EMPLOI

Décevant mois de juillet au Québec et au Canada

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Les déceptions n'ont pas fini de s'accumuler

Le marché canadien de l’emploi a connu un mois de juillet décevant aux yeux des économistes, une réalité à laquelle le Québec n’échappe pas. La croissance attendue du PIB laisse toutefois présager des résultats plus encourageants au cours des mois à venir.
Un total de 13 400 emplois ont été perdus au Québec en juillet par rapport au mois précédent, nous apprend la plus récente « Enquête sur la population active » publiée vendredi par Statistique Canada. La perte de 34 200 postes à temps plein a été en partie contrebalancée par la création de 20 800 emplois à temps partiel.

La moyenne de janvier à juillet 2014 indique toutefois que le marché de l’emploi n’a perdu que 500 postes par rapport à la même période l’an dernier. Le taux de chômage est demeuré inchangé le mois dernier, à 8,1 %.

Les différents partis politiques provinciaux ont tous interprété à leur façon ces nouvelles données. Le gouvernement libéral a surtout retenu que le marché du travail est « relativement stable » au Québec. « Nous avons bon espoir que l’effort concerté du gouvernement, combiné à la reprise économique qui s’amorce aux États-Unis, permettra de stimuler l’emploi au Québec », a commenté le ministre des Finances, Carlos Leitão.

Le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’emploi, Dave Turcotte, a plutôt jugé que « l’absence de politique économique structurante » et « le manque de vision » du gouvernement ont entraîné un ralentissement de l’économie du Québec. « Pendant que des travailleurs se retrouvent au chômage, le premier ministre n’a aucune solution pour stimuler le développement de l’emploi au Québec, a-t-il dénoncé par voie de communiqué. Le gouvernement doit se ressaisir et agir afin de freiner le déclin de l’emploi. »

De la même façon, le porte-parole de la Coalition avenir Québec en matière d’économie, André Lamontagne, a critiqué l’inaction des libéraux. « Depuis le début de l’année, la situation ne s’améliore pas. Nous sommes maintenant rendus à 40 400 emplois perdus depuis janvier, a-t-il déclaré. L’écart commence sérieusement à se creuser entre l’objectif du Parti libéral de créer 31 300 emplois et la réalité, où des emplois se perdent à un rythme effarant ».

Stagnation au Canada

À l’échelle du pays, seulement 200 emplois ont été créés au cours du mois de juillet, un chiffre largement inférieur aux quelques 20 000 nouveaux postes anticipés par la majorité des analystes. La perte d’emplois à temps plein a été compensée par la création d’emplois à temps partiel.

Le taux de chômage a reculé d’un dixième de point pour s’établir à 7 %, mais cette amélioration s’explique surtout par la diminution du nombre de personnes qui se cherchent activement un emploi. Le taux de participation est en effet passé de 66,1 à 65,9 %.

« Au cours des 12 derniers mois ayant pris fin en juillet, l’emploi a progressé de 115 000 ou de 0,7 %, et toute la progression est survenue dans le travail à temps partiel », rapporte Statistique Canada dans son rapport.

En calculant la moyenne des résultats mensuels de février à juillet, l’économiste principal chez Desjardins, Benoît P. Durocher, constate que le nombre d’emplois créés à l’échelle du pays atteint désormais 3900. « Il s’agit certes d’une moyenne très basse, mais ce n’est pas une nouveauté, car des niveaux similaires ont été observés en décembre, février, avril, mai et juin derniers », note-t-il.

« Peu importe sous quel angle vous le regardez, le marché du travail est demeuré dans le marasme en juillet », tranche pour sa part l’économiste senior de la Banque TD, Randall Bartlett, dans une note envoyée vendredi à ses clients.

La bonne nouvelle provenant des plus récents chiffres de l’emploi au Canada, soutient Matthieu Arseneau, économiste principal à la Banque Nationale, « c’est la hausse de 0,5 % du nombre d’heures travaillées, ce qui laisse croire que l’accélération de la croissance commence à se traduire par une utilisation plus intensive de la main-d’oeuvre existante ».

Les analystes ont néanmoins bon espoir de voir le marché de l’emploi montrer meilleure mine au cours des prochains mois. Grâce à une remontée des exportations lors du deuxième trimestre de 2014, M. Durocher croit que « la croissance du PIB réel devrait s’accélérer dès le printemps ». « Ce n’est qu’une question de temps avant que le marché du travail en tire profit », souligne-t-il.


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