FIER: décollage en formation désordonnée

Corruption libérale - FIER - CDP - etc...




Michel Corbeil - (Québec) Créés il y a cinq ans, les Fonds d'intervention économique régionale - les FIER - connaissent des démarrages à vitesses fort variables, selon les régions. Dans certains coins de la province, comme ici, dans la capitale, presque tout l'argent amassé a été investi. À l'opposé, c'est pratiquement le désert dans d'autres, comme l'Est du Québec.
Un relevé obtenu d'Investissement Québec révèle qu'au 30 juin dernier, les FIER-Régions - dans lesquels le secteur privé double la mise de chaque dollar reçu de l'État - et les Fonds-Soutien - où c'est le gouvernement qui mise deux fois plus que les municipalités - disposent ensemble de 327 millions $.
De ce chiffre, 115 millions $ - un peu plus de la moitié du capital de risque disponible - ont servi à matérialiser 219 propositions d'investissement. Les emplois de 3506 personnes ont été préservés, tandis que 1616 postes ont été créés.
Curieusement, la répartition des projets laisse croire que les régions gagnantes sont souvent celles qui affichent peu de difficultés économiques. Les deux FIER qui se trouvent dans la capitale, dont le taux de chômage est parmi les plus bas de tout le pays, se distinguent ainsi du lot.
Ainsi, le FIER-Succès a franchi la barre des 10 millions $ en investissements. Le FIER-Cap Diamant suit de très près, avec des projets totalisant 9,3 millions $. À eux deux, ils revendiquent 870 emplois créés ou maintenus. Ils ne sont devancés au chapitre de l'injection des fonds que par le FIER Carrefour-Capital, dans les Laurentides, où 12 millions $ ont été consacrés à 185 emplois.
Six autres FIER-Régions, organismes qui comptent sur l'apport de gens d'affaires, ont injecté 5 millions $ ou plus. Deux sont situés au Saguenay-Lac-Saint-Jean (pour plus de 13 millions $), une surprise pour les analystes du gouvernement. Les autres se trouvent à Laval, en Estrie et deux autres se trouvent à Montréal.
Une série de zéros
À l'opposé, des FIER-Régions alignent une série de zéros, pour les investissements et les emplois. C'est le cas pour les Îles-de-la-Madeleine, le Bas-Saint-Laurent et la Mauricie. C'est aussi la situation d'un des quatre Fonds en Montérégie, le FIER Bas-Richelieu.
La compilation d'Investissement Québec indique la même chose pour la Gaspésie, dernier secteur à s'être doté de son FIER-Régions, depuis avril 2008. Cependant, signalent les fonctionnaires et le ministre Raymond Bachand, un projet a reçu le feu vert, et les responsables ne font qu'attendre le moment de le rendre public. Sur la Côte-Nord, un modeste investissement de 207 000 $ dans ce type de FIER a permis de préserver deux emplois...
Pour ce qui est des Fonds-Soutien, la question ne se pose pas pour la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine. Les élus municipaux ne se sont pas donné cet outil.
Les 14 fonds de ce genre affichent 42 millions $ en banque. Sept millions de dollars sont déjà engagés. La plus importante somme investie? Tout près de deux millions dans le Fonds-Soutien Longueuil, sur la Rive-Sud de Montréal. Et quatre de ces fonds d'investissement n'ont pas encore trouvé preneur, dont celui de la Côte-Nord.


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