PROCHE-ORIENT

Une ÉNORME victoire pour Trump et Bibi Netanyahu

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Vers l'annexion prochaine de la Cisjordanie par Israël


Le fait que l’accord historique entre Israël et les Émirats arabes unis ait été annoncé à Washington montre à quel point il s’agit plus de consolider la campagne électorale effondrée de Trump et d’améliorer l’image de Netanyahu, qui fait face à des accusations criminelles en Israël, que d’apporter la paix au Moyen-Orient. 


Le communiqué conjoint publié par Israël, les États-Unis et les Émirats arabes unis est clair à ce sujet. Et Netanyahu a tenu à souligner qu'il avait seulement accepté de «retarder» l'annexion de la Cisjordanie et qu'il «ne renoncerait jamais [aux] droits [des Israéliens] sur [leur] terre». «Il n'y a aucun changement dans mon plan d'étendre la souveraineté, notre souveraineté en Judée et Samarie, en pleine coordination avec les États-Unis», a a-t-il déclaré en utilisant le nom biblique de la Cisjordanie occupée.


Ce pacte n’est qu’une pause dans la création d’un Grand Israël de la Méditerranée au Jourdain. Mais les colons juifs de Cisjordanie et l’extrême droite israélienne dénoncent quand même la décision de reporter l'annexion comme une trahison.


Cette normalisation est une imposture qui va permettre à Israël de consolider son contrôle sur la Cisjordanie et de construire davantage de colonies de peuplement à l’encontre du droit international avec l’aval enthousiaste des États-Unis. Trump, complice empressé de Netanyahu, a déjà transféré l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, reconnu le plateau du Golan syrien annexé par Israël et créé son soi-disant plan de paix sans participation ni contribution palestinienne qui prévoit l’annexion par Israël de 30% de la Cisjordanie occupée.





Les Palestiniens ont réagi avec fureur. L’entente viole l’accord de 2002 entre les pays arabes selon lequel aucun accord de paix ne sera signé avec Israël tant que la question palestinienne ne sera pas réglée. Le président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a qualifié l'accord d'«agression» contre son peuple et de «trahison» de sa cause, y compris sa revendication de Jérusalem comme capitale de son futur État. Le Balad, le parti politique des Arabes israéliens, a déclaré qu'en signant ce pacte, «les Émirats arabes unis ont officiellement rejoint Israël contre la Palestine et se sont placés dans le camp des ennemis du peuple palestinien». Même son de cloche de la Turquie qui parle de «comportement hypocrite des Émirats arabes unis, qui essaient de dépeindre l'accord comme un sacrifice pour la Palestine, alors qu'en réalité, il s'agit d'une trahison à la cause palestinienne pour leur propre intérêt». 


L'accord rend public et officialise ce qui se tramait entre Israël et les Émirats depuis longtemps. Les deux pays coopéraient secrètement depuis des années en matière de sécurité. J’y ai déjà consacré un blogue l’année dernière.


On dit que d'autres émirats du Golfe et l’Arabie saoudite, qui ont des relations de renseignement secrètes avec Israël, pourraient bientôt suivre l'exemple des ÉUA. Avec leur population minuscule de citoyens et leur vaste richesse pétrolière, les émirats sont peu menacés par des réactions populaires. L’Arabie saoudite hésite probablement à officialiser ses relations secrètes avec Israël à cause des troubles intérieurs que cela provoquerait. 


L’accord va encore accroître le désespoir des Palestiniens et la fureur des islamistes et des djihadistes qui les soutiennent avec tous les dangers de représailles terroristes que cela engendre contre ses trois signataires.


En annonçant le pacte entre les Émirats arabes unis et Israël, Trump a déclaré, avec une fanfaronnade ridicule, que s'il remportait les élections, il y aurait un nouvel accord avec l'Iran dans les 30 jours. Au contraire, sa stupide politique anti-iranienne va amener Téhéran à se rapprocher de Pékin qui ambitionne de l’intégrer à son ambitieux projet «One Belt, One Road» de lien ferroviaire à travers l’Eurasie. Ça sauverait l'Iran de la ruine économique en l’intégrant dans l’Organisation de coopération de Shanghai avec la Chine, la Russie et les États d'Asie centrale.




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