Il faut agir vite, ensemble

Et il nous faut agir vite et fort, sinon, à ce rythme, c’est très bientôt que la conquête s’achèvera dans une assimilation totale, à moins que nos têtes les plus chaudes ne se réveillent et fassent reculer le débat de quarante ans, le ramenant dans la rue, à grands coups d’éclat dans un possible prélude aux plus inquiétants dérapages.

Vers une crise annoncée - Québec 2008 - dossier linguistique - canadianisation outrancière - déconstruction du "modèle québécois"

Il est minuit moins une pour le Québec. Les affronts qu’on fait subir
actuellement au peuple québécois se multiplient. Leur fréquence et leur
intensité s’accroissent à un rythme quasi exponentiel. Et pendant ce temps
chez les indépendantistes? …Rien. Nos intellectuels sont muets : les plus
vieux muselés par les contrats et les subventions qui les lient à l’état,
les plus jeunes par l’espoir d’en obtenir. « On ne mord pas la main qui
nous nourrit ».
Nos élus indépendantistes, tous, se taisent, chacun tellement imbu de son
petit pouvoir qu’il ne se rend pas compte que son égocentrisme est en train
de priver tout un peuple de ses aspirations légitimes. Parti Québécois,
Québec Solidaire, Parti Indépendantiste, et même par moment l’Action
démocratique… au rythme où on va, il y aura bientôt au Québec autant de
partis indépendantistes que de supporteurs de cette cause! Et un seul parti
fédéraliste, dont la force tient essentiellement à la faiblesse de ses
adversaires.
Les fédéralistes ont compris, eux, ce qui semble encore échapper aux
indépendantistes : pour gagner une guerre, il faut faire des alliances. Une
fois la victoire acquise, on peut se partager le butin, mais pas avant.
N’aura-t-on rien appris des stratégies fédéralistes de 1995? Et dire que
notre devise est « Je me souviens » …c’est triste à en brailler.
Il nous faut surmonter ces obstacles qui nous divisent, aussi importants
soient-ils, et se rallier autour d’une idée, une seule : l’indépendance.
Une fois celle-ci acquise, nous aurons tout le loisir de défendre, chacun
pour soi, âprement et même méchamment, notre vision idéale de ce pays qui,
au moins, nous appartiendra alors pour vrai.
Et il nous faut agir vite et fort, sinon, à ce rythme, c’est très bientôt
que la conquête s’achèvera dans une assimilation totale, à moins que nos
têtes les plus chaudes ne se réveillent et fassent reculer le débat de
quarante ans, le ramenant dans la rue, à grands coups d’éclat dans un
possible prélude aux plus inquiétants dérapages.
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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mai 2008

    "Les fédéralistes ont compris, eux, ce qui semble encore échapper aux indépendantistes : pour gagner une guerre, il faut faire des alliances. Une fois la victoire acquise, on peut se partager le butin, mais pas avant."(Jean Desautels)
    Mais, mom cher M. Desautels, c'est exactement ce qui se produit sous nos yeux, le partage du butin.
    La Révolution Tranquille ne fut que l'affirmation d'une bourgeoisie québécoise qui en avait assez de se faire réprimer par la bourgeoisie cléricale et étatique.
    Le parti Libéral ne suffisait pas à assouvir tout le monde et le PQ fut né pour un système électoral alternant qui servira pendant 30 ans à enrichir cette bourgeoisie au niveau de l'anglaise, puis ces deux-là alors se fréquenterons dans les mêmes milieux.
    La gauche progessive anti-cléricale n'est plus nécessaire et ne sert qu'aux apparences. La CSN et l'Église catholique sont de nouveau de bons amis et investissent conjointement l'argent des travailleurs québécois dans les intérêts du Nouvel Empire Britannique (Barrick Gold).
    Lorsque les travailleurs financent eux-mêmes leur soumission, c'est une révolution quil faut.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mai 2008

