Encore du Québec-bashing

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Bernier est renvoyé à son statut de Québécois par le Canada anglais

Vous souvenez-vous de J.J. McCullough, ce polémiste de Vancouver qui avait écrit un texte complètement débile dans le Washington Post après la tuerie à la mosquée de Québec ?


Il laissait entendre que les différentes tueries qui avaient eu lieu au Québec depuis Polytechnique pouvaient s’expliquer par le racisme qui règne dans la Belle province.


Hé bien, pouvez-vous croire que ce charmant homme a récidivé ?


Ça m’avait échappé mais je viens de voir un texte qu’il a fait paraître dans le WPost du 23 août au sujet de Maxime Bernier et de ses tweets sur le multiculturalisme.


On y trouve le passage suivant au sujet de Mad Max :


« Comme Québécois, il est l’ambassadeur d’une province dont le chauvinisme français représente, parmi toutes les communautés canadiennes, le refus le plus frappant de se conformer aux normes de la majorité anglaise du pays.



Un Canadien-Français avec un gros accent qui se plaint des « gens qui refusent de s’intégrer à notre société et qui veulent vivre à part dans leur ghetto » s’expose inévitablement à des accusations d’hypocrisie. »



(« As a Quebecker, he is an ambassador of a province whose French chauvinism represents the most striking refusal of any Canadian community to conform to the norms of the country’s English majority. A thickly accented French Canadian who complains about « people who refuse to integrate into our society and want to live apart in their ghetto » inevitably opens himself to charges of hypocrisy »)




https://www.washingtonpost.com/news/global-opinions/wp/2018/08/23/maxime-berniers-rebellion-comes-from-the-right-to-upend-canadian-politics/?noredirect=on&utm_term=.37a15e76a7bf



Par où commencer ? Le Québec qui n’est qu’une communauté parmi d’autres ?


La défense du fait français qui est qualifiée de « chauvine ». ?


La présomption que la majorité anglaise est l’étalon auquel le français doit se mesurer (au lieu de rappeler que le français et l’anglais sont les deux langues officielles du pays, sur un pied d’égalité) ?


Le fait que l’auteur ridiculise l’accent de Bernier (alors qu’il ne critiquerait jamais un anglophone baragouinant le français) ?


Les relents de « speak white » de ce texte puant ?


La comparaison que fait l’auteur entre des immigrants qui refusent de s’intégrer à leur pays d’accueil et des francophones qui refuseraient de s’intégrer dans le grand et beau pays anglophone qu’est le Canada ?


Ce texte est ahurissant.


Qu’il ait été publié dans le Washington Post est navrant.


Pas parce que McCullough n’a pas droit à sa liberté d’expression. Mais parce qu’il est factuellement incorrect.


Il laisse entendre aux lecteurs du WP que les francophones sont une minorité parmi d’autres au Canada (comme ceux qui parlent ukrainien, pendjabi ou ourdou) et qu’ils s’obstinent à parler français en dépit du bon sens... comme si ce n’était pas un droit constitutionnel, comme si « les Canadiens-français » comme il nous appellent, constituaient des citoyens de seconde zone, emmurés dans leur ghetto linguistique.



En 2017, l’Assemblée nationale avait unanimement adopté une motion pour condamner les propos de McCullough. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1016137/quebec-lettre-washington-post-texte-mccullough-attentat-mosquee



Ce texte du 23 août n’est pas aussi puant. Mais il démontre que le Québec-bashing est encore bien présent « a mari usque ad mare ».



Qui sait ? On aura peut-être droit à un duo de comiques Dan Delmar + J.J. McCullough pour casser du sucre sur le dos des vilains Québécois qui s’obstinent à se tenir debout, en français.



https://www.journaldemontreal.com/2018/08/24/les-vilains-quebecois-francophones-de-souche-pure-laine