Des conseils partisans

Enquête publique - un PM complice?


Les recherches de nos collègues André Noël et Fabrice de Pierrebourg révèlent que les trois quarts des administrateurs de quatre importantes sociétés d'État ont déjà contribué à la caisse du Parti libéral du Québec. Cette information est troublante.
Il serait ridicule de prétendre qu'en participant (souvent de façon modeste) au financement du PLQ, ces personnes se sont acheté un poste. Rien ne dit non plus qu'elles ne sont pas compétentes. Toutefois, dans plusieurs cas, on peut se demander si elles sont objectivement les plus qualifiées pour accomplir la tâche ou seulement les plus capables au sein du bassin restreint des militants et sympathisants libéraux.
Il est normal qu'un gouvernement place à la tête des sociétés d'État des gens partageant sa philosophie. Il n'est pas étonnant non plus que certains des membres des c.a. aient des accointances partisanes. Mais les trois quarts?
Malgré les hauts cris du Parti québécois, le phénomène est ancien. À l'époque du second règne de Robert Bourassa, le PQ dénonçait l'accession de plusieurs militants libéraux à des postes publics. Quand Jacques Parizeau est devenu premier ministre, les médias ont à nouveau rapporté de nombreux cas de nominations partisanes. Alors dans l'opposition, les libéraux s'en sont scandalisés... pour faire exactement la même chose à leur retour au pouvoir en 2003.
Un phénomène ancien, donc, mais l'existence de ce biais partisan est plus préoccupant aujourd'hui. À la suite des scandales financiers d'Enron et de WorldCom, on s'est rendu compte dans le secteur privé de l'importance déterminante de conseils d'administration solides, capables de tenir tête à la direction de l'entreprise. Dans le secteur public québécois, on a fait le même constat après que des sociétés d'État eurent pris des risques excessifs. En 2006, le gouvernement libéral a modifié les règles relatives aux conseils d'administration de ces entreprises gouvernementales. «Mon gouvernement veut des sociétés d'État performantes et transparentes, écrivait alors le premier ministre, Jean Charest. Nous serons ainsi en mesure de renforcer la confiance des citoyens dans des institutions qui leur appartiennent collectivement.»
Or, cette confiance ne peut qu'être ébranlée lorsque la population constate le poids apparent de l'affiliation partisane dans le choix des membres des c.a. Comme le souligne avec justesse le professeur Luc Bernier, de l'ENAP, «à compétences égales, on peut favoriser ses amis politiques, mais à 85% (dans le cas d'Hydro-Québec), ça ne peut plus être à compétences égales».
Le système de nomination aux postes névralgiques de l'État québécois doit être revu. Il ne s'agit pas d'enlever au gouvernement en place la prérogative de choisir les personnes qui combleront ces postes. Cependant, le processus devrait être ouvert aux gens de toutes allégeances et beaucoup plus transparent qu'il ne l'est aujourd'hui.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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