Ceux qui prédisaient (espéraient...) que l'économie canadienne serait épargnée par la crise économique mondiale doivent déchanter. Selon les données publiées hier par Statistique Canada, l'économie du pays s'est contractée au rythme annuel de 3,4% au cours du dernier trimestre de 2008. C'est le plus dur coup de frein subi par l'économie canadienne depuis la récession de 1991.
On peut certes se consoler en constatant que ce ralentissement est moins brutal qu'ailleurs: -6,2% aux États-Unis, -5,9% dans l'Union européenne, -12,7% au Japon. Toutefois, cela ne diminuera en rien les problèmes vécus par les milliers de Canadiens qui ont perdu leur emploi ou qui ont vu fondre leurs épargnes. D'autant plus que le pire est sans doute à venir.
On a tout lieu d'être pessimiste quand on constate que l'impact des pertes d'emplois des dernières semaines ne s'est pas encore fait sentir sur la consommation. En effet, si les dépenses des consommateurs ont diminué lors des trois derniers mois de l'année, une première depuis 1995, ce n'est pas parce que leurs revenus ont diminué, mais parce qu'ils ont épargné davantage. Relativement peu de Canadiens avaient perdu leur emploi, mais nombreux étaient ceux qui craignaient de se retrouver au chômage.
Depuis, au cours du seul mois de janvier, 129 000 Canadiens sont devenus chômeurs. Des dizaines de milliers ont subi le même sort en février (on connaîtra le nombre exact vendredi). Ces gens-là, de toute évidence, doivent réduire radicalement leurs dépenses; la croissance économique s'en ressentira.
Les nouvelles sont mauvaises aussi du côté des exportations. Le recul des ventes canadiennes aux pays étrangers - essentiellement les États-Unis - est la principale cause du ralentissement des derniers mois. Or, rien n'indique que la situation s'améliore chez nos voisins du sud.
La crise financière étant d'origine américaine, la récession étant planétaire, la capacité pour nos gouvernements de limiter les dégâts est très limitée. Reste que dans la mesure où ils peuvent dépenser pour stimuler l'économie, ils doivent le faire de façon intelligente, ciblée et surtout rapide. C'est pourquoi le gouvernement Harper a eu raison de mettre en place un «financement spécial central» de 3 milliards. Ce fonds sera géré par le Conseil du Trésor. Les ministères qui ont dans leurs cartons des projets prêts à démarrer pourront obtenir dès maintenant le financement nécessaire, sans attendre l'approbation par le Parlement des crédits supplémentaires, fin juin.
L'opposition crie à la «caisse occulte»; venant de partis qui réclament depuis des mois que le gouvernement agisse rapidement, ces accusations sonnent terriblement faux. Les risques d'abus sont minimes puisque le gouvernement devra détailler les dépenses faites grâce à ce financement spécial avant les vacances d'été. Et puis 3 milliards, c'est à peine 13% des dépenses de stimulation de l'économie annoncées pour 2009 par le budget Flaherty. Le fait que le premier ministre Harper agite de son côté le spectre de nouvelles élections démontre que dans la capitale fédérale, l'irresponsabilité n'a pas de parti.
Pendant que les politiciens continuent leur cirque, la réalité n'a rien d'amusant. Il est clair aujourd'hui que les prochains mois seront pénibles pour un grand nombre de Canadiens.
aprattelapresse.ca
Des mois pénibles
Le Québec et la crise
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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