"Canadian, first and forever". Ces gens ne broncheront devant rien. Toutes couleuvres avalées, ils le seront jusqu'à la fin.
Pas une fois mais deux! La joue puis l'autre. Un chemin de croix. Et de s'exclamer, la main sur le coeur, les yeux dans l'eau et les genoux éraflés, que "ce n'est pas le Canada qu'il connaît". Jean-Marc Fournier nous faisait honte de pitié. Quelques jours auparavant son collègue Dutil s'était également rendu se mettre à plat ventre à Ottawa pour supplier le Canada de ne pas détruire le bien public (les données du registre des armes à feu) pour lequel les Québécois avaient déjà tout payé. "Va te faire foutre" s'est-il fait dire. C'est tout penaud qu'il a regagné la bourgade. Et hier c'est le grand chef lui-même, Jean Charest, qui s'est exprimé. "Les Québécois sont parfaitement à l'aise à l'idée qu'ils sont Québécois et Canadiens". Ne cherchez pas de problèmes, il n'y en a pas.
C'est parce que le code criminel relève du Canada que dorénavant nos jeunes seront entraînés à la criminalité en allant en prison plutôt qu'en institution de réhabilitation. Pas de problème.
C'est parce que les lois linguistiques du Québec sont maintenant régies par la Cour suprême du Canada que les riches pourront s'acheter le droit constitutionnel de fréquenter le réseau scolaire anglais (écoles passerelles). Pas de problème.
C'est parce que le transport aérien relève de la juridiction du Canada que le Québec s'est fait imposer un éléphant blanc à Mirabel sans navette pour y accèder. Puis un retour à Dorval sans davantage de navette pour encore y accéder.
Et ils vont reconstruire le pont Champlain qui est de leur juridiction en nous le faisant payer entièrement sans qu'aucun Canadien n'y mette un sou. Et ils vont nous pomper des milliards (parce que ça relève d'eux également) pour des F35 qui n'ont pas encore volé. Et les budgets militaires qui s'enflamment. Et Kyoto qu'ils déchirent. Et les enfants soldats qui croupissent à Guantanamo au mépris des conventions internationales, Et l'hypocrisie du bilinguisme qui ne s'applique même pas aux plus hautes fonctions de leur pays. Pas de problème.
Jadis les élites fédéralistes du Québec seraient montées aux créneaux pour défendre bec et ongles leurs prérogatives et leur vision du fédéralisme. Aujourd'hui, rien. Pourquoi? Parce qu'elles savent très bien qu'il n'y aura plus jamais rien d'autre que le statu quo. Elles se rabattent sur des formules plus creuses les unes que les autres: fédéralisme renouvelé, rentable, coopératif, asymétrique, "à une vitesse, à deux vitesses, à trois vitesses, automatique, power brake" (comme dit Falardeau) qui s'avère une "une patente à gosses" qui fossoye les intérêts et les aspirations du Québec.
Et notre croque-mort en chef de courber l'échine (ou ce qui en tient lieu). "I'm Canadian, first and forever".
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