Sondage Léger-Le Journal: la laïcité devient un enjeu

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Trudeau chute dans les sondages : son ambiguïté sur la loi 21 pourrait lui coûter très cher



Presque la moitié des Québécois pense que le gouvernement canadien n’a pas son mot à dire quant à la loi québécoise sur la laïcité, selon un sondage Léger-Le Journal.




Le parti qui formera le prochain gouvernement du Canada à l’issue de l’actuelle campagne électorale devrait même s’engager à ne pas contester la loi devant la cour, selon 50 % des électeurs sondés.




Le moins qu’on puisse dire, c’est que la demande qu’a faite le premier ministre du Québec, François Legault, aux chefs de partis fédéraux de ne pas contester la loi québécoise sur la laïcité en tout début de campagne électorale divise les électeurs, peu importe le parti qu’ils appuient.




Par exemple, 43 % des Québécois croient que le gouvernement canadien peut intervenir, tandis que 44 % d’entre eux jugent que cette question devrait être la responsabilité exclusive du Québec.




Un enjeu




Cette réalité force d’ailleurs les chefs de parti à marcher sur des œufs quant à cette question, croit le sondeur Jean-Marc Léger.




Cette éventuelle contestation a d’ailleurs déjà occupé une partie du premier débat télévisé jeudi dernier, même s’il était en anglais.




« Les partis politiques ont de la difficulté avec cet enjeu-là, et c’est pour ça qu’ils prennent des positions mi-figue, mi-raisin », analyse le sondeur.




En effet, 34 % des citoyens du pays aimeraient voir le gouvernement canadien contester en cour la loi québécoise sur les signes religieux, tandis que 31 % d’entre eux souhaiteraient qu’il s’engage à ne pas le faire. Un autre 35 % ne sait pas quoi répondre ou a refusé de le faire.




Jusqu’à maintenant, le Parti libéral de Justin Trudeau a indiqué qu’il pourrait contester la loi devant les tribunaux, une position qui le suit depuis le début de la campagne.








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De leur côté, les conservateurs d’Andrew Scheer ont promis de ne pas le faire, sans pour autant appuyer la pièce législative.




Mal pris




« Quand Justin Trudeau dit qu’il va peut-être intervenir [pour contester la loi 21 en cour], il est un peu mal pris, fait remarquer Jean-Marc Léger. La loi sur la laïcité, au Québec, c’est vraiment le talon d’Achille du Parti libéral du Canada. »




En effet, le quart de ses partisans aimerait qu’il promette de ne pas faire appel aux tribunaux pour tenter d’invalider certains articles de la loi. Quelque 45 % aimeraient au contraire qu’il le fasse.




« C’est certain que si Justin Trudeau disait vouloir intervenir, il perdrait des votes au Québec et en perdrait même dans le reste du Canada », ajoute-t-il.




Le premier ministre sortant n’est toutefois pas le seul chef à être coincé entre l’arbre et l’écorce : 35 % des électeurs de M. Scheer aimeraient voir le gouvernement canadien contester la loi, tandis que 36 % d’entre eux aimeraient que le premier ministre canadien s’engage à ne pas le faire.







Souhaitez-vous que le prochain gouvernement du Canada demande aux tribunaux d’invalider la loi 21 sur la laïcité au Québec ou qu’il s’engage à ne pas intervenir sur la question ?





L’ensemble du Canada




Demande aux tribunaux d’invalider la loi 21 sur la laïcité au Québec



 


Qu’il s’engage à ne pas intervenir sur la question





  • 31 %





Ne sait pas





  • 35 %





Au Québec




Demande aux tribunaux d’invalider la loi 21 sur la laïcité au Québec





  • 25 %






Qu’il s’engage à ne pas intervenir sur la question





  • 50 %




Ne sait pas / Refus





  • 25 %





Méthodologie




Sondage web, à l’aide de la technologie d’interview web assistée par ordinateur du 13 au 15 septembre 2019.




