Globalement positif

Hydroélectricité - développement et exportation




Ce sont les craintes de manifestations qui ont incité le gouvernement Charest à lancer les travaux d'Eastmain-1A-Rupert-La Sarcelle à Montréal plutôt qu'à la baie James. Heureusement que le ridicule ne tue pas.
Alors, bon ou mauvais ce projet qui sera le plus gros lancé par Hydro-Québec depuis longtemps ? Comme tous les grands chantiers, il suscite la controverse. Rien de plus normal.
À notre avis, cependant, les avantages qu'il apportera sont supérieurs aux désavantages - malheureusement bien réels - qu'il engendrera.
Au risque d'en choquer quelques-uns, et tout paradoxal que cela puisse paraître à première vue, ce projet hydroélectrique est écologique et économique. Il prévoit la construction de deux nouvelles centrales : la Eastmain 1-A, qui aura une capacité de production de 768 mégawatts (MW), ainsi que la Sarcelle, qui produira 120 MW.
Problème : il suppose la dérivation de l'une des plus belles rivières encore sauvages du Québec, la Rupert. Le cours de cette rivière, qui fonde la vie de la faune et de la flore sur un vaste territoire, sera modifié de façon irréversible. L'augmentation du mercure dans les futurs réservoirs et cours d'eau qui transporteront les flots de la Rupert soulève des questions légitimes.
Cela, c'est sans compter l'opposition de certaines communautés cries. Sans compter non plus l'opposition de citoyens d'un peu partout, qui pourraient soudainement être plus nombreux à se montrer sensibles au détournement d'une rivière mythique. Personne n'a envie de voir modifier le cours d'une rivière.
Mais ce n'est pas pour le plaisir de la chose qu'elle le sera.
Pourquoi aller de l'avant ? Passons sur le fait qu'on ne peut s'opposer à tout, de l'indéfendable idée de la centrale au gaz naturel du Suroît, jusqu'aux très écologiques éoliennes (que bien peu de gens auront envie de voir près de chez eux, même lorsque les promoteurs feront mieux leur boulot).
Le mégaprojet d'Hydro-Québec a passé avec succès le test de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale et celui du Comité provincial d'examen. La société d'État a travaillé avec sérieux dans ce dossier, ce qu'elle n'avait pas fait depuis longtemps. Après le Suroît, il avait fallu lui sonner les cloches pour qu'elle présente un vrai plan d'économies d'énergie. Cette fois, elle a été minutieuse.
Ce projet a une longue histoire. Il découle de la Paix des Braves, signée en 2002 par le gouvernement de Bernard Landry. Il a l'appui du Grand Conseil des Cris.
Nécessitant un investissement de 4 milliards $ d'ici 2011, il sera un excellent pourvoyeur d'emplois, en plus de permettre à de nombreuses entreprises d'ici de conserver leur maîtrise en développement hydroélectrique. Voilà de bons points.
Parce qu'il charriera de l'eau aux centrales La Grande 1 et 2 A, ainsi qu'à la centrale Robert-Bourassa, il permettra d'accroître l'efficience d'infrastructures déjà existantes. C'est un autre bon point.
Il y a bien des Québécois qui envient la richesse de l'Alberta, même si elle la doit à son pétrole, une source d'énergie polluante et non renouvelable. L'hydroélectricité, c'est tout le contraire. Ce n'est pas de l'or noir, c'est de l'or blanc.
Eastmain-1A-Rupert-La Sarcelle permettra d'assurer un meilleur approvisionnement en électricité pour le Québec, en plus de pouvoir accroître la part dédiée à l'exportation. Plus d'argent dans les coffres de l'État, c'est la possibilité de maintenir et d'améliorer les programmes sociaux auxquels nous sommes attachés. Ce n'est pas négligeable.
Si les mégawatts supplémentaires qu'Hydro-Québec vendra aux États-Unis contribuent à la fermeture de centrales au charbon, ce sera également un plus au plan environnemental.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé