Donner... c'est donner!

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C Series à Airbus : la faute du gouvernement Couillard

Le PM Philippe Couillard s’indigne de ce que fait Airbus avec son joujou, la C Series; trop tard maintenant!


Qui ne se souvient pas des leçons que nous recevions, tous jeunes, quand nous donnions un jouet à un ami pour ensuite ne vouloir que le reprendre... « Donner... c’est donner! » dira alors le parent.


Le chroniqueur économique Michel Girard a signé nombre de textes pour établir à quel point le deal qui a permis à l’avionneur Airbus de mettre la main sur la C Series était mauvais, pour le citoyen-investisseur québécois.


C’est pas que ce citoyen ait été consulté, mais le résultat est le même, Airbus est mort de rire et le savoir-faire québécois se trouve dilapidé dans l’ensemble des opérations de cette multinationale où tout se passera, désormais, en anglais.


Philippe Couillard a beau plaider pour que la multinationale Airbus « respecte l’empreinte du Québec » en réaction au lancement, en anglais seulement, du nouveau A220 –le nouveau nom donné à la C Series – ses doléances seront reçues par un haussement d’épaules à Toulouse, siège social de l’avionneur.


« Vous nous avez donné la C Series, on en fait ce que l’on veut! »


En anglais seulement...


Le PM Couillard, défenseur de « l’empreinte francophone du Québec »? Voilà qui m’a fait sourire quand on se souvient d’un certain voyage diplomatiquedu PM Couillard en Islande... C’était fin 2014, le premier ministre se trouvait à Reykjavik dans le cadre de la conférence Arctic Circle afin de ventre son Plan Nord. Il y avait livré un long discours à saveur économique.


En anglais seulement.


Et quand on le lui avait fait la remarque, il avait été courroucé. Les journalistes présents lui avaient demandé s’il ne devait pas faire un effort à titre de PM d’une nation francophone afin d’inclure le français dans ses discours internationaux :


« Lorsqu’un journaliste lui a demandé si, comme leader de la francophonie, il ne devrait pas en faire davantage pour faire rayonner la langue française comme langue internationale, il a répondu, irrité, que «le monde entier sait que le Québec est francophone».


«De la même façon que le monde entier sait que l’Islande parle islandais, que la Finlande parle... la langue de la Finlande et que leurs chefs d’État sont venus ici présenter en anglais», a lancé le premier ministre.


«Tout le monde sait que le Québec est francophone. Si on est rendu au point où il faut dire aux gens que le Québec est francophone, on a un problème», a ajouté M. Couillard, qui a ensuite mis abruptement fin au point de presse. »




Le pire deal de notre histoire


Dans son texte d’hier, Michel Girard avance que la transaction qui a permis à Airbus de mettre la main sur la C Series serait la pire de notre histoire. Son analyse est dure, sans appel :


« Pour vous montrer à quel point on a l’air colonisé dans la transaction de la C Series, Bombardier a même donné en cadeau à Airbus un bloc de 100 millions de bons de souscription, qui vaut à lui seul aujourd’hui plus de 300 millions de dollars.


Comble d’insulte, la C Series se fait radier son nom pour devenir un Airbus A220-300. Les génies de Bombardier qui ont conçu et développé ce super avion ne deviennent aujourd’hui que des porteurs d’eau québécois aux yeux des dirigeants d’Airbus.


Et pour clouer le bec aux Québécois mécontents de la transaction et leur faire sentir qu’ils ont bel et bien perdu le contrôle de la C Series, Airbus, dont le siège social est pourtant en France, pousse l’affront jusqu’à diffuser en anglais seulement le communiqué du changement de nom de C Series pour Airbus A220-300. »


C’est franchement insultant. Mais surtout, c’est un autre œil au beurre noir sur cette étiquette de « parti de l’économie » que veut sans cesse se donner le Parti libéral du Québec.


Résultat, le Québec donne son savoir-faire à une multinationale dont le siège social se trouve en France et où tout se déroulera en anglais. La documentation sur le nouveau A220 est in english only et on insiste chez l’avionneur que ce n’est pas leur intention de tout traduire en français.


C’est à eux, y font c’qui veulent right?


De toute façon, tout le monde sait que le Québec est francophone.