Frilosité souverainiste

La menace de voir le poids politique du Québec diminuer au Canada s’avère un péril que l’on ne guérit pas à l’aide d’un « remède nationaliste. »

Chronique de Patrice Boileau

La présente campagne électorale fédérale fournit encore des occasions pour le Québec de démontrer sa différence. Dans plusieurs dossiers, il est possible de constater qu’il emprunte un autre chemin que celui préconisé par le Canada. Il est dommage que les principaux porte-parole qui le soulignent évitent d’enfoncer plus profondément le clou en marquant cette distinction d’une couleur souverainiste.
Voilà un peu en substance [ce que déplorait Jacques Parizeau->15408], lors d’une récente intervention publique dans la circonscription de Crémazie, celle détenue par sa conjointe Lisette Lapointe, députée du Parti québécois. L’ancien chef du PQ a déclaré qu’il aimerait entendre parler davantage de souveraineté de la bouche de ceux et celles qui appartiennent à la formation politique qu’il a dirigée. Manifestement, Monsieur estime avec justesse que le projet qu’il chérit n’est pas assez sous le feu des projecteurs.
Lorsque « l’exemple ne vient pas de haut », la base perd alors de son dynamisme et hésite à afficher ses convictions souverainistes. On peut le voir et l’entendre présentement dans plusieurs vidéos qui invitent à ne pas appuyer le Parti conservateur de Stephen Harper. Certes le discours recherché se veut non-partisan. Reste que les arguments soulevés dans les clips s’efforcent de mettre l’emphase sur les choix de société canadians qui sont aux antipodes de ceux retenus par les Québécois. Cette pudeur à ne pas nommer les choses par leur nom, agace. Cette aseptisation du propos qui dénonce sans aboutir à quelque chose frise l’innocence.
Ce « sur-place » intellectuel est le carburant du nationalisme québécois. Il alimente une zone grise qui ne fait qu’entretenir la confusion dans l’esprit des gens. Voilà qui n’est pas désagréable pour le chef du Parti libéral, Jean Charest. Car il est celui qui profite le plus présentement de la pudeur de ceux et celles qui acceptent de condamner publiquement l’équipe de Stephen Harper. Le premier ministre du Québec peut en effet ajouter sa voix au concert d’indignation sans danger d’être accusé de favoriser le camp souverainiste. Il peut ainsi contredire sévèrement le chef conservateur qui jure avoir réglé le déséquilibre fiscal. L’intention d’Ottawa de modifier le fonctionnement du Sénat et d’affaiblir la représentation du Québec aux Communes en attribuant plus de sièges aux provinces anglophones, sont aussi la cible de ses condamnations.
La menace de voir le poids politique du Québec diminuer au Canada s’avère un péril que l’on ne guérit pas à l’aide d’un « remède nationaliste. » L’appui que le chef du Bloc Québécois offre au dirigeant québécois a quelque chose de surréaliste. Gilles Duceppe a répété plusieurs fois que le statut de minorité dont souffrent les Québécois dans la fédération canadian, constituait un puissant handicap qui justifiait la présence de son parti à Ottawa. Le pas à franchir pour renchérir que la solution souverainiste éliminerait cette difficulté n’est pas grand. Il doit le répéter, plutôt que de chercher à former ce curieux tandem avec Jean Charest. Il est vrai que la décision de la leader péquiste de remiser l’option souverainiste rend le chef bloquiste orphelin de coéquipier à l’Assemblée nationale. Son partenaire naturel qui y loge a choisi en effet de s’embourber dans la vase nationaliste, là où les mots perdent leur saveur et leur sens. Assurément, l’intervention de Jacques Parizeau vise à extirper le Parti québécois de cette bouillasse.
Le PQ n’a aucun intérêt à concurrencer le Parti libéral de Jean Charest dans le marécage nationaliste. Croire que le Québec peut maximiser son développement, minoritaire, dans le Canada, est une chimère qui appartient aux fédéralistes. Les péquistes ne convaincront personne à la prochaine élection québécoise que cet objectif est dorénavant le leur. D’autant plus que Pauline Marois qui les dirige, n’a pas renoncé définitivement à l’article 1 de son programme politique.
Ce recul temporaire nationaliste, donc fédéraliste, explique le piétinement que connaît le Parti québécois dans les intentions de vote, à la lumière des résultats des derniers sondages. Le PQ fait visiblement fausse route en voulant déguiser son vrai visage. Le maquillage nationaliste ne lui convient pas, parce qu’il évoque le Parti libéral. À ce compte, l’électorat québécois préfère choisir les vrais fédéralistes.
Patrice Boileau




Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    8 octobre 2008

    M. Boileau,
    Vos interrogations, vos constats, posent une foule de questions relatives à la cause du peuple souverain du Québec. Pose la question de la définition de ce qu'est un peuple, un peuple vivant dans la démocratie, donc, un peuple souverain. Pose la question du rôle des dirigeants d'un mouvement de libération d'un peuple.
    La question de la définition de ce qu'est un peuple, l'identité.
    Pour se forger une identité, certains adolescents le font par opposition à leurs parents, d'autres endossent bien ou mal, ce qu'ils ont par eux acquis, en le mâtinant de ce qui en eux transforme cet apport.
    J'ai toujours eu du mal à me définir en tant que québécois parce que je serais assurément différent des Canadiens, cela en opposition à la culture du Canada. Je ne crois pas que les Québécois ont à se définir par le fait qu'ils sont différents des Canadiens. Nous serions semblables en presque tout, sauf l'origine française, que cela ne changerait rien au fait de former un peuple distinct. Les Catalans ne sont pas si différents des Espagnols. Ce qui ne les empêche pas de former un peuple distinct, surtout, parce qu'il s'agit là d'une volonté.
    Nous sommes différents, mais cela ne me semble ni essentiel, ni important. Le clip « Culture en péril » ne démontre pas que nous sommes différents des Canadiens, des artistes canadiens. Il caricature ce que pourrait être un comité de sélection d'un gouvernement de droite conservatrice. Nuance !
    Un comité donc composé de technocrates, ou d'activistes de droite bornés, et non un comité de pairs, comme c'est le cas actuellement, même au Canada. Ce qui permet du reste aux artistes du Canada de réagir comme nous aux coupures de la Art-Peur. En cela donc, nous sommes du même côté, et pas si différents des artistes du Canada.
    Certes ici, contrairement à ce dont ne peuvent pas bénéficier les artistes du Canada, la langue permet à nos artistes du Québec de faire corps avec le débat identitaire qui est le fait du peuple du Québec, ce qui permet de faire des liens avec le fait que le peuple souverain du Québec se trouve sans État, hors l'État, cet État du Canada qui n'émane pas de lui. Cet aspect art/coupures/identité se développe donc de concert avec la lutte menée par les souverainistes à cet égard. Ce qui a permis à l'opposition des artistes d'obtenir une audience que n'obtiennent pas les artistes du Canada.
    Comme je l'ai évoqué dans une contribution à l'article de madame Moreno, qui déplorait semblable discrétion des artistes dans son article « Politique non-partisane - GO CANADIENS GO ! »
    Je ne me formalise donc pas que l’actuelle mobilisation des artistes se fasse au delà du clivage souverainiste/fédéraliste. En effet, si au contraire ce mouvement s’affichait comme étant que le fait de partisans souverainiste,s les partisans fédéralistes se trouveraient contraints de s’opposer à telle opposition. Partisanerie oblige.
    Par contre, étant donné que le choix fait de ne pas cristalliser ainsi cette opposition, nous pouvons compter sur une large mobilisation contre les politiques de l’unilatéralisme fédéraliste des canadianisateurs, les Conservateurs de la Art-Peur. Votre dénonciation me semble donc ne consister qu’à dénigrer tel succès, alors qu’il faudrait au contraire le mettre au compte actif de notre lutte commune. Ce qui ne vous empêcherait pas d’abonder en ajoutant : « Un Québec souverain serait le meilleur moyen de se soustraire à l’unilatéralisme centralisateur de l’État du Canada et ses ingérences dans la gestion de la culture et des arts du Québec. »
    Il n’y a ni « pudeur », ni « aseptisation » à ne pas subordonner l’opposition à la droite conservatrice à la souveraineté. Il n’y a qu’un juste calcul. La souveraineté n’a pas à être anti-droite. On ne peut un jour dire qu’elle l’est, et le lendemain, inviter les Québécois à voter pour la souveraineté au-delà de leurs clivages de droite ou de gauche. On trouve plus loin dans cette contribution des arguments militant en faveur de la distinction entre s’opposer aux coupures de la droite conservatrice, et l’adhésion à la souveraineté. Ce qui n'a pas empêché par ailleurs plusieurs artistes à afficher leurs couleurs en invitant les Québécois à voter comme lui qui va voter pour le Bloc Québécois comme l’a fait Michel Rivard à Tout le monde en parle et Janette Bertrand qui a affirmé qu'il faudra bientôt se « faire un pays ».
    M. Parizeau : « Il faudra entendre parler de souveraineté »
    Je pense que c'est bien parti. Madame Marois déclare aujourd'hui :
    « Un Québec indépendant avec, à sa tête, un gouvernement du Parti québécois se sortirait mieux de la crise économique qui pourrait frapper le Canada dans les prochains mois, estime Pauline Marois. » Source Vigile « Charest n’a pas de plan, juge Marois » - www.cyberpresse.ca 8 octobre 2008.
    Mais cela pose tout de même la question du rôle des chefs dans un mouvement de libération d'un peuple. Un mouvement implique non pas seulement des chefs. Un chef ne peut rien sans mouvement. Il a beau devancer le peuple, charger l'ennemi, s'il est seul à charger... Il ne doit donc charger que lorsqu'il est parvenu à être en lien avec le peuple, quand il n'est donc plus que l'expression du mouvement du peuple. Il l'exprime et cette expression circule vers le peuple qui y trouve ou pas l'expression de ce qu'il ressent. Si cette expression n'est pas en phase avec le peuple, il ne pourra rien faire. Là est la question !
    M. Parizeau a pu, exprimer à un moment bien précis ce que le peuple souverainiste ressentait, cela a pu être un temps en phase avec ce que le peuple éprouvait. M. Parizeau a quitté après la défaite de 1995. Il accompagne le peuple et ne l'ai pas entendu parler de souveraineté comme il l'a fait récemment. Lui aussi sent qu'il s'est récemment passé quelque chose. Quelque chose a bougé depuis la dénonciation des artistes, le 3 juillet 2008, de la canadianisation de la fête du 400e de Québec, depuis la dérive médiatique déployée par les canadianisateurs autour de la bienvenue venue de Sir Paul, depuis qu'il a brandi le drapeau du Québec alors qu'il était banni de la fête, depuis que les artistes se sont levés pour s'opposer aux coupures de la Art-Peur, depuis qu'ils se sont tenus debout pour répliquer à la réplique qui a un temps laissé croire que le peuple n'était pas derrière eux, depuis que les sondages montrent, que ce peuple est derrière ses artistes. Quelque chose a bougé.
    « Lorsque « l’exemple ne vient pas de haut », la base perd alors de son dynamisme et hésite à afficher ses convictions souverainistes. ».
    L’exemple d’en haut ne suffit pas à dynamiser la base, voire même pourrait l’en éloigner.
    M. Parizeau recommence à parler de souveraineté, Madame Marois abonde maintenant. Elle aussi sent qu'elle peut exprimer ce que sent ce peuple, du moins une partie non négligeable de ce peuple, la partie souverainiste de ce peuple souverain. Parce que le « dynamisme de la base » est à nouveau au rendez-vous, en partie grâce aux souverainistes militants qui ne lâche pas, en partie en raison de la conjecture politique, en partie à cause de ce qu’a pu produire la mobilisation des artistes.
    Le « sur-place », la « zone grise », la « confusion », sont cycliques, et ne sont que tactiques. Ce peuple souverain du Québec est objet de contrainte, de manipulations médiatiques, de chantages, de menaces de représailles économiques, culturelles et politiques. Sans ces menaces, il y aurait longtemps qu’il aurait suivi ses chefs souverainistes. Il ne l’a pas fait, en dépit de toutes les avancées et les charges de ses chefs. Ce peuple n’aspire qu’à être « maître chez lui ». Ce peuple tente de trouver le moyen de l’être, de le vraiment devenir, non pas en faisant du « sur-place », mais bien en tentant de trouver la faille, il prend son temps pour ne pas précipiter les choses et les « avoir à l’usure ». Il ne désarme pas. Il se repose. Puis reprend la route toujours aussi déterminé, parce qu’il sent qu’une brèche s’est ouverte. Nos chefs ne sont pas différents.
    Le nationalisme est souverainiste
    Le nationalisme affiché par M. Charest n’est pas différent du nationalisme souverainiste. Il ne fait que porter un autre nom qui semble être autre chose. Mais ce n’est pas autre chose que ce sentiment d’être de ce peuple souverain. Un désir irrépressible, irréductible d’exister dans l’État. Ce qui lui est refusé depuis la Conquête. M. Charest joue un jeu dangereux. Ce jeu qu’a joué M. Bourassa à l’époque de Meech. Ce jeu qui lui a fait affirmer, dans la défaite « Le Québec est une société libre d’assumer son destin ». Ce chef nationaliste n’était dès lors plus fédéraliste que par pragmatisme.
    Les fédéralistes québécois sont nationalistes, ce qui les différencie des souverainistes n’est que pragmatique. Ils ne font que prendre en compte les menaces. Comme le fait le peuple. Ce qui n’est pas en soi un tort. Pourquoi ! Parce que ces menaces n’ont pas lieu d’être. Ni moralement, ni sociétalement, ni politiquement, ni militairement. Pourquoi ont-elles cours ? Parce que le Canada n’a pas renoncé à tenir ce peuple et le territoire qu’il occupe, comme son objet, comme sa propriété, puisqu’il lui aurait été « cédé » par Louis XV, comme l’a affirmé John Saul prétendant qu’il n’y avait pas eu Conquête. Comme si un peuple pouvait être objet de cession. Comme si un peuple était un objet. Un objet de propriété qu’on peut céder, échanger entre propriétaires. Voilà où en est encore le Canada. Or, ce sentiment de propriété n’est que transitoire. C’est dans la nature des choses qu’il le soit. À force, il pourra s’user. Les Québécois, ces maîtres du « ne rien jeter », tout réutiliser pour en faire des couvertures ou tapis de catalogne, habitués qu’ils sont à la misère du Conquis, à la pauvreté du « Cédé », savent que toute chose s’use. Le « sur-place » supposé, n’est rien d’autre qu’obstinée conviction.
    Le jeu dangereux des fédéralistes n’est danger que dans la mesure où ils seraient convaincus que le Québec hors le Canada ne peut survivre. Or, ils sont convaincus du contraire. Ils ont joué et perdu quitte ou double avec le Canada, M. Bourassa a refusé de quitter non pas par conviction, le Québec l’aurait suivi d’emblée s’il avait pu faire la souveraineté. Il ne pouvait mener cette bataille se sachant malade. Jean Charest a longtemps rêvé de gouverner le Canada, qui sait si son long séjour au Québec ne le fait pas rêver de gouverner un autre État ? S’il n’y rêve pas, l’histoire ne se répétant jamais, et s’il ne parvient pas à faire fléchir le Canada dans le sens des rénovateurs du fédéralisme québécois, d’autres y rêvant, la feront la souveraineté. Autrement dit, Meech ne se répétera pas. Il n’y aura pas d’après Meech comme il y en a eu. Ou bien le Canada soumettra au peuple souverain du Québec une Constitution du Canada qui lui sera agréable, ou bien, le peuple souverain du Québec se Constituera en tant qu’État souverain. Je prétends que ce sera l’État souverain. Pourquoi ? Parce que le peuple soulevé ne choisira pas le compromis de la demi-souveraineté, ce que proposent les rénovateurs fédéralistes québécois. Et, ma foi, ils ne seront pas contre. Il le faudra du reste, car si l’État souverain advient, ce ne sera que parce que les fédéralistes québécois auront renoncé à rénover le Canada. Si M. Charest prend en ce moment le risque du nationalisme, c’est qu’il a fait le même constat que M. Parizeau, que madame Marois, quelque chose a bougé. La faveur de la souveraineté est en hausse. Quelque chose est en train de se passer.
