Enfin debout!

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« Il revient au parlement du Québec et non pas aux tribunaux de décider d’un choix aussi fondamental. »



« Il revient au parlement du Québec et non pas aux tribunaux de décider d’un choix aussi fondamental », a lancé jeudi le ministre Simon Jolin-Barrette, responsable du dossier sur la laïcité.




Le Québec est distinct malgré ceux qui l’ignorent ou qui le nient, ce qui est le fait de nombre d’opposants au projet de loi. Le Québec est français également, et comme par hasard, une immense majorité de ses électeurs appuient aussi la laïcité définie par le gouvernement Legault.




Paradoxe. La commission scolaire anglophone de Montréal qui vénère la Charte des droits annonce qu’elle ne respectera pas la loi sur la laïcité.




Paradoxe encore. Des défenseurs des chartes s’insurgent contre le recours à la clause dérogatoire par François Legault, clause inscrite dans la constitution canadienne signée, répétons-le, sans l’accord du Québec en 1982.




Hasard




Le hasard joue étrangement en faveur du fédéral. La preuve en est que les avocats du gouvernement ont déposé mercredi en cour d’appel du Québec un mémoire qui affirme que la souveraineté du Québec serait « illégale et inconstitutionnelle » sans un accord d’une majorité de provinces.




Comme par hasard, le gouvernement Trudeau, la semaine même du dépôt de la loi sur la laïcité lance une offensive contre la souveraineté du Québec dont on sait qu’elle est fort mal en point.




Or rien ne nous sera épargné. Déjà, le « gentil » Trudeau, tous ergots sortis, la voix encolérée, les gants de boxe à portée de main, en terrain ami à Halifax a lancé sans ménagement : « Pour moi, c’est impensable qu’une société libre légitime la discrimination contre quiconque, basée sur la religion ».








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Prétexte




Le premier ministre canadien se sent agressé. Pourtant, Justin, monsieur « Je m’excuse », ne cesse de faire son mea culpa. Cependant, il choisit ses auditoires. Les racisés, les LGBT, les autochtones, les musulmans, les femmes, mais pas toutes les catégories, reçoivent ses excuses.




Les Québécois francophones ne sont pas sa tasse de thé. Et ce sont ces Québécois qui appuient actuellement François Legault. Comprenons que la majorité des citoyens qui se sont exprimés dans le sondage Léger publié hier sont à ses yeux des violeurs de libertés individuelles.




Le Québec presque tout entier est en état de siège. En d’autres termes, cette loi sur la laïcité sert de prétexte au reste du Canada pour repartir en guerre contre cette majorité francophone « turbulente », longtemps les empêcheurs de tourner en rond du Canada, qui par ses sursauts épisodiques clamait sa distinction dans l’éden canadien multiculturaliste dirigé par un gourou de la gentillesse universelle, un hypocrite déguisé en ange de la tolérance et un maître incontesté des apparences.




François Legault fut sous-estimé sans doute par les observateurs politiques et les médias. Les Québécois dans leur majorité ont le sentiment d’être compris et représentés par lui. L’homme a longtemps vécu dans l’ombre des grands ténors québécois flamboyants et charismatiques. C’est un homme modeste, mais qui a de l’orgueil. Il n’a pas peur, mais il se laisse guider par la prudence et son pragmatisme est du meilleur aloi.




Autrement dit, il ressemble aux Québécois.