Hydro-Québec ferme six laboratoires à cause du béryllium

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Contamination à cause d'un métal toxique cancérigène très volatil



La crise de la contamination au béryllium continue de prendre de l’ampleur chez Hydro-Québec, puisque la société d’État a récemment dû condamner six laboratoires parce que des traces du cancérigène ont été trouvées dans des conduits d’aération.




L’Agence QMI révélait en mars que la société d’État avait lancé une enquête interne après avoir découvert dans un entrepôt de l’Institut de recherche d’Hydro-Québec (IREQ) des traces de béryllium à des concentrations parfois 20 fois supérieures aux normes québécoises.




Le Journal a appris qu’Hydro a dû mettre sous scellé, début juin, six nouveaux laboratoires parce que des concentrations importantes de béryllium ont été détectées dans des conduits d’aération.




La veille de la réception des résultats, des employés circulaient encore dans ces locaux, aujourd’hui accessibles seulement par des gens spécialisés et équipés d’une combinaison de sécurité.




Hydro a refusé de dévoiler les résultats de ces nouvelles analyses, expliquant qu’elles n’étaient que préliminaires.




Par Précaution




Porte-parole chez Hydro, Jonathan Côté assure que la société d’État a agi « par extrême précaution » en fermant ces laboratoires. De plus, a-t-il précisé, la substance ne se trouve pas dans l’air, mais uniquement en surface à l’intérieur des conduits d’aération, si bien qu’il n’y aurait « pas d’exposition des travailleurs ».




Toutefois, Hydro a arrêté d’utiliser cette substance il y a environ 30 ans. Il est donc impossible de savoir si le produit se trouvait dans l’air ou sur des surfaces de travail lors des mois suivant la fin de son utilisation. La société d’État juge cependant cette éventualité « très peu probable ».




Par ailleurs, Hydro-Québec assure que l’impact de ces fermetures sur les activités du centre de recherche est limité.




« L’IREQ possède plusieurs laboratoires dotés d’équipements similaires, les activités quotidiennes peuvent se poursuivre sans trop de contraintes », assure M. Côté.




Enquête étendue




En mars, la société d’État avait lancé une enquête interne pour tenter de comprendre pourquoi un de ses entrepôts contenait des traces de béryllium. Elle avait également commandé des analyses dans tous ses pavillons de l’IREQ où du béryllium a déjà été manipulé.




Ce sont les résultats de ces derniers tests qui ont forcé Hydro à fermer six nouveaux laboratoires du pavillon Lionel-Boulet. Comme d’autres résultats se font attendre, il est possible que le nombre de locaux barricadés augmente.




« On s’est dit qu’on allait faire le tour pour s’assurer qu’il n’y en ait nulle part ailleurs », a expliqué M. Côté.




Hydro a choisi d’étendre son enquête interne. Ça « devrait prendre plus de temps » que prévu avant de comprendre les raisons derrière cette anomalie, a indiqué M. Côté.




Jusqu’à présent, aucun des employés testés n’a développé de sensibilisation au béryllium.