À partir d'une prétendue montée, de la tendance, d'une vague, que dis-je d'une vague, de la déferlante du Tsunami NPD dans la Belle Province, nous avons expliqué->] une partie de la structure de la [propagande dans les medias, afin de montrer que cet incroyable mouvement dans l'électorat était en fait une campagne orchestrée pour former l'opinion et influencer le vote et non le reflet honnête des intentions québécoises.
L'instinct du public est grégaire, c'est simplement humain et c'est à partir de cette caractéristique que l'on peut affirmer que les sondages forment l'opinion plus qu'il ne la reflètent. Pour comprendre cette mécanique en détail, il faut s'intéresser à 5 concepts, d'abord aux sondages comme tels et ensuite à leurs effets potentiels : l'établissement des priorités politiques, l'effet structurant, l'effet d'entrainement et la spirale du silence. Ces effets sont empruntés à Karine Prémont dans son livre La Télévision mène-t-elle le monde? [PRÉMONT, Karine. [La Télévision mène-t-elle le monde?, Presse de l'Université du Québec, 2006, 232p.]]
Les sondages
Il faut d'abord savoir qu'une étude rigoureuse SALGANIK M.J., DODDS P.S., WATTS D.J. «Experimental study of inequality and unpredictability in an artificial cultural market», Science, 854, 311, 854-856. a démontré que les gens choisissent ce qui est populaire, ce qui est à la mode et moulent en fait leurs comportements dans ce qui semble être le courant majoritaire plutôt que par la réflexion, la recherche de leur intérêt ou encore en faisant une introspection sur leurs propres références.
Si les médias veulent influencer l'opinion, le plus sûr moyen est donc de créer et de diffuser une image des indices selon lesquels cette option que l'on cherche à mousser est majoritairement partagée dans la population, que c'est le courant dominant. Et quoi de mieux qu'un sondage pour faire valoir cette idée? Si l'on pense que le rôle des médias est d'informer, il ne faut pas oublier que les médias sont des acteurs sociaux et politiques et qu'ils cherchent eux aussi à influencer le débat social et à jouer un rôle dans l'espace public. En diffusant des sondages que l'on croit objectifs, après tout ils sont chiffrés et scientifiques, les médias arrivent à faire croire qu'ils ont véritablement mesuré le pouls de l'électorat et qu'ils le retransmettent fidèlement, en vertu de leur mandat et du droit du public à l'information.
On oublie qu'il est possible de jouer avec la méthodologie pour augmenter considérablement la marge d'erreur. En effet, il y a une grande différence entre demander «quel est le chef le plus populaire d'après vous?» et demander «pour qui voterez-vous le 2 mai». On peut également faire un bilan du sondage en incluant ou excluant des réponses. Bref, l'intervalle de confiance est parfois si gros qu'il serait plus crédible de demander directement aux médias ce qu'ils veulent qu'on croit.
Le but est donc de commander et de diffuser des sondages qui vont dans le sens du biais que l'on cherche à faire naitre dans la population.
Dans le cas du groupe convergent Gesca/Radio-Canada, il est évident depuis le début que nuire au Bloc est plus important qu'empêcher l'élection majoritaire de Harper. En fonction d'ailleurs du cinquième filtre du modèle de la propagande de Chomsky, il semblerait même que l'élection majoritaire des conservateurs soit souhaitable et que la campagne de propagande pour le NPD serve doublement à nuire aux indépendantistes : par un gouvernement majoritaire farouchement fédéraliste et bien installé et par la création du sentiment de défaite du Bloc. À ceux qui s'objecteraient qu'un NPD fort est contraire aux objectifs de droite morale avouée des conservateurs et des intérêts économiques de Gesca, il faut se rappeler que les 4 filtres du modèle : propriété, publicité, sources et pare-feux pourront fonctionner en synergie pour éliminer le NPD lorsque ce dernier ne sera plus nécessaire. Pour l'instant le cinquième filtre, l'anti-indépendantisme est en opération et tous les intérêts sont subordonnés à son fonctionnement optimal. En effet, les quatre autres se sont montrés inefficaces pour contrer la popularité du Bloc et il est donc permis de recourir aux grands moyens.
L'établissement des priorités politiques
On appelle également ce phénomène effet CNN, il s'agit simplement de la capacité qu'ont les médias de capter l'attention d'un public passif et d'établir les enjeux et les priorités. La campagne de propagande a établi que la nouvelle était la montée du NPD et en mettant cette nouvelle en une, on lui attribue artificiellement une importance qu'elle n'a pas nécessairement (surtout si l'on sait qu'il s'agit d'un construit). Un établissement correctement orchestré force tous les médias à s'intéresser au phénomène «inscrit à l'agenda». Avec ses 7 journaux et la convergence avec la SRC, il n'est pas difficile pour Desmarais et Gesca d'établir «l'agenda » et même de forcer son concurrent à en parler.
L'effet structurant
Il ne s'agit pas seulement de manipuler l'actualité, encore faut-il structurer la manière de présenter l'information. On appelle d'ailleurs en anglais cela le «framing effect»; c'est ici qu'interviennent le biais et l'interprétation afin de créer un maximum d'effet à la nouvelle et à s'assurer que cet effet se fasse dans le sens voulu. La montée sera fulgurante pour le NPD et catastrophique pour le Bloc et on prendra bien soin d'expliquer que c'est probablement dû à une grande fatigue de l'électorat, parce que le Bloc est inutile. Ce sont justement souvent les experts des contre-feux qui viendront consolider le biais. Ainsi, en plus de faire paraitre des sondages bidons, de leur accorder une importance énorme, les médias accompagnent la diffusion de commentaires pour influencer l'interprétation que l'on fera de la nouvelle, évidemment de gros titres rouges aussi...
On comprend donc que le sondage est un prétexte pour créer une perception favorable aux intérêts des acteurs sociaux et politiques qui sont derrière les médias en multipliant les attaques sournoises contre les protagonistes qu'ils cherchent à diminuer.
L'effet d'entraînement
On l'appelle le bandwagon effect et c'est l'effet le plus directement relié aux sondages; comme les être humains sont grégaires, ils veulent savoir où est la majorité, où est la minorité, ce qui est populaire et ce qui déplait, afin de pourvoir sauter dans le train de ce qui est tendance. Malheureusement, ils ne peuvent le découvrir seuls, ils ont besoin des médias pour les éclairer.
Il ne convient donc pas de diffuser un sondage bidon, d'y faire de la place, de séparer l'écran entre le bien et le mal, il faut en plus guider les récepteurs passifs pour leur montrer que tout le monde partage les vues exprimées par les experts. Dans un univers commercial, on montre la frénésie des gens qui se précipitent pour acheter un IPAD; en contexte électoral, ce sont tous les exemples de ces gens qui suivent justement la tendance. On prendra la peine d'exposer quelques marginaux pour bien montrer combien ils sont perdus.
La spirale du silence
Toute cette stratégie ne serait pas complète sans un mécanisme négatif qui participe au système induit par la campagne de propagande. Sur le plan individuel, un individu qui se sait «minoritaire» exprimera d'autant moins sa dissidence si l'enjeu est important, si la couverture médiatique est uniforme et surtout selon la manière dont s'expriment les gens autour de lui par rapport à cette potentielle dissidence. Ainsi, on peut, dans le cadre d'une guerre à propos de laquelle la majorité est défavorable, faire croire par un sondage que la majorité est plutôt favorable.
Ainsi la somme des trois premiers effets servira à construire le mensonge et la mécanique du silence empêchera le public de découvrir la vérité. Au plan médiatique, il s'agit de reproduire ce que l'on espère accomplir au plan individuel : on veille activement à offrir une couverture sans contradiction, on insiste sur l'importance de l'enjeu et on est hargneux envers les dissidents.
Vous comprendrez donc pourquoi même si le sondage devait être invalidé, on n'en parlera pas de cette manière, tout comme on ne couvrira pas une remontée du Bloc. En fait, en le faisant disparaitre, on évite d'en parler et on justifie que c'est parce que ce n'est plus le sujet de l'actualité, alors que l'on sait désormais très bien que cette actualité est décidée par les médias et non en fonction des événements. Maintenant que l'image du Bloc est ternie, on évitera d'en parler sauf en mal pour garder le public dans cette impression jusqu'au vote.
La spirale du silence est justement ce à quoi Vigile nous permet d'échapper. Chérissez Vigile et faites circuler! Vous saviez instinctivement que les récentes nouvelles étaient de la frime, mais peut-être peiniez-vous à l'expliquer; servez-vous des outils suivants : le modèle de propagande de Chomsky et les concepts de Prémont.
Chomsky explique la structure; Prémont montre le détail. Dans l'ordre, Chomsky explique le rôle de la propriété, de la publicité, des sources, des contre-feux et de l'anti-indépendantisme; Prémont montre en détail les effets des sondages, soit l'établissement des priorités politiques, l'effet structurant, l'effet d'entrainement et la spirale du silence.
La maitrise de ce lexique et des concepts accroitront votre capacité à convaincre; n'oubliez pas d'en faire bon usage.
Instinct grégaire et hyperbole
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8 commentaires
Lise Pelletier Répondre
29 avril 2011Bonjour l'engagé,
Bien d'accord avec vous qu'on doit travailler à convaincre un par un les québécois afin qu'ils travaillent à leur tour pour en convaincre un autre.
J'essaie à chaque occasion qui se présente de le faire, mais l'indifférence et même l'agressivité sont à peu près, les seules réponses que je reçois. Pas question de lâcher pour autant.
La souveraineté a été reléguée aux oubliettes par nos propres députés, Mme Marois et M.Duceppe ont dû s'y remettre poussés par les indépendantistes eux-mêmes.
Bravo au site Vigile auquel ce succès n'est pas étranger.
Lise Pelletier, citoyenne engagée en réflexion pour trouver des moyens efficaces de remettre ce sujet à l'ordre de tous les jours.
Merci à vous l'engagé pour ces informations.
Archives de Vigile Répondre
29 avril 2011Bonjour l'Engagé,
J'ai commis un texte paru le 25 avril dernier dans Vigile "Nos partis politiques sous la coupe de Power" dont je cite ici un extrait:
"... J'en viens à penser que finalement, nous devons peut-être la création du Bloc à Paul Desmarais..." Je l'avais soumis, à titre privé, à Jean-Claude Pomerleau. Dans sa réponse, il jugeait cette assertion "très pertinente" et ajoutait du même souffle que cette création avait échappé aux mains de mon'onc Paul.
Votre texte est en droite ligne avec ce qui précède, en ce sens que le Bloc, en ne servant plus ses intérêts et compte tenu du manque de leviers forts comme les commandites et autres rapatriement de la constitution permettant au Bloc de s'accaparer du momentium électoral, l'occasion était rêvée pour tenter de le faire sombrer. Car c'est de cela qu'il s'agit ici. Parachever la ritournelle de mise en place qu'ils nous serinent depuis la fin des années 90, à savoir que le Bloc est "passé date" et n'est plus opportun.
Et, en bon propagandiste de ses propres intérêts, mon'onc a lancé sa cohorte de sbires à la tâche.
Merci de nous avoir expliqué le comment du quoi.
André Lemay, indépendantiste et républicain québécois.
Archives de Vigile Répondre
25 avril 2011"Travaillons pour contrecarrer leurs efforts de manipulation. Nous verrons le résultat de notre action le 2 mai au soir."
J'appuie cette assertion. Il n'y a plus de sondage qui vaille, que le grand sondage officiel du 2 mai... sauf si on peut détecter des signes de la mauvaise habitude canadian de jouer un peu avec les règles...
Yves Rancourt Répondre
25 avril 2011Bonsoir l'engagé,
Merci pour ce texte enrichissant. J'ajouterai un bref commentaire si vous me le permettez. Le plus beau de ces tentatives de manipulations tordues, c'est que leurs initiateurs se trompent parfois. Ainsi, si dans leur intervention dans la présente campagne, ces fins(!) stratèges se trompaient et, à titre d'exemple, réussissaient à faire élire un gouvernement conservateur majoritaire, ils pourraient bien contribuer à faire remonter à nouveau au Québec la flamme souverainiste, à faire élire le PQ aux prochaines élections et précipiter leur Canada dans la pire crise existentielle de son histoire. Autrement dit, ils pourraient bien avoir le retour du boomerang carré dans le front.
Je ne suis pas devin mais j'ai la nette impression que ce dernier scénario n'est pas tout à fait improbable. À suivre...
Salutations à vous.
L'engagé Répondre
25 avril 2011D'abord merci aux lecteurs de s'intéresser à mes analyses.
Si le Bloc remontait dans les sondages, j'examinerais d'abord la méthodologie et je chercherais à voir s'il s'agit simplement d'une correction (il faudrait pour cela un sondage rigoureux et précis :langue, femmes, hommes, régions et avec une indication claire des préférences) des erreurs amplifiées par les autres sondages ou s'il s'agit d'une vraie remontée. Comme je l'ai déjà dit, les indécis cherchent la majorité et se conforment à ses opinions. Le contraire est aussi vrai, celui qui se cramponne dans l'adversité est un véritable allié, c'est pourquoi, si le sondage apparaissait fiable et qu'il était publié dans la Presse malgré tout, alors je saurais que le seuil de ceux qui votent pour le Bloc serait constitué des électeurs fidèles (puisque le Bloc n'a rien fait pour «remonter» naturellement) et que La Presse publie toujours le pire pour nous.
En somme, si le Bloc «remontait», j'aurais une idée de l'appui constant à l'indépendance, du moins au nationalisme. Voilà la masse qu'il faut augmenter pour faire un pays.
Supposons un Oui à 50%, pourrez-vous seulement compter sur l'élite politique frileuse pour transformer ce vote en un véritable État? Nous n'avons pas besoin de 55, 65 ou 75% (je ne suis pas atteint de «référendite», je spécule), nous n' aurons besoin que de 50%, MAIS CETTE MASSE DEVRA ÊTRE MOBILISÉE, ACTIVE, BRUYANTE ET CONVAINCUE.
Quand le Canada annoncera la partition, que l'armée sera dans les rues et que les gens de Wesmount simuleront une épuration ethnique pour appeler l'armée en renfort, nous devrons être 600 000 pour nous opposer virilement. Chaque père de famille québécois devra aller chercher son gars dans les troupes pour lui dire de lâcher son gun pis de « rentrer à mison», sinon on va se ramasser avec un demi-état. Combien sont prêts à la grève générale?
Voilà pourquoi je dis m'intéresser au «taux constant» de ceux qui ne retournent pas leur veste. On n'arrivera à rien si c'est par une simple réaction conjoncturelle : Duceppe pourrait aller chercher 50 % si les autres étaient tous nuls et qu'ils faisaient des gaffes et que Gesca et la SRC tombaient en panne, serions-nous prês d'un pays? Non.
Si le Bloc «perd», ça fera mal parce que SRC-Gesca vont s'en servir pour dire que l'indépendance est ringarde, mais en soit, il faut cesser de voir le symbole pour ce qu'il n'est pas. 55 députés du Bloc, ça ne veut rien dire si on n'est pas prêt à faire du porte-à-porte et des actions militantes. S'il y a «majorité» et «bandwagon effect» pour le bloc, ça veut juste dire qu'on vient d'attraper une couple d'indécis. Point.
Ces gens-là vous expliqueront-ils les vertus de l'indépendance? Prendront-ils la parole en famille? Se battront-ils pour Montréal français? J'en doute.
J'écris pour donner des outils aux engagés, aux militants pour qu'ils disposent des outils intellectuels pour en former à leur tour.
Nous avons un travail difficile, les fédéralistes canadiens forment des militants pour que ceux-ci disent aux autres comment voter; nous, nous sommes dans «The Matrix», nous tentons d'éveiller des «zombies» et d'en faire des hommes libres. Et en même temps jamais nos ennemis n'ont été si faibles? Où sont Chrétien, Trudeau ou Dion? On joue contre des «deux de piques intellectuels», alors qu'on a 150 ans d'histoire de discours indépendantistes et on se fait rentrer dedans?
Je crois donc que mes analyses sont là pour que l'on comprenne que si la tendance s'est inversée contre nous, c'est qu'une structure implacable y travaille. Nous devons donc redoubler d'ardeur. Une mince victoire (une remontée) n'est rien et nous ne devrions pas changer notre engagement pour une broutille circonstancielle, mais plutôt croire en notre projet et mesurer notre avancée en fonction du nombre grandissant de militants que nous formons. Soyons cohérents et systématiques.
La «défaite» du Bloc serait sans doute dramatique, mais je préfèrerais 25 gars de la trempe du RRQ ou de Curzi, voire 25 «Gros caves» mais indépendantistes À L'OS qui foutent LE GROS BORDEL au parlement et font des tournées frog dans le Canada anglais et qui mettent le gros de leur budget en recherche pour «retourner toutes les pierres pour comprendre l'échec de 95» plutôt que des députés permanents.
Je ne l'ai jamais écrit, mais je pense que le PQ et le Bloc sont parfois des boulets. Quand j'apprends que des députés péquistes ont sorti leur REER en 95 pour le placer ailleurs, ça me met en furie, alors les histoires de navire amiral, ça m'énerve. Comme Falardeau l'a dit, c'est une longue lutte difficile alors j'encourage le Bloc, 20 ans, ce n'est rien, mais je préfèrerais que l'on soit radicaux à mort et avec seulement 30% d'appui et que l'on monte d'un point chaque année. Je préfèrerais que chaque député face du porte-à-porte et la tournée des Cégeps, des universités, des usines au lieu de siéger à Tawa. Qu'on y soit que pour les votes importants.
Chaque bureau de député bloquiste devrait être un véritable camp de formation avec plein d'outils militants. Chaque quartier, chaque rue, chaque maison devraient être représentés avec des sigles pour que l'on connaisse l'orientation politique de chaque citoyen.
Quand je vais voir le Bloc remonter, je vais penser à ça. En 73, le PQ avait des guides sur l'indépendance très complets ainsi qu'un passeport. Un véritable arsenal. Ils sont où les guides du Bloc? Comprenez-moi, j'appuie le Bloc, mais c'est loin d'être l'idéal.
Enfin, arrêtez-moi cette histoire de progrès du Québec à gauche, certains gens de droite ont des idées très intéressantes (je dis ça et je suis de gauche), c'est quoi l'idée de se les aliéner?. Les Québécois sont au centre parce que dans chaque famille (si on prend la moyenne) il y a des syndiqués et des entrepreneurs. Il faut cesser d'opposer les uns aux autres et faire le jeu des fédéralistes. Soyons Québécois d'abord et maitres chez nous ensuite, et on verra par après avec quelle type de pelle on découpe la tarte.
On s'est complètement fait dominer par le débat gauche-droite avec le RLQ qui se sert de la dette du Québec pour sortir du débat fédéraliste-souverainiste et il n'y en a pas encore un qui a fermé la gueule à Duhaime en disant combien on perd avec Ottawa. À la place on le traite de «droite». Il a raison de dire qu'on est en «faillite», mais il a tort sur la cause : pour nous, c'est clair que c'est Ottawa, pour lui, ce sont les syndicats et l'État obèse.
