ANGLICISATION

Guy Rocher: «Ce que je souhaite à Simon Jolin-Barrette, c’est d’être le Camille Laurin de la CAQ»

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Le long déclin du français sera-t-il combattu par la CAQ ?


« Ce que je souhaite à Simon Jolin-Barrette, c’est d’être le Camille Laurin de la CAQ », résume le coauteur de la Charte de la langue française dans un entretien avec Le Devoir. L’élu caquiste de 34 ans peut y arriver s’il fait montre du même « courage » qu’il avait trouvé pour assurer l’adoption de la Loi sur la laïcité de l’État par l’Assemblée nationale, en juin 2019, estime le professeur émérite à l’Université de Montréal.


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Dans cet esprit, le gouvernement caquiste doit, selon lui, étendre la Charte de la langue française aux études collégiales. « Si on permet aux francophones et aux allophones de poursuivre leurs études collégiales et universitaires en anglais, on s’en va vers une très grave crise culturelle et linguistique au Québec dans les vingt-cinq ou cinquante prochaines années, c’est évident », soutient M. Rocher, invitant à prendre conscience de la montée de « l’empire américain » en culture, en science, en affaires, etc.. «Quand on fait des lois aussi importantes que la loi 101 ou [celle qui est dans les cartons de Simon Jolin-Barrette], il ne faut pas regarder seulement le présent. Ce qui est important, c’est la prospective, c’est l’avenir. Moi, j’ai appris cela à la commission Parent. On travaillait pour les vingt-cinq ou cinquante prochaines années. C’était la même chose pour la loi 101 », ajoute l’homme de 96 ans ayant contribué à la démocratisation du système d’éducation et à « redonner des chances aux francophones, garçons et filles, du Québec qui jusque-là avaient été défavorisés ».


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Guy Rocher recommande à l’État québécois d’imposer (de nouveau) l’exigence de l’usage exclusif du français en matière d’affichage public et de publicité commerciale, quitte à recourir à la disposition de dérogation prévue à la Charte canadienne des droits et libertés. « Utiliser la disposition de dérogation, ce n’est pas un péché mortel », mentionne-t-il.


Le professeur Rocher rappelle que l’Assemblée nationale avait ordonné — sous l’impulsion du gouvernement de René Lévesque — l’usage exclusif du français en matière d’affichage public et de publicité commerciale avant de se faire rabrouer par la Cour suprême en 1988. « C’était l’attaque la plus sournoise de la Cour suprême du Canada parce que ça rétablissait le bilinguisme, ce qui allait exactement à l’encontre directement de la loi 101 qui établissait le français comme langue commune », souligne-t-il. Selon lui, la règle de la nette prédominance du français est insuffisante. Elle doit conséquemment passer à la trappe.


Franciser les PME


L’Office québécois de la langue française (OQLF) doit accompagner les PME pour qu’elles fassent du français la langue du travail sans les obliger à mettre sur pied un comité de francisation comme les grandes entreprises, poursuit Guy Rocher, tout en observant que les immigrants trouvent un emploi en grande partie dans les PME. « C’est particulièrement là que les immigrants se retrouvent, c’est particulièrement là qu’il y a un besoin de francisation », note-t-il, tout en évoquant la somme de 104 millions mise de côté dans le budget du Québec 2021-2022 pour « défendre et renforcer le statut du français comme langue officielle et langue commune du Québec ».


https://www.ledevoir.com/politique/quebec/598152/entrevue-guy-rocher-langue-francaise


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Il faut une politique d'envergure sur la langue,


 



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