Dans les mêmes eaux

Élection Québec - 8 décembre 2008



(Québec) Certes, il vaut mieux avoir une seule paire de mains sur le gouvernail lorsque souffle la tempête. Force est cependant de constater que les équipages du PLQ et du PQ suivront sensiblement les mêmes règles de navigation dans la tourmente. La force des libéraux est qu'ils précisent déjà où ils veulent conduire le Québec lorsque le beau temps reviendra.
Jean Charest a présenté hier la prétendue raison d'être des présentes élections : son plan d'action économique. Pauline Marois a pour sa part dévoilé le plan de relance que suivrait un gouvernement péquiste pour que le Québec sorte gagnant de la crise. Le chef adéquiste, Mario Dumont, a émis quelques idées en début de semaine. Il compte soumettre d'autres pistes plus tard.
Déjà, des similitudes se dégagent des différentes propositions formulées pour aider le Québec à résister à la tempête qui a pris naissance aux États-Unis et qui s'est étendue en Europe et en Asie. Bien sûr, les partis politiques ne les articulent pas tous de la même façon. Les axes exploités sont cependant les mêmes.
Protéger le pouvoir d'achat des citoyens, aider les entreprises à faire face à la tourmente et préserver les emplois, mieux former la main-d'oeuvre, amenuiser les effets de la crise financière sur les revenus des retraités. Le Parti libéral et le Parti québécois s'activent tous deux dans les mêmes eaux.
Les libéraux veulent notamment augmenter le salaire minimum, inciter les ménages à rénover leur maison, indexer les prestations d'aide sociale. Les péquistes préconisent une aide ponctuelle de 200 $ aux bénéficiaires du crédit d'impôt pour la TVQ. Comme l'ADQ, Pauline Marois allégerait aussi le fardeau des gens qui supportent une hypothèque. PQ et PLQ s'entendent pour fixer à 73 ans plutôt qu'à 71 l'âge à partir duquel un épargnant doit puiser dans ses fonds enregistrés d'é­pargne retraite.
En ce qui concerne les entreprises, les deux formations politiques ont conçu des mesures pour leur assurer des liquidités et pour soutenir la formation de la main-d'oeuvre. Une interpelle la SGF, l'autre la Caisse de dépôt et de placement du Québec.
Difficile de savoir quel plan serait le plus rentable. Son coût ne fait pas foi de tout. Un gouvernement peut investir plusieurs milliards de dollars dans des mesures qui s'avéreront peu applicables, donc peu efficaces. D'autres, à première vue mineures, peuvent donner de très bons résultats.
Il est également ardu de prévoir l'efficacité d'un plan économique parce que nous ignorons comment réagiront les entreprises et les individus. Les ménages seront-ils assez confiants dans l'avenir pour engager de nouvelles dépenses? S'ils épargnent les dollars supplémentaires con­sentis par le gouvernement, l'économie ne sera pas stimulée. Québec a beau offrir aux entreprises des garanties de prêt, elles doivent avoir des idées et des produits qui se vendent bien ici et à l'étranger.
L'évaluation des plans est aussi complexe du fait que nous ignorons quel est l'état réel des finances publiques. M. Charest doit rapidement donner son autorisation pour que le vérificateur général puisse faire connaître les états financiers 2007-2008. Lors­que tous les chiffres seront sur la table, il sera possible de mesurer la véritable marge de manoeuvre dont disposera le prochain gouvernement.
Bon nombre de Québécois souhaitant ne pas répéter l'exercice électoral dans un an, chaque parti doit dès maintenant préciser comment il voit l'avenir économique de la province. À court terme, il est vrai qu'une stratégie pour limiter un ralentissement s'impose. Il faut cependant déjà poser les jalons pour la reprise en 2010. Le PLQ mise sur le développement du Grand Nord et un nouvel espace économique avec l'Europe et le reste du Canada. Que proposent les autres?


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