Le 11 novembre est consacré comme le jour du Souvenir au Canada, afin d’honorer les soldats canadiens qui ont participé aux grandes guerres pour défendre la patrie.
C’est une journée qui m’a toujours laissé perplexe, car je suis du côté des pacifistes et rébarbatif aux guerres injustes ou inutiles.
La guerre de 14-18 n’était pas vraiment une guerre mondiale, elle était plutôt européenne. Une guerre d’empires et de monarques qui causa des pertes humaines avoisinant les 18 millions de personnes.
Les Canadiens qui y sont restés, comme ceux tués en Afghanistan, ne sont pas vraiment morts au nom de la défense de la patrie. Ils ont été victimes de guerres impériales et d’intérêts étrangers.
La guerre de 39-45 se classe cependant dans les guerres justes, car c’était une lutte contre le fascisme et le nazisme et pour la défense des valeurs démocratiques.
Je ne dis pas qu’il y a des soldats morts ou vivants plus méritoires selon la guerre à laquelle ils ont participé. Ils méritent tous qu’on se souvienne d’eux, sans perdre de vue l’inutilité de certains sacrifices imposés par les autorités gouvernementales.
Léo Major, le héros méconnu
Indépendamment du qualificatif attribué à une guerre, il faut tout de même reconnaître le courage manifesté par les soldats qui y participent.
Léo Major est un militaire canadien-français qui a participé à la Seconde Guerre mondiale et dont les exploits lui ont valu les hautes distinctions militaires.
Malgré ses faits d’armes, Léo Major commence à peine à être reconnu dans le pays qu’il a contribué à protéger. Pour plusieurs, son origine canadienne-française explique la négligence canadienne.
Le gouvernement Legault a accepté de l’honorer en ce jour du Souvenir, suite à une motion du Parti québécois.
Paradoxalement, le gouvernement Legault honorera aujourd’hui un militaire canadien qui s’est prononcé pour la souveraineté du Québec dans les deux référendums québécois sur la question.
Major avait compris que sa patrie était le Québec, alors que le premier ministre a renoncé à cet idéal.
Jean-Victor Allard, un général aigri
Le général Allard est un autre Canadien français héros de guerre qui a connu une carrière militaire fulgurante. Il s’est employé à faire une plus grande place aux francophones dans l’armée canadienne.
Il a rapidement constaté, après avoir pris sa retraite, que les processus qu’il avait mis en place pour une meilleure reconnaissance du fait français s’étiolaient progressivement.
Après ce constat fait au lendemain des référendums, le général Allard tendait à croire que le Québec n’aurait éventuellement d’autre choix que la souveraineté pour protéger la culture française.
Bien qu’il soit un héros de guerre hors de l’ordinaire, le général n’a pas eu droit à toute la reconnaissance qu’il méritait.
Je me souviens
En ce jour du Souvenir, c’est de ces hommes que je préfère me rappeler, de leur courage et de leur profond attachement à la nation québécoise.
Ils ont défendu le Canada, ils ont par la suite compris que leur identité n’était pas véritablement respectée dans ce pays-là et qu’ils devaient accéder à une vraie patrie.
Au moment où le débat sur la protection et la promotion de la langue française au Québec fait rage, nous avons un gouvernement supposément nationaliste qui se contente de demi-mesures dans son projet de loi 96.
La culture québécoise et la langue française n’ont aucun avenir au sein du Canada, Major et Allard l’avaient compris.
Monsieur Legault a renoncé. Il pourrait toutefois puiser dans le courage de ces deux héros de guerre pour se rappeler ses idéaux et assurer la pérennité de la nation québécoise!