Du «tirage de boue»

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Par la brutalité de ses répliques, en parfait béotien, Mario Dumont vient de se disqualifier (et pour longtemps) comme prétendant au poste de Premier ministre


Mario Dumont a trouvé indécents les propos de Pauline Marois à son endroit. (La Presse Canadienne)


Michel Corbeil -
La controverse sur le supplément de revenu de 50 000 $ qu’accorde l’ADQ à son chef tourne au concours de «tirage de boue» entre l’adéquiste Mario Dumont et la péquiste Pauline Marois.


Hier, le leader de l’Action démocratique du Québec a durement attaqué la chef du PQ sur les dépenses de cette dernière et la «généreuse pension» accordée à son conjoint. Les conseillers de la chef péquiste ont répliqué en faisant valoir que l’adéquiste fait de la diversion pour ne pas être confronté à «sa propre turpitude».
Dès la matinée, en entrevue à la télévision de Radio-Canada, Mario Dumont est monté à l’assaut. Il s’est dit «furieux» contre Mme Marois. En fin de semaine, elle a lancé publiquement que M. Dumont préconise le versement de 100 $ aux familles dont les enfants ne sont pas en garderie subventionnée, mais «c’est 50 000 $ pour la sienne, si je comprends bien».
«Franchement, j’ai trouvé cela indécent de la part de «Mme Dézonage» parce qu’on peut l’appeler» ainsi, a laissé tomber M. Dumont. Il a fait ainsi référence à un article de The Gazette, alléguant que la résidence de Pauline Marois a été bâtie en contravention de la loi sur le zonage agricole. Le quotidien est poursuivi pour atteinte à la réputation.
Mario Dumont a enchaîné avec un dossier qu’il assimile à une dépense somptuaire, l’aménagement au coût de 400 000$, en 1999, d’une salle de toilette dans les bureaux de celles qui étaient ministre de la Santé. «Cette même personne (s’est offert le) bol de toilette le plus dispendieux jamais payé par les contribuables», a décrié le chef de parti et député de Rivière-du-Loup.
M. Dumont a repris une sortie du libéral Jean-Marc Fournier en stigmatisant le conjoint de Mme Marois, l’ex-pdg de la SGF. Claude Blanchet reçoit «une pension scandaleuse pour de courtes années (comme dirigeant) de gestion nulle de la SGF. La rumeur veut qu’au conseil des ministres, lorsqu’on a augmenté la prime de son mari, elle ne se serait pas retirée».
Les collaborateurs de Pauline Marois ont cependant juré que leur leader n’était jamais présente au moment où les ministres péquistes discutaient du dossier de M. Blanchet. Celle-ci «sortait du conseil des ministres» lorsqu’il était question de la SGF.
Christiane Miville-Deschesnes, la directrice des communications de Mme Marois, a soutenu que Mario Dumont «essaie de nous faire oublier ses propres turpitudes. Cependant, est-ce que d’attaquer Pauline Marois règle ses problèmes d’éthique?» Celle-ci n’a jamais touché un salaire de son parti et son compte de dépenses n’affiche que 900 $ en remboursement. «Point à la ligne.»
Mario Dumont se drape de beaux principes, a ajouté Mme Miville-Deschesne. «Mais il est tombé dans (les comportements qu’il reproche à ceux qu’il traite de) vieux partis assez vite merci. Ce n’est pas en garrochant de la boue qu’il réglera ses problèmes d’éthique.»


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