J’habite Ahuntsic, un arrondissement francophone du nord de Montréal.
Quelques jours avant la fête de Noël, le 23 décembre dernier, j’ai reçu
dans ma boîte aux lettres une circulaire des magasins The Brick’s, livrée
par Postes Canada|. «Boxing Day Blowout!» Uniquement en anglais !
Moi, qui avait manifesté devant les bureaux de l’avocat anglophone Brent
Tyler, l’automne dernier, contre le fameux jugement de la Cour suprême du
Canada invalidant la loi 104, je n’en croyais pas mes yeux. J’étais
furieuse.
Le vase a débordé, le même jour, lorsque chez ma coiffeuse vietnamienne
dont le salon est situé sur la rue Fleury, on m’a remis un tout nouveau
calendrier pour l’année 2010, en anglais d’abord, puis en vietnamien,
ensuite.
Erreur ou incident isolé, peu importe, le coup de l’incident isolé sent de
plus en plus le vieux fromage ... À preuve encore, dernièrement, alors
qu’un journaliste a sonné l’alarme afin de dénoncer le fait que la
[sélection musicale pendant un match de hockey->24519] (entre les Canadiens et les
Penguins de Pittsburgh) avait été anglophone à 96%. Un autre incident
isolé !
Puis, cette façon pour le moins méprisante dont un résident d’Outremont
s’est fait aborder par un «allophone», alors qu’il marchait dans une rue de
son quartier. « Oh ! [You are one of those. Fuck you->24701] ! ».
Je le répète, j’habite Ahuntsic et ce quartier n’est ni Dorval, ni
Pointe-Claire, ni Dollard-des-Ormeaux, ni Saint-Laurent, ni même Lachine,
où la majorité des francophones anesthésiés par l’habitude, l’impuissance
et l’indifférence n’entendent même plus lorsqu’on ne parle que l’anglais
autour d’eux, et cela à coeur de journée. Avant de voir Montréal devenir
un gros Moncton, j’aimerais dire haut et fort que je refuse de me laisser
«givrer». Donc ma prochaine action sera de prendre mon grabat (pancarte)
et de marcher!
J’ai laissé deux messages dans la boîte vocale de madame Geneviève Labelle
à l’Office québécois de la langue française, les 23 décembre et 8 janvier
derniers. J’attends toujours un appel de cette dernière.
Nicole Martel
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
Langue française
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2 commentaires
André Taillon Répondre
12 janvier 2010Un ami à moi qui travaille à poste Canada me disait qu’il avait manifesté son désaccord à distribuer la fameuse circulaire BRICK en anglais seulement.
Le lendemain le superviseur appela une réunion de plancher pour aviser les facteurs et factrices que «La haute direction de Postes Canada ce fou de la langue que ces clients utilise pour promouvoir leurs produits. Qu’elle soit en Arabe, en Chinois, en Vietnamien ou en anglais, ce qui compte c’est les revenus et ça ce sont vos salaires. » Fin du Meeting.
Jean-François-le-Québécois Répondre
12 janvier 2010@ Nicole Martel:
Tous ces incidents, n'ont rien d'incidents isolés. Ils sont liés entre eux, car ils résultent tous du fait que le français est attaqué ouvertement, au Québec.
J'en suis presque au point où je ne réponds plus, personnellement, ni en français ni autrement, quand on me pose une question en anglais dans mon propre quartier. Quand je ne me sens pas respecté, je ne me sens franchement pas obligé de me montrer serviable.
Quant à nos amis immigrants allophones qui choisissent l'anglais, eh bien, il faut qu'ils comprennent qu,en choisissant une langue, ils choisissent aussi un camp, dans le cadre d'un co'flit de nature linguistique. Ce n'est rien d'anodin!