Indépendantistes et... divisés !

15 novembre 1976 - 2007 : un bilan

Les journaux rapportent que les indépendantistes sont de plus en plus divisés. Pourquoi le sont-ils? Et par qui le sont-ils? La réponse est fort simple.
Les fédéralistes sont-ils divisés? La réponse est non. Pourquoi ne le sont-ils pas? Pour la seule et unique raison qu'un citoyen fédéraliste n'est pas ambigu à propos de son option. Il souhaite que le Québec continue à être un membre à part entière de la fédération canadienne. Il le dit aujourd'hui. Il le disait hier et il le dira demain. En lui, pas de confusion : le Canada est son pays. Le Québec est sa patrie.
Les indépendantistes sont-ils divisés? La réponse est oui. Pourquoi le sont-ils? Pour la seule et unique raison qu'un citoyen souverainiste est ambigu à propos de son option. Il y a des souverainistes adéquistes qui prônent le Rapport Allaire et demandent donc le rapatriement d'un certain nombre de pouvoirs pour le Québec. Ces souverainistes, souvent qualifiés de «mous», sont devenus, au fils des années, des affirmationnistes. Ce sont les successeurs de l'ancienne Union nationale de Maurice Duplessis.
Il y a ensuite les souverainistes péquistes qui flirtent de plus en plus avec les nationalistes adéquistes, dans l'espoir de reconquérir le pouvoir. Ils parlent peu de leur option. Ils en parlent en termes flous, imprécis. Ils ratissent large. La souveraineté du Québec est habituellement liée avec une union économique et politique avec le reste du Canada. Ils parlent, en ce sens, de souveraineté association, parfois avec un trait d'union, parfois pas. Bref, ils semblent prôner quelque chose de neuf. Mais dans les faits, ils ne souhaitent que ce souhaite déjà l'ADQ et que souhaitait René Lévesque: une nouvelle Confédération canadienne.
Enfin, il y a les indépendantistes, ceux que l'on qualifie malencontreusement de «purs et durs». Minoritaires, ils prônent la séparation du Québec du reste du Canada et la création d'un nouveau pays, sans lien politique avec le pays qu'ils souhaitent quitter.
Cette bouillabaisse politique étale de plus en plus ses déchirements sur la place publique. Les fédéralistes n'ont pas besoin de consulter un dictionnaire pour se définir. Les indépendantistes, à tout crin, auraient besoin d'en consulter un afin de s'entendre sur le mot qu'ils utilisent. Cela ne créerait pas nécessairement l'unité perdue. Cela aurait au moins comme avantage de jeter un peu de clarté sur le projet imprécis qu'ils proposent.
Nestor Turcotte

Matane
- source


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé