En vue du congrès du PQ

Chronique d'André Savard

Le parti Québécois prépare son congrès général en le précédant d’assemblée des comtés. Le document de réflexion, bien que succinct, une trentaine de pages environ, présente un tour d’horizon plutôt complet des tâches qui attendent un gouvernement au Québec. Les énoncés sont généraux, ce qui est normal pour ouvrir la discussion.
Ce genre de document se juge aux écrits et aussi à ce qui l’entoure, l’état de l’opinion chez les membres du parti Québécois. Dans le comté de Bertrand, après les délibérations, le conférencier Sylvain Gaudreault, député du comté de Jonquière, porte-parole en matière d’énergie a livré un exposé. C’est justice qu'il fut conférencier invité car le document du parti Québécois aligne les dispositions en vue d’établir une politique énergétique compatible avec la géographie du Québec et ses ressources particulières.
Comme le dit Sylvain Gaudreault, il est étonnant qu’une contrée comme le Québec où s'est développée une expertise touchant la fabrication des véhicules ait si peu pris l’ascendant dans le domaine encore expérimental du transport électrique. L’énergie des élus passe, dans beaucoup de domaine, à façonner des politiques qui trouveront leur emplacement dans les programmes dits “nationaux”, entendons “canadiens”.
Fatalement, on doit enregistrer au plan énergétique des discontinuités entre le Canada et le Québec. On ne peut envisager de plan de développement au Québec transparent à ceux du Canada et solidaire dans ses effets.
C’est au plan des lois linguistiques que cette réalité fait le plus de bruit toutefois... Il n’empêche qu’elle sévit dans presque toutes les sphères.
Le document qui sert de guide aux délibérations s’intitule “Agir en toute liberté”. Il veut embrasser large et c’est normal car les responsabilités d’un gouvernement ne sont pas limitées. Comme on s’en doute cependant, les passages du programme touchant les modalités d’accès à la souveraineté seront scrutés à la loupe par nos adversaires plus que le reste. La simple loi de l'opportunisme veut qu'ils plongent dans ce qu'ils nomment "l'obsession référendaire".
Ils lisent les sondages comme nous. À 65%, la population exprime de sévères réticences à la perspective de tenir un référendum. Ce n’est pas que la question nationale ne soit pas présente. 52% des francophones souhaitent l’avènement de la souveraineté d’ici dix ans.
Québec Solidaire d'autre part prône carrément une Constituante pour définir les assises de la Constitution du Québec. Une des questions sera de voir si les membres du parti Québécois iront sur la voie d’une Constituante ou d’une commission parlementaire. Ou peut-on concevoir les deux?... une Constituante pour les esquisses, les premiers jaillissements et une commission parlementaire pour donner des limites achevées à ce qui sera le texte fondamental du Québec, déjà un pays, au sens sociologique du terme?
À suivre.
André Savard


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 décembre 2010

    Le champ ouvert par le document préparatoire dit ceci: Aspirant à la liberté politique, le parti Québécois a pour objectif premier de réaliser la souveraineté du Québec à la suite d'une consultation de la population par référendum tenu au moment jugé approprié par le gouvernement". Maintenant, allons-nous vers une constituante et si oui, est-ce un rassemblement de partis politiques (comme le suggère monsieur André Binette) ou une sorte de forum élargi? Le danger si on emprunte cette voie c'est de verser dans ce que j'appelais des "politisations transversales", un paquet de groupes se mettent à voir l'exercice comme un ordre du jour pour affirmer des objectifs touchant la malbouffe ou tout autre sujet imaginable. Claude Morin voit plutôt une commission parlementaire qui réunirait des compétences dans le domaine constitutionnel.
    Il y a beaucoup d'options sur la manière à prendre et nous en sommes à l'étape du choc des idées.
    André Savard

  • Nestor Turcotte Répondre

    1 décembre 2010

    Mon Tétraède,
    Vous dites que les indépendantistes doivent investir les instances du PQ. Est-ce à dire que toutes les instances de ce parti ne sont pas indépendantistes?
    NT

  • Archives de Vigile Répondre

    29 novembre 2010

    Le Parti Québecois doit établir l'indépendance du Québec et pour y parvenir il doit agir dans ce sens et peu importe la date d'un référendum ou d'une élection référendaire nous devons bouger car les fédéralistes nous en préparent des belles en déconstruisant les institutions Québecoises que nous avons construis de peine et de missère depuis les années 1950.
    Tous les indépendantistes doivent investir dès maintenant toutes les instance du PQ et ne viser qu'un but : l'indépendance politique de notre pays le Québec