1441 Canadiens âgés de 18 ans ou plus et ayant le droit de vote au Canada, recrutés aléatoirement à partir du panel en ligne de LegerWeb, à l’aide des données du recensement de 2016. Les résultats ont été pondérés selon l’âge, le sexe, la langue maternelle, la région et le niveau de scolarité, afin de garantir un échantillon représentatif de la population. Une marge d’erreur ne peut pas être associée à un échantillon non probabiliste (Panel web dans ce cas-ci). À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste de 1441 répondants aurait une marge d’erreur de 2,58 %, et ce, 19 fois sur 20.





Un enjeu aussi dans le reste du pays




Le principe de la laïcité de l’État est loin d’avoir des adeptes seulement au Québec





L’appui à une loi sur la laïcité ne vient pas seulement des Québécois, révèle un sondage Léger-Le Journal, au point où le sujet devient un enjeu majeur pour les électeurs.




« Le débat, ce n’est pas les bons Canadiens anglais qui ont des principes d’ouverture contre les méchants Québécois racistes. C’est beaucoup plus subtil que ça », fait remarquer Jean-Marc Léger, président de la firme qui a mené le sondage. Dans l’ensemble du pays, 44 % des répondants au sondage mené dans les trois derniers jours se sont dits en faveur d’une loi sur la laïcité, et 42 % contre.




Si 64 % des Québécois interrogés sont en faveur de la loi sur la laïcité, ailleurs au pays, 38 % des personnes sondées voudraient une telle initiative dans leur province respective.




« Il y a beaucoup de gens au Canada anglais qui sont favorables [aux principes défendus par] la loi 21 », ajoute-t-il.




Loi caquiste




La Loi sur la laïcité de l’État (loi 21) – un projet phare du gouvernement Legault adopté en juin dernier – vise notamment à interdire le port des signes religieux chez les employés des secteurs publics en position d’autorité comme les juges, les policiers et les enseignants.




Selon M. Léger, ce débat n’est pas seulement actif au Québec, il préoccupe également les citoyens du « rest of Canada ». Le peu d’indécis sur la question en est notamment la preuve.




« Ça demeure un enjeu majeur, au Québec particulièrement, mais même à travers le Canada. Forcément, ce débat aura lieu jusqu’à la fin [de l’actuelle campagne électorale fédérale], pas juste au Québec, mais à travers le pays », juge-t-il.




« Étant donné qu’au moment où l’on se parle, on se dirige vers un gouvernement minoritaire, toutes ces questions-là ont une importance majeure. La notion des signes religieux visibles a un impact partout », ajoute-t-il.




Aussi chez les libéraux




La question déchire non seulement le pays, mais également les électeurs du Parti libéral, au Québec comme au Canada. Environ un partisan de Justin Trudeau sur trois appuie les principes de la loi 21. Dans la Belle Province, près de la moitié adhèrent aux principes de la loi caquiste.




« Ça rend mal à l’aise beaucoup de libéraux au Québec, et plus on sort de Montréal, plus il y a de malaises. C’est un dossier très glissant pour Justin Trudeau », explique le sondeur.




Une chose est certaine, l’opinion des Québécois sur la laïcité demeure stable. En avril dernier, le soutien était semblable.




« Tout au long du débat, l’appui au Québec s’est maintenu. Le peuple ne s’est pas laissé intimider par les leaders d’opinion », indique M. Léger.






Êtes-vous en faveur ou opposé au fait de bannir le port des signes religieux visibles pour les employés du secteur public en position d’autorité (policiers, juges et enseignants du primaire et du secondaire) dans votre province ?





Ensemble du Canada





  • En faveur: 44 %





  • Opposé: 42 %






  • Ne sait pas: 14 %





Reste du canada






  • En faveur: 38 %





  • Opposé: 48 %





  • Ne sait pas: 12 %





Québec seulement






  • En faveur: 64 %





  • Opposé: 27 %





  • Ne sait pas: 10 %





Selon les intentions de vote au québec






 


















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