Hausse importante du nombre d’étudiants étrangers

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Au lendemain de sa défaite référendaire de 1992, le gouvernement Bourassa était complètement désemparé : le Parti libéral se retrouvait sans position constitutionnelle et incapable d’en esquisser une.

Le nombre d'étudiants étrangers dans les universités québécoises, et notamment dans celles situées à Montréal, a beaucoup augmenté cet automne par rapport à l'an dernier. On avait pourtant prévu une diminution.


Ce nombre est passé de près de 39 000 en 2016 à plus de 42 000 en 2017 dans la province, soit une progression de plus de 9 %, selon les données du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI). C’est à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) que la hausse relative a été la plus marquée, soit 25 % : ils sont maintenant près de 1300 élèves venus de l’extérieur du pays.


Mais c’est bien sûr à Montréal que le nombre d’étudiants étrangers est le plus important.


À l’Université McGill, ils sont maintenant plus de 11 100 (+ 13 %). À Concordia, ils sont passés à 7200 (+ 19 %). L’Université de Montréal (y compris Polytechnique et HEC Montréal) compte près de 9900 élèves étrangers (+ 4 % ). Et à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), ils sont maintenant plus de 3400 (+ 6 %).


Des raisons multiples


« C'est difficile de trouver une seule cause. Il y a plusieurs raisons. La première, je pense que c'est la qualité du réseau universitaire québécois, qui est de plus en plus reconnue [...] Et la ville de Montréal attire beaucoup », explique Michel Patry, président du conseil du BCI. Mais il cite une autre raison notoire : « l'effet Donald Trump ».



On le voit partout à travers le Canada : il y a eu davantage d'étudiants américains ou internationaux qui étaient aux États-Unis, ou qui voulaient être admis aux États-Unis, qui se sont déplacés vers le Canada.


Michel Patry, directeur général de HEC Montréal et président du conseil du BCI


Michel Patry s'explique dans ce qui semble être une cafétériaMichel Patry, directeur général de HEC Montréal et président du conseil du BCI Photo : Radio-Canada


On s’attendait pourtant à une baisse dans l’ensemble de la province, notamment parce que les étudiants français du premier cycle doivent payer davantage depuis deux ans.


En 2009, on comptait moins de 25 000 inscriptions étrangères. Leur nombre a ainsi bondi de plus de 68 % en huit ans.


L’Université Laval, à Québec, est la seule à avoir enregistré une baisse (de 4 %).


Globalement, les universités québécoises demeurent à la traîne comparativement à celles des autres provinces. La prédominance de l'anglais chez les étudiants étrangers y est pour beaucoup.




Université McGill


L’exemple de McGill


Au Québec aussi, ce sont les universités anglophones qui attirent le plus, profitant davantage du climat politique aux États-Unis et au Royaume-Uni.


Ce climat aura certainement influencé Rehan Khan, un citoyen du Qatar qui songe à inscrire sa fille à l’Université McGill après avoir pensé à une institution américaine.



D’un point de vue politique, je pense que le Canada est un meilleur endroit où vivre pour quiconque ne vient ni d’ici ni des États-Unis.


Rehan Khan, père d'une jeune Qatarie qui pourrait s'installer à Montréal


Le nombre d'inscriptions étrangères y a bondi de 35 % en cinq ans. L'institution attribue cette donne à sa réputation, mais elle a aussi ciblé des marchés comme la Chine et le Moyen-Orient.


« Ils veulent être sûrs que leur visa sera renouvelé, qu'ils vont pouvoir faire une demande de résidence permanente et que ça va être un contexte sécuritaire pour eux », explique la registraire associée à McGill, responsable du recrutement international, Jocelyne Younan.


À l’Université de Montréal, on pense que les raisons sont peut-être moins politiques.


« L'effet Trump ou d'autres effets politiques sont difficiles à quantifier et à analyser. Nous, ce qu'on remarque, ce sont plutôt des effets positifs propres à l’Université de Montréal : l'augmentation aux cycles supérieurs est beaucoup dans les domaines de l’intelligence artificielle, de l'informatique, etc. », observe le vice-recteur aux relations internationales et à la francophonie, Guy Lefebvre.