    Que fait-on quand l'orage éclate et nous tombe avec force sur le dos ? On se met à l'abri en attendant qu'il passe. Rien ne sert de maudire la pluie.
    Agir ensemble c'est évidemment la solution qui s'impose. Mais agir dans la précipitation ne sert qu'à nous précipiter dans la désorganisation. La charge de la brigade légère et le baroud d'honneur, n'est pas le genre de film dans lequel je veux jouer
    Faire le procès des intentions de chacun ne sert pas davantage la cause qui nous tient à coeur. Peut-être que ceux qui de bonne foi sans doute se lancent dans la division objective des forces souverainistes en multipliant les structures et les partis devraient-ils réfléchir davantage aux résultats prévisibles qu'il récolteront en bout de ligne. La pensée magique ça fait pas des enfants forts.
    Je ne suis pas d'accord avec les Pratte et consorts, loin s'en faut. Mais je dois admettre qu'ils n'ont pas tort de ricaner en constatant que loin de s'unir, les souverainistes se divisent, et se déchirent dans des batailles de représentativité stérile et ne récolteront en bout de ligne que la défaite.
    Agir, d'accord. Mais agir de façon intelligente. Et agir de façon intelligente dans le contexte actuel, c'est prendre le temps de réfléchir, faire tous les constats qui s'imposent, prendre le temps de s'organiser de façon efficace et s'investir massivement là où les vraies chances de succès se trouvent. Parce que les batailles ne sont pas finies.
    Perdre une bataille ce n'est pas perdre la guerre. Mais perdre toutes les batailles parce qu'on arrive au champs de bataille en ordre dispersé, c'est se donner les conditions perdantes et courir à la défaite.
    Le diagnostic que fait Michel David ce matin dans Le Devoir est éclairant. Son analyse et ses constats sont implacables. La dette est payée et c'est sur nous seuls désormais qu'il devra falloir compter. Mais encore faut-il que nous sachions ...compter.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2008


    Il n'y pas beaucoup de partis indépendantistes au Québec, comme vous le laissez croire, cher Monsieur. A ma connaissance, il n'y en a qu'un seul.
    L'ADQ est-elle indépendantiste? NON ! Son programme (le rapport Allaire) veut offrir aux Québécois une authentique Confédération. Depuis que Mario Dumont est chef de l'Opposition, il n'a jamais fait allusion à ce rapport. Il semble que son parti retourne à l'affirmation nationale et oublie lentement la position constitutionnelle défendue par les dissidents du parti de Robert Bourassa.
    Le PQ est-il indépendantiste? NON ! La nouvelle position constitutionnelle prise par Pauline ramène le PQ à l'affirmation nationale de Pierre-Marc Johnson. On connaît le succès de cet obscur Premier ministre. Le même sort attend Pauline.
    Sous René Lévesque, le PQ n'a jamais été indépendantiste. La souveraineté-association n'est que du fédéralisme renouvelé. Voter pour le PQ, demain, c'est voter pour rester dans l'actuelle Fédération, avec quelques modelages affirmationistes.
    Québec Solidaire a des allures souverainistes mais l'indépendance du Québec semble être sa dernière préoccupation. C'est un parti socialiste qui vise avant tout à un nouveau partage de la richesse. Les questions constitutionnelles ne divisent pas leurs maigres troupes.
    Il reste quoi dans le décor pour les indépendantistes. Il ne reste que le Parti indépendantiste qui vient d'être fondé. Que tous ceux qui sont dans les trois partis ci-haut mentionnés et qui sont des indépendantistes avoués prennent leur courage à deux mains et quittent ces trois formations politiques pour aller oeuvrer avec la jeune formation politique.
    Ce parti pourrait recueillir facilement plus de 25 % au prochain scrutin et permettrait l'élection d'un nombre significatif de députés. Si la prochaine Assemblée nationale pouvait compter 10 nouveaux députés entièrement consacrés à la promotion de l'indépendance du Québec, toute la dynamique politique changerait sur le territoire québécois. Les indépendantistes auraient leur porte-parole qui, sans équivoque, défendrait leur cause sur la scène politique partisane. Sur le terrain, les militants se sentiraient écoutés et emballés par l'autre élection qui pourrait conduire les Québécois à opter majoritairement pour un gouvernement élu, qui va faire l'indépendance du Québec.
    Votre désarroi est le mien. Pour arriver à un but, il faut éviter les zones de confusion. Le PQ nous en a servi «ad nauseam»depuis 40 ans. Il est temps de quitter ce bateau qui ne peut nous conduire à bon port.
    Pierre B.