Islamophobie: la fabrication de la preuve

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Arrêtons de jouer sur les mots : l'islam est une religion hautement politique qui demeure incompatible avec l'Occident


Comment fonctionne la manipulation voulant faire passer tout l’Occident pour « islamophobe », donc habité par une « phobie », c’est-à-dire une peur globale et irrationnelle de l’islam au grand complet et de tous les musulmans ?


C’est ce qu’explique Philippe D’Iribarne dans son ouvrage Islamophobie. Intoxication idéologique.


Que certains soient habités par cette « phobie » est indéniable. Mais la majorité d’entre nous n’a guère de problèmes avec la dimension proprement spirituelle de l’islam.


C’est le projet d’instaurer ici une contre-société islamique rejetant nos valeurs et de l’étendre progressivement qui crée des tensions.


Malhonnêteté


La manipulation pour nous culpabiliser tous, explique l’auteur, repose beaucoup sur des « études » malhonnêtes et biaisées.


Voici quelques exemples tirés du livre.


En France, une étude de 2016 de la Commission nationale consultative des droits de l’homme demande aux répondants s’ils sont d’accord avec l’énoncé : « Les Français musulmans sont des Français comme les autres ».


Tous les musulmans sont présentés en bloc, sans distinguer les laïcs, les croyants modérés et les croyants radicaux.


Si vous répondez « oui », vous venez de cautionner les pratiques et les valeurs rétrogrades des islamistes, puisque vous venez de dire qu’ils sont des Français « comme les autres ».


Si vous répondez « non », vous avouez qu’il y a les « bons » Français, les « vrais » Français... et les autres.


Vous êtes « islamophobe », car il suffit pour vous qu’ils soient musulmans pour être moins Français.


Une étude de 2017, réalisée pour l’Union européenne, demande aux musulmans de France s’ils estiment que les musulmans en général sont victimes de discrimination sur la base de leur religion.


75 % des répondants disent oui.


Mais quand on leur demande si eux-mêmes ont été victimes de discrimination au cours de cinq dernières années, le pourcentage tombe à 20 %.


Dans les 15 pays examinés, l’écart varie, mais la distorsion va toujours dans le même sens : on est convaincu d’un problème généralisé... dont on a soi-même été fort peu victime.


L’intoxication idéologique, dit D’Iribarne, est une voie à double sens : on veut nous convaincre que nous sommes tous « islamophobes », mais on veut aussi convaincre tous les musulmans qu’ils sont des « victimes ».


Pourquoi ?


Prenons la discrimination sur le marché du travail.


Existe-t-elle ? Oui. Est-elle une preuve d’« islamophobie » généralisée ? Non.


L’explication est à la fois simple et compliquée.


Le recruteur ne sait pas qui est devant lui : est-ce un musulman laïcisé, un croyant modéré ou un intégriste qui, une fois embauché, multipliera les revendications et refusera d’obéir à une femme ou de lui serrer la main ?


D’Iribarne écrit : « Faute de bien connaître chaque candidat, les recruteurs essaient d’anticiper les comportements qu’ils risquent de rencontrer [...]. »


Bref, ils joueront de prudence, et c’est ainsi que les agissements d’une poignée nuisent à leurs coreligionnaires modérés.


Et dans toutes ces études, pas un mot, jamais, sur la réalité de l’islam dans les sociétés où il est dominant.


Et pas un mot, jamais, sur le fait que la qualité de l’accueil pourrait être influencée par l’attitude de l’accueilli.




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