    Les souverainistes ont tout intérêt à abonder dans le nationalisme de M. Charest. Ce n’est pas tenter de le « concurrencer ». Ce n’est qu’abonder dans le sentiment d’être de ce peuple souverain du Québec. À une différence près de ce qui s’est déjà passé, cette fois, la souveraineté de l’État ne doit plus être la cause de notre libération, mais bien l’effet d’une cause. Ce n’est dès lors plus l’État qui fonde le peuple souverain. Mais bien le peuple souverain qui fonde l’État qu’il désire. Le nationalisme c’est d’abord ça, l’affirmation de l’existence d’un peuple, d’un peuple démocratique, donc d’un peuple souverain.
    Les Québécois préfèrent les vrais nationalistes qui ne le subordonnent pas ce nationalisme à que ce soit d’autre que leur existence en tant que peuple souverain. Les souverainistes incarnent ce vrai nationalisme. Les fédéralistes ne l’incarnent que s’ils subordonnent l’État du Canada qu’ils veulent à cet irréductible sentiment d’être un peuple souverain apte, capable et « libre d’assumer son destin ». Ils ne peuvent l’incarner que dans la mesure où ils parviennent à faire que le Canada ne se sente plus propriétaire du Québec, comme un objet entre ses mains. Toutes leurs démarches usent ce sentiment de propriété qui n’a pas lieu d’être.
    Quand des artistes comme Margaret Atwood ( Le Devoir 2008 10 08 « Margaret Atwood s'explique - Harper : déconnecté, dépassé » ) prennent fait et cause pour le Bloc québécois, c’est que l’usure commence à faire son oeuvre. Les artistes préfigurent ce que deviendra le peuple, parce qu’ils en expriment l’âme. Quelque chose a bougé !
    La perspective de l’aveuglement VS L’engageante clairvoyance du peuple souverain
    Je préfère à tort ou à raison, ne pas voir du « piétinement » dans ce que d’aucuns considèrent comme des atermoiements, ou un supposé « sur-place », mais préfère y déceler plutôt quelque chose d’infiniment plus engageant. Je choisi d’y percevoir plutôt une extraordinaire force. Celle de persévérer toujours contre l’assimilation, la contrainte, les manoeuvres, la manipulation. Forcément ça persévère quelque part même si ce n’est pas en surface, justement parce que ça s’inscrit profondément quelque part en soi, loin sous la surface. Sinon, comment expliquer le cyclique resurgissement de la flamme nationaliste/souverainiste. Forcément elle est là, flamboyante dans le quotidien des choses. Quand on voit la flamme, ce n’est que parce que l’aveuglement des autres n’est plus le nôtre. Ce peuple n’a rien contre du reste. Cependant qu’on ne le voit pas, lui, il avance. Lui, il voit et sent bien ce qu’il est et vers quoi il marche. Ce ne sera rien d’autre qui ne soit construit, fondé, que sur ce qu’il est, peuple démocratique et souverain. Le « sur-place » et les « piétinements » canadiens n’y changeront rien.
    Les communistes de l’ex-URSS voyaient d’un très mauvais œil la perestroïka de Gorbatchev. Ils avaient raisons. Comme Trudeau avait raison de fermer la porte. Entrouvrir une porte est toujours dangereux quand on l’a fermée pour contraindre, posséder un peuple. Les conservateurs pensaient bien pouvoir contraindre les artistes et limiter leur opposition à quelques vaines protestations, pensaient bien qu’en donnant des miettes de reconnaissance, le peuple en resterait là...
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 octobre 2008

    Vous écrivez : «Ce recul temporaire nationaliste, donc fédéraliste»
    Non, non, pas nécessairement, On peut être nationaliste et souverainiste en même temps. On peut être nationaliste canadien genre Dion et nationaliste québécois genre Duceppe.
    Les affaires vont très bien actuellement pour le Bloc. On se croise les doits pour les 6 prochains jours, on vote Bloc et on espère de bons résultats pour ce parti.
    Si les Conservateurs sont reportés au pouvoir et qu'ils manquent de députés au Québec pour en faire des ministres, ils n'auront à faire comme ils ont déjà fait en Colombie Britannique : Débaucher quelques députés Libéraux en leur promettant limousines et salaires de ministre pour qu'ils adoptent les politiques Conservatrices.