Financement des villes - Le maire Labeaume a raison

Budget Québec 2010


Mercredi était jour de budget à la Ville de Québec, ce qui a donné l'occasion au maire Régis Labeaume de faire une sortie sur le financement des villes par le gouvernement du Québec. Il estime que celles-ci ayant à assumer de plus en plus de responsabilités, il leur faut plus de pouvoirs et plus de ressources autonomes.
À des fins pédagogiques, le maire de Québec évoque le retour des «cités-État» du Moyen Âge et de la Renaissance. Sa ville, toute chargée d'histoire soit-elle, n'est évidemment pas Florence, et ce n'est pas demain qu'elle aura l'autonomie dont celle-ci jouissait à une autre époque. Mais il est vrai, comme il l'évoque, que le développement humain se fait désormais partout à travers le monde autour de grands pôles de développement urbain où se concentrent les populations et les problèmes dont la gestion revient en large partie aux administrations municipales. Il leur faut avoir les moyens de jouer leur rôle sans être toujours en attente des gouvernements supérieurs.
Québec et Montréal sont les deux grands pôles urbains de la province. C'est autour d'elles que le Québec se développera. C'est certainement faire preuve de vision que d'interpeller le gouvernement Charest, dont la sensibilité envers les problèmes de développement urbain n'est pas aussi grande qu'on le souhaiterait. Il est davantage préoccupé par les problèmes de développement régional qui, il est vrai, ne sont pas sans liens avec les premiers. La croissance des villes est le résultat, pour une bonne part, de la dépopulation des régions, dont les effets sont catastrophiques et qu'on ne peut négliger. Mais l'inverse l'est tout autant, le mouvement des populations vers les grands centres étant inéluctable.
Cette attitude du gouvernement québécois est ce qui fait dire au maire Labeaume qu'il y a bien peu à attendre du gouvernement québécois et qu'il vaut mieux, du moins en ce qui le concerne, ne compter pour le moment que sur ses propres moyens. Il a à cet égard davantage de chance, il faut le dire, que la plupart des autres villes. Québec est passée à travers la récession sans difficulté. Le chômage y est au plus bas grâce à la stabilité qu'offre la fonction publique. Elle n'est pas paralysée sur le plan administratif par des problèmes de structures comme l'est Montréal. Tant mieux si Québec peut continuer à progresser. On a tous à gagner d'avoir deux pôles urbains forts. Mais rapidement Régis Labeaume verra qu'il y a des limites à ce que peuvent faire les municipalités, tant qu'elles seront considérées comme des «créatures provinciales».


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