En image, des enfants palestiniens atteint par une frappe d'artillerie dans un quartier résidentiel de Gaza.
Tant que des États comme l’Iran, des organisations comme le Hamas, sans parler d’Al Qaida et de l’État islamiste en Irak et au Levant persisteront contre l’évidence et contre la raison à nier l’existence et la légitimité de l’Etat hébreu, et soutiendront ou mèneront contre celui-ci des entreprises terroristes, Israël sera fondé à ne pas baisser la garde.
Mais tant qu’Israël, au mépris des résolutions de l’ONU à laquelle il doit pourtant sa fondation, au mépris des traités qu’il a signés et des engagements qu’il a pris, au mépris des droits humains les plus élémentaires, refusera de rentrer dans les limites territoriales qui lui ont été reconnues en 1967, continuera d’installer des « colons » en Cisjordanie, considèrera comme des citoyens de seconde zone les Arabes israéliens, multipliera les obstacles en travers de la route qui conduit à un État palestinien et traitera en sous-hommes les deux millions de malheureux assignés à résidence dans la bande de Gaza, il entretiendra et envenimera la haine que lui vouent les populations qu’il a assujetties, ses voisins et plus généralement le monde musulman.
L’insupportable harcèlement dont Israël est l’objet de la part des activistes du Hamas, prisonniers de la surenchère belliqueuse et démagogique qui est leur fonds de commerce, explique et justifie la réaction d’un gouvernement israélien qui, de son côté, ne cesse de donner des gages aux extrémismes religieux et nationalistes qui constituent une part grandissante de sa base électorale. Mais la violence disproportionnée de cette réaction et la monstruosité d’une intervention qui massacre plus d’innocents qu’elle n’élimine de coupables ne font qu’accroître la rancœur et la soif de vengeance des plus faibles. Ce n’est pas ainsi que l’on crèvera l’abcès.
Israël est à l’heure actuelle le seul alibi du Hamas, le plus grand facteur de tensions dans la région, et le vecteur le plus puissant de l’antisémitisme dans le monde. Le Hamas est quant à lui l’allié rêvé des faucons israéliens. Faut-il se résigner à une perspective de guerre sans fin qui ne peut que creuser entre les adversaires un fossé de plus en plus large, de plus en plus profond, rempli de sang humain ?
Rompant avec la politique étrangère, autonome et équilibrée, traditionnellement suivie par notre pays, le gouvernement français a choisi d’emboîter servilement le pas, une fois de plus, aux Etats-Unis et donc de cautionner l’opération lancée par M. Nétanyahou, provocateur irresponsable et borné qui, dévoilant ses batteries, n’a pas craint de dire l’autre jour qu’il n’accepterait jamais la création d’un État palestinien. C’est une erreur. En cédant à leur tropisme pro-israélien, MM. Hollande et Valls poussent au crime à Gaza et à la radicalisation des antagonismes sur notre sol.
Au lieu de faire les marioles et de jouer à bon compte les gros bras dans le conflit ukrainien, pourquoi Paris ne prendrait-il pas l’initiative d’appeler à une médiation internationale dont chaque jour démontre un peu plus l’urgence et la nécessité ? Ce n’est que sous la pression de la communauté internationale qu’il serait possible d’obtenir du Hamas qu’il renonce à la lutte armée et d’exiger d’Israël qu’il respecte enfin ses obligations. Ceci dans l’intérêt bien compris de la Palestine, de l’État hébreu lui-même, du Proche-Orient, du monde et de la paix. Ce qui se passe à Gaza est humainement insupportable et politiquement dangereux. Au moment où se multiplient les commentaires, les analyses et les commémorations de l’incendie qui, il y a cent ans, parti de Sarajevo, s’étendit à toute la planète, les somnambules qui nous gouvernent semblent toujours ignorer que lorsqu’un feu se déclare, c’est dans les premières minutes qu’on peut le circonscrire et l’éteindre.
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