Parlant d'obèse, personne ne lui dit d'aller écoeurer Ottawa? Y'en a pas un des 45 du Bloc pour s'imposer contre Duhaime chez Dumont? Alors en ce moment, les gens de Québec qui haïssent Duhaime et Harper pensent à voter NPD, parce que Khadir, lui il s'oppose à Duhaime et que l'orange fédéral de Jack ressemble à celui de Khadir et que l'association «contre Harper» est une association «contre la Radio-poubelle». Je crois que les gens écoeurés de l'@#** de discours pourri à Québec vont voter NPD, Duceppe qui fait la cour à Labeaume, ça n'a pas dû aider. Si les indépendantistes forçaient la radio-poubelle à changer de cible, la fonction publique fédérale, nous n'en serions pas là et le fédéral en général, nous n'en serions pas là.
Les indépendantistes de droite sont contre l'idée que l'on puise dans leurs impôts pour financer l'amphithéâtre d'un homme qui est déjà subventionné par la CDPQ, pensez-vous qu'ils soient chauds à l'idée de voter pour le parti qui aurait encouragé Ottawa à utiliser LEURS impôts pour une dépense frivole? Si pour ravir des votes au NPD le Bloc se pousse encore plus à gauche, ira-t-il chercher encore plus d'appuis? Non. Il ira simplement conforter les pro-NPD dans leurs idées que le NPD peut influencer la politique et que c'est le bon choix puisqu'il change déjà la campagne et il écoeurera les électeurs plus conservateurs mais nationalistes qui ne savent certainement plus pour qui voter...
En somme, quelle est mon interprétation, pour une remontée ou une descente, la même: LE LABEUR (voir texte précédent).
Merci pour la question...
Archives de Vigile Répondre
25 avril 2011Une question en passant...
Comment réagiriez-vous si un prochain sondage conférait une remontée du Bloc dans les intentions de vote des Québécois, compte tenu de l'opinion plutôt négative que vous avez des sondages?
Henri Marineau
Québec
Archives de Vigile Répondre
25 avril 2011Salut L'Engagé
Fort instructif donc utile.
La loi d'efficacité:
moins le citoyen est politisé et conscient des enjeux réels, plus il est susceptible d'être manipulé et plus il est fragile et sensible à la "personnalité" du chef.
C'est pourquoi Jack Layton qui semble en train de vaincre un cancer et qui est sympathique peut attirer les citoyens et les citoyennes non politisés et non conscients des enjeux réels.
Ce n'est pas être condescendant que de faire cette analyse. La démocratie exige des efforts et de l'attention.
De nombreux citoyens ne veulent pas faire cet effort. Ils sont donc extrêmement manipulables. C'est facile de les manipuler. Ici, sur Vigile, on ne dénoncera jamais assez ces manipulateurs de l'opinion publique comme CROP avec ses sondages bidon qui donnent l'occasion à La Presse de faire plus de la manipulation que de l'information.
En annonçant un mouvement pro-Layton, un mouvement qui peut avoir une certaine existence, CROP-La Presse contribuent à le grossir avec de faux chiffres. Leur but: nuire au Bloc québécois. C'est un but politique.
Travaillons pour contrecarrer leurs efforts de manipulation. Nous verrons le résultat de notre action le 2 mai au soir.
Robert Barberis-Gervais, 25 avril 2011
Archives de Vigile Répondre
25 avril 2011Bonjour l'Engagé,
Excellent texte. On doit montrer au citoyen moyen qu'il ne l'est pas, moyen! Et qu'il peut apprendre à penser par lui-même. Mais il faut tout d'abord lui apprendre à se méfier de... lui-même. Ainsi, il deviendra plus critique et saura diversifier ses sources d'information et se forger « sa » propre idée hors des modes et des manipulations humaines.
Bonne continuation.
André Meloche