Charest se sacrifie pour sa classe

Excédés, les Québécois renouent avec la révolte populaire

Une contribution du parti communiste du Québec

Tribune libre 21 mai 2012

Tout état d’exception est proclamé au nom du bien commun. Reste à savoir qui décident, au nom de qui et pourquoi. Les Libéraux, sous la houlette d’un transfuge conservateur, ont tranché en faveur de la loi et l’ordre. Dans un contexte d’ébullition sociale, qu’il a bien voulu provoquer en évaluant que l’escalade pouvait mieux servir son dessein ultime de mâter pour de bon le mouvement étudiant et social, Charest s’isole et se retrouve avec des alliés très peu enclin à ces concessions qui visent habituellement à calmer le jeu. Le Réseau Liberté Québec sera l’instrument docile d’un pouvoir qui se tourne vers l’extrême pour solutionner un problème qui demanderait de la mesure.
La polarisation gauche droite autour de la loi 78 n’est pas un hasard. Elle origine de la dialectique démocratique qui veut qu’un régime en train de se scléroser et de perdre le sens même du combat politique rencontre sur son chemin les forces de la remise en cause de sa dérive. En dehors de ce processus on n’est plus en régime démocratique. La loi d’exception s’avère ne servir que les dominants tout en mettant en évidence la nature profonde du capitalisme et son incompatibilité avec le respect des droits. Charest « ne règne pas innocemment ». Il le fait pour une classe privilégiée, aux relais internationaux actifs partout sur la planète, qui sert les rangs autour de l’objectif de maintenir son emprise sur la société québécoise partout dans le monde. Mais les Québécois en ont vu d’autres. Leur histoire est ponctuée de révoltes légitimes devant des états d’exception qui voulaient les contraindre à renoncer aux droits conquis de hautes luttes.
La jeunesse, malgré le déni, connaît son histoire. En tout cas, elle en a apprécié justement la portée pour être en train de la renouveler. Pour la reverdir au sens que lui donne cette jeunesse, celle du printemps « érable ». La majorité de ce qui reste d’institutions démocratiques règleront leur compte avec Charest enclin aux méthodes brutales qu’il camoufle derrière sa loi 78. Et c’est de cette manière qu’il entend honorer ses engagements envers les classes dominantes du Québec. Il ne représente plus que cette petite minorité du 1% qui a trop longtemps entravé la prise en main de notre destin. Nous avons encore une fois l’occasion de faire notre histoire en lui donnant un tournant majeur vers un pas de plus en direction de nos libertés.
Le parti communiste du Québec, qui prépare un congrès sur le type de lois qui présideraient à une société socialiste, mettra toutes ses forces du côté de la révolte collective au sein de Québec solidaire et pour une alternative progressiste au régime libéral qu’il faudra bien un jour enterré comme le parti Libéral fédéral l’a été.
Donnons-nous un instrument politique pour que le pouvoir change de main radicalement !


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