettre dans l’embarras. Est-ce que le premier ministre voulait vraiment avoir des réponses où était-ce sa façon de demander, lors de son point de presse, à Jacques Daoust de se sacrifier pour lui?


Ce dernier épisode dans la vente de RONA ajoute au rocambolesque de cette comédie d’erreurs du gouvernement libéral dans cette affaire. Nous nous souviendrons qu’en février dernier, la première réaction de la toute fraiche ministre de l’Économie, Dominique Anglade, était de se réjouir de cette transaction. Devant le tollé de protestations de l’opposition et les questions embêtantes de la jungle médiatique, elle s’empressa de faire quelques nuances pour faire baisser la vapeur. Il est raisonnable de croire que ses premières réjouissances et les réajustements consécutifs furent dictés par la garde rapprochée du premier ministre et peut-être par lui-même.


À partir du moment où il est devenu évident que cette transaction n’a pu se faire qu’avec le désengagement d’Investissement Québec et l’aval des autorités politiques au niveau le plus élevé, il s’est engagé une partie de cache-cache pour tenter de dissimuler la chaine de commandement dans toute cette affaire. Le ministre Daoust a plaidé l’ignorance jusqu’à la fin et a démissionné dans une manœuvre ultime pour mettre à l’abri son chef en espérant faire taire le questionnement sur ce que savait véritablement le gouvernement.


Si le premier ministre Couillard tenait tant à des réponses, il s’empresserait de convoquer une commission parlementaire pour faire toute la lumière sur la question. Toutefois, je ne crois pas qu’il le fera, car quelle qu’en soit l’issue, elle ne pourrait que démontrer son ineptie. Si l’ignorance des autorités politiques y étaient démontrée, cela reflèterait une incompétence crasse aux plus hauts échelons de l’État. Dans le cas contraire où la preuve serait faite que le ministre et son chef ont autorisé le désinvestissement dans RONA et contribué à sa vente, cela révèlerait un gouvernement qui ment délibérément aux institutions et à sa population.


Philippe Couillard a fait campagne en prétendant que la corruption et l’opacité étaient choses du passé. Il promettait un gouvernement transparent pour se faire élire. Bien naïvement, plusieurs ont cru ses belles promesses d’un parti libéral plus blanc que blanc, mais la réalité les rattrape aujourd’hui. Il est difficile pour un parti qui reposait énormément sur un financement corporatif et très faiblement sur une base populaire de devenir intègre du jour au lendemain et les vieilles habitudes ont tôt fait de reprendre le dessus.


Après qu’il ait tassé le ministre Poëti, sacrifié madame Savoie, la sous-ministre aux Transports, ainsi que le chef de cabinet Pierre Ouellet et largué Jacques Daoust, qui sera le prochain bouclier humain du premier ministre pour lui sauver les « fesses » dans les prochains tumultes qui secoueront ce gouvernement? En attendant, je prends acte qu’il ne veut surtout pas avoir de réponses claires aux interrogations sérieuses et qu’il s’est rapidement satisfait de la démission de Jacques Daoust.




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