Crise au Bloc: Ouellet excédée par l’acharnement médiatique sur les «mauvaises nouvelles»

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Il ne reste plus grand monde pour soutenir Ouellet

En pleine tourmente depuis la démission de sept de ses députés, la chef bloquiste Martine Ouellet a dénoncé vendredi l’acharnement médiatique sur les «mauvaises nouvelles» au sujet de son parti, qui jouit toujours selon elle d’une bonne image dans la population.


«Je suis toujours surprise de voir comment vous, les médias, vous parlez juste des mauvaises nouvelles. Ils sont même obligés de faire ''la bonne nouvelle économique'', sinon c’est juste les mauvaises qui passent», a-t-elle déploré en conférence de presse à Montréal, agacée par les questions des journalistes sur ses appuis au sein du parti.


Le président du Bloc québécois, Mario Beaulieu, ainsi que la vice-présidente, Kédina Fleury-Samson, n’étaient pas présents au dévoilement de la nouvelle proposition de programme politique du parti, mais il ne faut pas y voir un signe de désaveu, d’après Mme Ouellet.


«Tout le monde ne peut pas être disponible en même temps», a-t-elle justifié, en prenant soin de rappeler qu’elle avait reçu un appui de taille cette semaine, celui de l’ex-premier ministre québécois Bernard Landry.


Leadership contesté


Depuis que sept élus dissidents ont claqué la porte de la formation à la fin février, de nombreux ex-bloquistes et associations régionales ont appelé à la démission de Martine Ouellet. Un de ses plus fidèles alliés, Mario Beaulieu, refuse également depuis quelques semaines de réitérer son appui envers la chef.


Face à la crise, une frange du parti a fait fuiter cette semaine un document de travail visant à refonder entièrement le Bloc, sous un autre nom et avec une autre chef.


«Nous avons été surpris de voir cette proposition-là sortir dans les médias de cette façon-là», a observé un des trois députés bloquistes restants, Xavier Barsalou-Duval. Sa chef et lui auraient préféré voir un tel projet faire son chemin dans les instances régulières du Bloc.


Le militant souverainiste de longue date Gilbert Paquette, qui a travaillé à l’élaboration du document présenté jeudi, ne croit pas qu’une refondation complète du parti soit nécessaire.


«Pourquoi refaire toutes les structures? Est-ce que le nom Bloc québécois a été suffisamment traîné dans la boue? Je ne pense pas», a commenté celui qui a été élu sous la bannière péquiste dans le premier gouvernement de René Lévesque en 1976.


Martine Ouellet a abondé dans le même sens, assurant que son parti jouit toujours d’une «bonne notoriété» et d’une «perception positive» au sein de la population.


Repenser l’action politique du Bloc


D’ailleurs, la proposition dévoilée jeudi aidera, selon elle, à clarifier le rôle du Bloc québécois dans la tête des électeurs.


Le document d’une soixantaine de pages explique comment le Bloc rapatrierait les pouvoirs d’Ottawa dans une république québécoise et articule l’action politique du parti en matière de langue française, d’environnement, de justice sociale et de développement économique, entre autres.


Le parti y propose même la constitution initiale d’un Québec indépendant.


Le Bloc a invité les sept députés démissionnaires à participer aux débats entourant la nouvelle proposition, la chef réitérant que sa porte était toujours ouverte.


La nouvelle proposition fera son chemin dans les instances du parti, pour éventuellement être présentée au congrès national de mai 2019.


Entretemps, Martine Ouellet doit se soumettre en juin à un référendum sur son leadership, ainsi que sur la mission du parti.