Hamad renoncera à ses privilèges de ministre

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Hamad retiré du jeu

(Québec) Plongé au coeur d'une tornade politique, Sam Hamad s'apprête à renoncer à ses privilèges de ministre, à sa limousine et à sa prime de 68 000 $, a appris La Presse, le temps que le Commissaire à l'éthique et le Vérificateur général fassent enquête sur le bien-fondé de ses interventions favorables à une subvention à Premier Tech, société dont Marc-Yvan Côté était vice-président.

Dans l'entourage de M. Hamad, on convenait que ce dernier «envisageait sérieusement» de démissionner comme ministre, mais non comme député.

De retour de Floride, hier, le président du Conseil du trésor est passé en soirée au cabinet de Philippe Couillard pour faire le point sur une semaine pénible pour le gouvernement.

Plus tôt, à l'Assemblée nationale, le premier ministre avait mis moins d'énergie à défendre M. Hamad, soulignant qu'il avait manqué de prudence en ne vérifiant pas si Marc-Yvan Côté était dûment inscrit au Registre des lobbyistes quand il faisait des démarches pour Premier Tech. La situation allait «évoluer» dans les prochaines heures, avait-il souligné.

L'opposition péquiste et la CAQ martèlent depuis deux jours que jamais dans le passé un ministre suspendu n'a conservé ses privilèges - dans la totalité des cas, ils étaient carrément rétrogradés au statut de simple député tant que durait l'enquête. Il n'y a pas de précédent où un ministre conserverait les privilèges sans les responsabilités.

La pilule sera d'autant plus facile à avaler que l'on a circonscrit la durée de ces enquêtes. À l'unanimité en fin de journée hier, l'Assemblée nationale a adopté une motion soumise par le député péquiste Bernard Drainville demandant que le Vérificateur général du Québec analyse l'octroi d'un prêt et d'une subvention à l'entreprise Premier Tech, annoncé par le premier ministre Jean Charest le 7 mai 2012. Surtout, la Chambre demande au Vérificateur qu'il «fasse tout en son pouvoir pour faire rapport à l'Assemblée d'ici le 1er juin 2016».

«Plus prudent»

Sam Hamad «aurait dû être plus prudent» et vérifier l'inscription de Marc-Yvan Côté au Registre des lobbyistes avant de discuter de la demande d'aide financière de Premier Tech, a souligné Philippe Couillard, répondant à l'Assemblée nationale aux questions du chef caquiste François Legault. Pour la première fois, M. Couillard paraissait prendre ses distances de son ministre suspendu.

«Est-ce que le député de Louis-Hébert aurait dû être plus prudent? Certainement qu'il aurait dû être plus prudent, certainement, pour les questions de lobbyisme, parce qu'on doit toujours s'assurer que les personnes nous contactent de façon légitime», a déclaré le premier ministre à l'Assemblée nationale.

En point de presse au terme des débats, le premier ministre s'est dit persuadé que M. Hamad avait agi «sans la moindre mauvaise intention». Mais il a réitéré sa critique à son égard.

«Clairement, c'était une forme de lobbyisme dans lequel il ne semble pas y avoir eu d'enregistrement au Registre, a-t-il dit. Alors sur le plan de la prudence [...] je pense même que M. Hamad lui-même l'a dit», a-t-il rappelé. M. Hamad avait reconnu qu'il agirait plus prudemment dans une entrevue à la radio la semaine dernière.

«Pensez-vous que je suis heureux de cette situation? a ajouté le premier ministre. Je ne suis pas heureux de cette situation et je comprends très bien la population de ne pas l'être», devait dire M. Couillard.

150 000 $

Hier, RDI a révélé que bien que l'on ait toujours cru que les ministres de Jean Charest avaient un objectif de financement de 100 000 $ par année, cinq élus avaient des cibles plus élevées, de 150 000 $ en 2009, selon un document interne du PLQ.

Cette année-là, le député Lawrence Bergman avait récolté 215 000 $, 143% de son objectif, Tony Tomassi, 164 000 $ dans LaFontaine et Sam Hamad, 156 000 $ dans Louis-Hébert. Raymond Bachand et Nathalie Normandeau étaient sous de la barre avec respectivement 146 000 $ et 115 000 $ récoltés.

RDI soulignait que le PLQ avait maintenu que jamais les élus n'avaient eu d'objectifs supérieurs à 100 000 $.

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