QUÉBEC – Le militant indépendantiste Yves Michaud appuie Martine Ouellet dans la course à la direction du Parti québécois (PQ), a appris l’Agence QMI.
L’ancien député, journaliste et haut fonctionnaire estime que la députée de Vachon est la seule candidate à la succession de Pierre Karl Péladeau à mettre «l’indépendance et l’État au cœur de son engagement».
«Elle a l’esprit vif, un jugement éclairé et une volonté inébranlable. Avec son leadership, nous réaliserons enfin le rêve de René Lévesque», a déclaré Yves Michaud.
«C'est un immense honneur pour moi que d'obtenir l'appui de cet homme qui est sans aucun doute un des bâtisseurs du Québec moderne, a réagi Martine Ouellet. Yves Michaud a voué sa vie pour la collectivité. Il a le sens de l’État et j'ai un immense respect pour ça.»
Yves Michaud est la deuxième personnalité connue du milieu indépendantiste à se ranger derrière Mme Ouellet en l’espace d’une semaine. Mercredi dernier, l’écrivain et éditeur Victor-Lévy Beaulieu avait également donné son appui à l’aspirante-chef.
Carrière bien remplie
Yves Michaud a mené une carrière bien remplie dans le milieu du journalisme et au sein de la haute fonction publique québécoise. Il a été rédacteur en chef du quotidien La Patrie (1962-1966) et directeur du journal indépendantiste Le Jour (1973-1976).
Élu député libéral de Gouin en 1966, il a siégé comme indépendant à partir de 1969 à la suite d’un désaccord sur la loi 63, qui accordait aux parents le droit d’inscrire leurs enfants à l’école anglaise. Défait à l’élection de 1970, il tenta sans succès de se faire élire sous la bannière du Parti québécois dans la circonscription de Bourassa en 1973.
Après avoir quitté les banquettes de l’Assemblée nationale, Yves Michaud a occupé plusieurs postes au sein de la diplomatie québécoise. Il a notamment été délégué général du Québec à Paris entre 1979 et 1984.
M. Michaud a également présidé plusieurs organisations, dont le Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires. Son implication dans la défense des investisseurs lui a d’ailleurs valu le surnom de «Robin des banques».
L’affaire Michaud
Depuis une quinzaine d’années cependant, le nom d’Yves Michaud est surtout associé à une controverse entourant des propos sur le peuple juif qui lui ont valu des accusations d’antisémitisme et une motion de blâme de l’Assemblée nationale.
L’homme qui est aujourd’hui âgé de 86 ans n’a jamais digéré cette «motion scélérate», adoptée sans qu’il ait eu la chance de se défendre. Il a d’ailleurs refusé en 2011 de recevoir l’Ordre national du Québec parce qu’il lui aurait été remis par Jean Charest, qui avait appuyé la motion de blâme.
En décembre 2010, une vingtaine de députés du PQ lui ont présenté leurs excuses pour «les souffrances morales qu'il a dû injustement vivre suite à l’adoption de la motion».
Yves Michaud s’est adressé à la Commission des droits de la personne et aux tribunaux afin de faire invalider la motion de l’Assemblée nationale. Jusqu’ici, ses efforts pour renverser son «exécution parlementaire» ont été vains.
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