LETTRE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE!

J’accuse...!

Conflit étudiant - grève illimitée - printemps 2012

Monsieur le Président,
Etant citoyen apatride attendant sa terre d’accueil sur laquelle fleuriront la Justice et la Liberté, je vous demande de prendre acte de la naissance de votre pays ! Quiconque aura vécu dans sa chair et son sang le massacre de ses enfants vous conjurera, vous exhortera à proclamer le Québec comme Terre Sacrée !
Il est des moments dans la vie de tout homme où le soulèvement est la seule issue possible, où la bête se dresse – sur ses « pattes de derrière » – et arrache des mains de son bourreau sa propre destinée. L’Histoire est faite de grands moments qui ne sont pas prémédités. Seuls le sont les stratégies et les opportunismes. De-là, la définition de la méchanceté et du vice. Il n’est de grand homme que face à l’adversité. Et tous n’ont pas cette chance que votre Jeunesse éprouve actuellement dans sa chair et son sang.
Vous conviendrez avec moi que, en ces temps graves où notre Jeunesse et l’avenir de notre pays sont bafoués et relégués à l’indigence des masses – à l’ère du Totalitarisme des Marchés –, il est temps de dire ASSEZ! à la bêtise, qu’elle soit étatique ou anarchique. Durant les jours voire les semaines passés, une cohorte d’âmes nouvelles, d’idées fécondes et de créativités sans égales s’est éveillée pour offrir à cette Terre – le Québec – un Peuple avide de la chérir et de la protéger. Un Peuple fier et vivant. Un Peuple brillant et universel, savant et critique. Un Peuple au-dessus des masses et des dissensions. Un Peuple porteur d’une nouvelle civilisation allant rejoindre les grandes épopées mésopotamienne, phénicienne, grecque, étrusque, romaine, juive, orientale, arabe et occidentale de l’Histoire. Un Peuple lucide, mais libre. Un Peuple humble.
La naissance d’un pays est un moment unique mais critique. Et un pays nécessite un Peuple digne de lui. Devant la montée inexorable de la bêtise qui – sous des airs rationnels et modernes – se détruit et entraîne avec elle une civilisation nouvelle prête à écrire, avec une encre neuve, l’Histoire, il est temps de passer aux actes et de passer par les armes ceux et celles qui oppriment l’Humanité.
Dès ma naissance, la vérité, j’ai promis de la dire. Et je tiendrai promesse, même si c’est la dernière chose que je ferai sur cette terre, Mon Pays.
Cette lettre, Monsieur le Président, ne sera pas longue.
J’accuse le Premier Ministre du Québec, Monsieur Jean Charest, de bêtise. De cette bêtise qui fait la honte des hommes. Une bêtise qui mime la raison, une bêtise qui dépossède nos citoyens de leurs droits comme de leurs devoirs. Une bêtise qui transforme les êtres vivants en indigents, les métamorphose en prolétaires incultes et incapables de créer, les jette dans une société bonne qu’à les entraîner dans le tourbillon sans fond du jeu – peu importe sa nature – et de la détresse. Une bêtise qui détourne les institutions de leurs réelles fonctions de gardiennes de la connaissance, de la richesse culturelle, de l’exercice de la justice et de l’élévation de l’âme humaine. Une bêtise vide de savoir et de grandeur qui arase la création et l’enseignement au niveau le plus vil de répétiteur, de production de machines à bêtises. Une bêtise qui opère – par décrets et en complicité avec la terreur – des purges idéologiques afin de mutiler voire de détruire des pans entiers de l’avenir, je parle ici de notre Jeunesse. Une bêtise qui bafoue et méprise le langage, crache des mots comme on imprime des sophismes, une bêtise qui se mutile elle-même en détruisant les langues – et plus particulièrement la langue française – et en les opposant les unes aux autres. Les langues sont notre âme commune et la mort de l’une d’entre elles doit être vécue comme un deuil collectif.
J’accuse le Premier Ministre du Québec, Monsieur Jean Charest, de mensonge. Un mensonge envers lui-même, ce qu’il est censé se dire à lui-même, ce à quoi il est censé croire, ce pour quoi il a été nommé par le Peuple. Un mensonge devant la bêtise qui le soudoie sans cesse et qui l’entraîne à n’être que lui-même. Un mensonge envers sa propre famille, ses propres valeurs, ses propres convictions. Un mensonge envers ses croyances, envers ses pairs. Un mensonge envers ses idéaux. Un mensonge envers notre avenir.
J’accuse le Premier Ministre du Québec, Monsieur Jean Charest, de haute trahison. Une trahison envers lui-même, ce qu’il est censé représenter, ce qu’il est et ce qu’il prétend être. Une trahison morale en se parjurant sans cesse, en jetant dans l’infantilisme le plus odieux une cohorte de brillants jeunes adultes avides de vérités et d’absolus – multiples. Une trahison politique en apparaissant comme le fossoyeur d’un pays voué à la disparition avant même de naître. Une trahison idéologique qui méprise le vivant – donc se méprisant lui-même – et promeut une culture de la répression et de l’arbitraire. Une trahison spirituelle en semant la zizanie parmi les cultures diverses qui fondent la richesse formidable de notre terre d’accueil à Tous. Une trahison économique en promulguant des lois légalisant le crime contre l’humain, en asphyxiant un Peuple avide d’avenir au nom d'une croissance monstrueuse.
J’accuse le Premier Ministre du Québec, Monsieur Jean Charest, de cécité et de surdité. Une cécité qui l’entraîne à ne croire que ce qu’il voit, ou ce qu’il veut voir. Une surdité à n’entendre que le « chant des sirènes » de police massacrant ses propres enfants. Une cécité cyclopéenne qui sépare et qui rend méprisable celui – Personne – qui l’élève en dogme. Une surdité qui ne fait place qu’aux bruits de bottes !
Monsieur le Président, ici s’arrête l’acte d’accusation.
Parce qu’il ne sert à rien de décapiter le Roi. Car en le faisant, on légitime sa défense. Et comme l’Hydre de Lerne, repoussera sa tête – sa bêtise – et entraînera une lutte sans fin entre le Peuple et sa propre destinée.
En vérité, il faut accueillir le Roi dans un Grand Carnaval, celui de la fondation d’une République où même lui pourra, s’il le souhaite, œuvrer à l’avènement de la Terre des Hommes.
Je n’ai qu’un désir, celui de la différence, de la réelle grandeur humaine avec laquelle on ose s’élever vers Dieu. Ma requête est modeste mais fondée. Et je suis prêt à défendre cette Terre contre le Chaos et la bêtise qui peuvent, si on n’y prend garde, nous saisir tous et chacun. Qu’on ose donc me lire – et vous, Monsieur le Président – et que notre Pays ose donc naître enfin !
Le point de non retour a été franchi. « Je n’ai jamais été aussi fier d’être Québécois, que ce soir! »
J’attends.
Veuillez croire, Monsieur le Président, en ma totale et profonde sincérité.
André Meloche


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    21 avril 2012

    John-James ce petit crapaud à grande gueule a été payé pour venir combattre les séparatistes au Québec.Il n'est rien d'autre que cela.C'est lui faire trop d'honneur d'imaginer qu'il ait pu avoir l'ombre d'une quelconque autre préoccupation.