François Legault recalé

CAQ - Coalition pour l’avenir du Québec


(Québec) Les écoles ne sont pas des usines et les enfants ne sont pas des boîtes de conserve qu'un adulte, même compétent, motivé et bien payé, peut modeler à sa guise. Penser, comme François Legault, que les petits Québécois réussiront mieux en classe et décrocheront plus de diplômes parce que leurs enseignants seront mieux rémunérés et sans sécurité d'emploi démontre une méconnaissance du milieu scolaire et un penchant pour la pensée magique.
On s'attendait à plus de François Legault et de sa Coalition pour l'avenir du Québec. M. Legault a tout de même été ministre de l'Éducation de 1998 à 2002. La Coalition compte aussi des personnes qui oeuvrent ou qui ont oeuvré dans le réseau de l'éducation. Comment peut-elle aboutir à des propositions qui collent si peu aux besoins urgents du milieu scolaire ou qui ignorent des pratiques déjà existantes?
Aussitôt rendu public, le document de consultation de la Coalition a été sévèrement critiqué par la Fédération des comités de parents, la Fédération des commissions scolaires du Québec, la Centrale des syndicats du Québec, qui représente la majorité des enseignants, et la Fédération des cégeps.
Voilà qui est mal parti pour un mouvement qui vise à doter le Québec de l'un des meilleurs systèmes d'éducation au monde d'ici 2020. Un tel défi implique une forte mobilisation de tous les acteurs du milieu scolaire. Ce que ne suscitent nullement les propositions lancées par François Legault et son groupe. Et il ne faut pas conclure que c'est parce que le plan proposé est trop audacieux ou trop dérangeant. Mais bien que l'énergie qui devra être déployée pour le mettre en application ne garantit nullement que moins d'élèves décrocheront et poursuivront leurs études avec succès jusqu'à l'université.
Le milieu scolaire est unanime pour dire que le problème le plus criant est l'intégration des élèves handicapés ou en troubles d'apprentissage ou de comportement en classe régulière. La Coalition effleure à peine la problématique. En quoi l'abolition des commissions scolaires, l'évaluation semestrielle des enseignants, le retrait de la sécurité d'emploi, une plus grande autonomie des écoles et le gel des subventions aux écoles privées peuvent-ils améliorer le sort des élèves en difficulté, de leurs parents, des enseignants et des autres enfants de la classe? La démonstration reste à faire.
Même si le système d'éducation québécois est loin d'être le cancre que certains croient, il demeure bien sûr perfectible. Comme société, il nous faut trouver des façons de retenir et de ramener sur les bancs d'école les jeunes qui décrochent. Des régions, notamment celle du Saguenay, ont réussi, non en jouant dans les structures administratives ni en précarisant le personnel enseignant, mais bien en mobilisant, oui, le milieu scolaire, mais aussi les parents, la communauté, le monde des affaires et les municipalités. Voilà ce qui s'apparente davantage à faire de l'éducation une «priorité absolue».


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