Crises asymétriques

Le PQ priorise la crise forestière - pur électoralisme, selon GESCA...

Perdre un emploi dans l’industrie forestière est-il plus dramatique que d’en perdre un dans une entreprise manufacturière? Sûrement pas pour le travailleur qui se retrouve sans gagne-pain. C’est pourquoi un gouvernement doit se préoccuper du sort des deux chômeurs et veiller à ce que l’économie ne s’essouffle pas quand des secteurs vacillent.


Dans l’opposition, le PQ a décidé de centrer son attention sur un pan seulement de l’économie québécoise, l’industrie forestière. Qu’importe si d’autres secteurs éprouvent de sérieuses difficultés, la nouvelle chef péquiste a annoncé que la crise forestière serait sa priorité pour la présente session parlementaire. Elle est même prête à faire tomber le gouvernement minoritaire de Jean Charest s’il n’en fait pas plus pour aider les travailleurs mis à pied et les entreprises.
Ne cherchez pas la logique économique dans ce choix. Il n’y en a pas.
Plus de 10 000 emplois (le double avec les emplois indirects) ont été perdus dans l’industrie forestière ces dernières années. Il faut certes se préoccuper des personnes et des localités affectées par les bouleversements qui affectent ce secteur d’activités. Mais en toute logique, il faudrait manifester la même empathie et la même détermination pour les individus et les municipalités qui ont vu disparaître 80 000 emplois manufacturiers. La question ne semble pas tarauder les péquistes.
Pourtant, les deux crises ont des points communs. Notamment, la valorisation du dollar canadien, la percée de nouveaux joueurs, la mondialisation de l’économie et le peu d’investissements consacrés à la recherche et à la modernisation. Les deux secteurs doivent se transformer pour faire face à de nouvelles règles du jeu. Pourquoi l’un mériterait plus d’aide de l’État que l’autre?
Ce ne sont pas les intérêts économiques du Québec que le PQ défend, mais bien ses intérêts partisans. Si le PQ défend si ardemment l’industrie forestière, c’est parce que cette crise affecte surtout les régions et des circonscriptions acquises ou prenables au prochain scrutin. Même dans l’opposition, un parti devrait avoir une vue plus large de l’avenir économique.
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